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POVERTY'S NO CRIME - Save My Soul (2007)
Par HAPLO le 20 Février 2024          Consultée 318 fois

T’es t’il déjà arrivé, ô lecteur gourmand, de mordre goulûment dans une jolie pâtisserie bien en chair aux ingrédients bariolés dont l’allure généreuse t’aurait quelques instants plus tôt fait un clin d’œil complice au travers de la vitrine de ton fabricant de croissants préféré ? As-tu déjà ressenti, dès la première bouchée, cette infinitésimale déception renvoyée par tes fines papilles, quelque peu déçues, car attendant un festin de saveurs et de textures comme l’avaient rêvé tes yeux qui, conquis par cette promesse gourmande, étaient à l’origine de cet achat à la limite du compulsif ? Qu’on se comprenne bien ! Je ne parle pas ici d’un truc infâme qui te met le palais à l’envers ou te donne des haut-le-cœur… Non, mais d’une volupté entrevue, espérée, attendue, mais qui s’avère finalement n’être qu’une ch’tite sensation bien platounette et déceptivement commune comparée à l’orgie gustative envisagée.

Bref, t’est un chouïa déçu.

Si c’est bien le cas, alors tu comprendras le fond de mon dilemme concernant les sympathiques, et qui plus est pugnaces, Allemands de POVERTY’S NO CRIME.
Progueux invétérés œuvrant envers et contre tout dans la patrie de prédilection du Heavy/Speed ayant fait sa renommée à l’image de son industrie automobile, ce combo originaire de Basse-Saxe mené par le guitariste chantant Volker Walsemann parcourt maintenant depuis près de trente ans les chemins périlleux du Prog musclo-mélodique. Les Allemands entrent ainsi en grande pompe, mais avec ce qui constitue déjà leur quatrième album studio, sur les Saintes terres Nimiennes, par le biais d’un "One In A Million" (2001) qui, si l’on se fie à l’avis éclairé de l’ami Spherian, constitue une belle surprise, car révélant des talents que personne ne voyait ni même n’attendait. Le successeur de 2003, "The Chemical Chaos", s’avère quant à lui moins perçant car l’effet de surprise s’étant dissipé, le Prog musclé de POVERTY’S NO CRIME, même s'il reste d’un bon niveau, ne secoue plus le cocotier du genre en question.

S’ensuivent quelques années d’interruption volontaire des programmes pour ce combo aux arabesques rythmiques généreuses, le souci venant vraisemblablement du côté d’un Walsemann en proie à des tracasseries personnelles l’empêchant de mener dignement cette jolie barque. Il n’en demeure pas moins qu’en 2006-2007 nos progueux d’outre-Rhin reviennent aux affaires et qu’ils ont bien l’intention de se rappeler aux bons souvenirs d’une fan-base à la mémoire parfois volatile… Pour ce qui constitue cette sixième livraison studio, POVERTY’S NO CRIME fait ainsi appel à un vieux routard de la prod-mix-mastering en la personne de mister Tommy Newton qui a su accrocher à son tableau de chasse de belles prises comme ARK, CONCEPTION, GAMMA RAY ou encore REDEMPTION. Et c’est vrai que de ce côté-là, le pari semble réussi avec un "Save My Soul" au mix équilibré (on entend bien tous les instruments !) dont le son clair et dynamique valorise au plus juste la patte artistique de la formation teutonne.

Fidèles à celle-ci, les musiciens y proposent un Metal Prog riffé et ambitieux, où le sens avéré des variations et autres enchaînements techniques parfaitement exécutés n’entache en rien l’agressivité à laquelle concourent allègement des riffs puissants, des lignes rythmiques torsadées à souhait, ou encore des soli guitare plus qu’honorables. POVERTY’S NO CRIME continue ainsi d’explorer les chemins méandreux qui serpentent entre un Metal Prog mélodique pointilleux sachant être nerveux et un Heavy assumé même s'il évite les cadences extrêmes. La voix de Walsemann, sans ambitionner de décrocher la peinture du plafond, reste traînante et légèrement éraillée, tout en étant ponctuellement capable de s’avérer rentre-dedans : un chant faussement indolent qui faute de la tracter, accompagne dignement la vélocité instrumentale. L’intelligence du mix étant de ne pas l’avoir trop poussé en avant… Celle des musiciens consistant quant à elle à l’aérer par de jolies séquences instrumentales, ainsi qu’un morceau complet leur étant purement consacré.

Mais il faut bien y arriver, car c’est ici que déboule ma petite bouchée déceptive ! Il faut quand même admettre qu’à la vue de ces jolis ingrédients subtilement mêlés à une incontestable expérience, les Allemands affichent sur le papier une recette tant prometteuse qu’appétissante… mais qui reste cependant un cran en-dessous de ce que l’on pourrait espérer !

Mon cher ange d’épaule ne manquera pas de m’enfoncer sa foutue harpe dans l’oreille et il n’aura pas foncièrement tort : POVERTY’S NO CRIME nous sort des buissons quelques compos très convaincantes, à l’image du puissant et immersif "In the Wait Loop", qui, dans la lancée de sa belle intro instrumentale, alterne intelligemment des séquences doucement mélodiques que viennent secouer des rythmiques travaillées savamment décoiffantes… ou comme l’enlevé et pêchu "End in Sight" sur lequel le chant de Walsemann grimpe agréablement dans les tours, ou encore le long et envoûtant "Break The Spell" qui clôture très dignement l’opus, fort de sa ligne rythmique tournoyante comme de ses variations aux enchaînements diablement bien pensés… Mais cela suffit-il pour porter tout un album et l’ambition d’un groupe ?
Car même pour ces titres qui sortent la tête du lot, et à plus forte raison pour le reste de leurs confrères, le combo semble manquer d’un indéfinissable "petit quelque chose" qui ferait toute la différence en permettant aux Allemands de se montrer dignes de la première division… Et cela vaut également pour la pause instrumentale "Spellbound" qui finit laborieusement par trouver un second souffle après une première partie somme toute assez classique et malgré l’absence de l’organe vocal passe-partout du guitariste. La chimie positive est bien là mais l’alchimie ne prend pas !

De son côté, mon savoureux Diable d’épaule pourra, en me tirant les poils de l’oreille, éructer que les Allemands sont franchement en-dessous du niveau attendu avec un titre éponyme trop long dont le refrain plan-plan finit par lasser… Une baladounette "The Key to Creativity" du même acabit même si elle reste bien interprétée, un "From A Distance" quelque peu tarte à la crème et que seul sauve son chouette bridge instrumental… Bref que pour un tel retour en fanfare, nos amis de POVERTY’S NO CRIME auraient peut-être pu un peu plus se sortir les doigts et ne pas tout miser sur une prod au demeurant très propre… Il est sans filtre ce Diable d’épaule !

Ainsi, à l’image d’une illustration de pochette loin de flirter avec les références du genre, "Save My Soul" ne m’a pas fait réellement sauter au plafond, même si je me dois objectivement de reconnaître le réel savoir-faire et le talent indiscutable du gang de Walsemann. Nos amis plafonnent à un niveau où ils composent de la bonne musique mais dans laquelle ils ne provoquent pas tout le plaisir attendu… ce qui est mécaniquement décevant. Cette livraison 2007 s’avère donc globalement très écoutable et résolument soignée : le Metal Prog y étant proposé par POVERTY’S NO CRIME se révélant néanmoins un tantinet fadasse car porté par une inspiration qui manque quelque peu de souffle. À réserver aux accrocs du genre.

Appelé en salle par un riche client rouge pivoine qui s’est étouffé avec ma si délicieuse et réputée crème anglaise au cumin façon Haplo, je me plante devant lui les mains sur les hanches et fier d’arborer ma toque de Chef Étoilé au Guide Duchemin. Devant sa silhouette racornie, je trempe mon doigt dans le récipient accueillant ma création gustative et trace un très provocateur 3/5 sur le front écarlate et transpirant… saluant ainsi un "Save My Soul" qui, s'il ne décroche pas le trophée du meilleur pâtissier, consacre au moins un retour des Allemands dans le circuit. Espérons que la suite donnera envie d’y goûter !

- pour la bonne surprise : "In The Wait Loop",
- pour la clôture positive : "Break The Spell",
- pour la seconde partie : "Spellbound".

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   HAPLO

 
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- Volker Walsemann (voix, guitares,)
- Marco Ahrens (guitares,)
- Jörg Springub (claviers,)
- Heiko Spaarmann (basse,)
- Andreas Tegeler (batterie.)


1. Intro
2. Open Your Eyes
3. Save My Soul
4. End In Sight
5. The Key To Creativity
6. In The Wait Loop
7. The Torture
8. Spellbound
9. From A Distance
10. Break The Spell



             



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