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2022 Momentous

E.P

2020 Foundations
 

- Style : The Butterfly Effect, Earthside, Kingcrow, Lifewalker, Speaking To Stones, Damnations Day, Status Minor, Fierce Deity
 

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OSYRON - Momentous (2022)
Par HAPLO le 23 Avril 2023          Consultée 1835 fois

"Momentous" C’est-à-dire "capital", "important"… et par extension, "mémorable".

Tout comme le reste de l’humanité en ce début de printemps 2020, les cinq membres du combo metallo-canadien d’OSYRON ont vu s’abattre sur leur quotidien ainsi que sur leur futur immédiat cette fichue chape de plomb sino-épidémio-virussante qui tanguait alors au-dessus de nos caboches depuis quelques semaines, tenue en équilibre par un ennemi microscopique, invisible… mais pouvant s’avérer fatal ! L’autre devient alors le danger et il faut s’en éloigner, voire s’en protéger : tout le contraire de ce qu’implique la musique et le partage qu'elle sous-tend. On comprend dès lors la frustration, limite anxiété, qui a pu s’emparer de ces énergiques et solides besogneux du Nouveau Monde, généreux tant dans leurs riffs ciselés que dans leurs mélodies prenantes et se retrouvant de facto coupés dans leur bel élan.

Et justement, cet élan, force est de constater qu’il est foutrement bien impulsé par OSYRON qui a déjà balancé dans le bouzin métallique son cri initial avec un "Harbinger" bien tassé (2013), puis le très touffu "Kingsbane" en 2017 lui-même enrichi par le plus profond et abouti "Foundations" paru au seuil de l’ère covidesque (2020) et par lequel les Canadiens proposaient une relecture musicale (à contre-pied) de l’Histoire de leur belle nation… Un combo en pleine progression donc et qui s’attache (d’une manière flagrante sur ce dernier opus) à donner du sens comme du fond à ses riffs velus. Les critiques ne s’y trompent d’ailleurs pas et "Foundations" permet à ces brillants zicos pourtant inconnus de franchir leur plafond de verre en recevant de très nombreux éloges (dont les universellement si jalousées quatre étoiles NIMiEnnes !) au Canada et ailleurs.

Face à des situations de crise, certains se révoltent et gueulent ou cassent à tout va… D’autres tentent de se réfugier dans l’immobilité trompeuse de la crevette suivie par le mérou et qui essaye de se confondre avec le rocher… D’autres encore s’isolent dans le mutisme, voire le complotisme de bas étage pour tenter de retranscrire ce qu’ils ne comprennent pas. Privés de leur répétitions, de leurs concerts comme de leur public, les ch’tits gars d’OSYRON vont se projeter dans l’écriture et la composition pour dire au monde ce que cette période leur aura inspirée. Ils vont d’abord s’atteler à dépoussiérer entièrement leur deuxième album "Kingsbane" en le (re)mixo-masterisant et surtout en réécrivant trois de ses titres qu’ils iront jusqu’à réenregistrer ("Viper Queen", "Griefmaker", et "Razor's Wind"). Parue en 2021, cette édition Deluxe sera également très bien accueillie… mais le plus dur reste à faire, c’est à dire donner une suite à ce "Foundations" si abouti avec des compositions dans lesquelles OSYRON va injecter tout ce qui lui a tordu les tripes durant cette pandémie ! Aussi, ne cherche pas ô lecteur pointilleux, la moindre allusion au virus, Covid-19 ou encore à une quelconque maladie / épidémie dans les belles paroles illustrant les dix torpilles présentes dans les soutes de "Momentous", celles-ci traitent en effet avant tout des ressentis ou des combats que l’on mène contre soi-même comme à l’échelle de cette chère Humanité qui, à l’image de la silhouette illustrant la (belle) couverture de l’opus, et cernée de toutes parts par les ténèbres, se précipite vers une clarté tant lointaine que fugace… Fuite en avant à laquelle le Metal pilonnant et électrisé des Canadiens se charge de donner toute son épaisseur !

La musique livrée sur "Momentous" mêle ainsi un Metal Prog musclé hérissé de riffs décapant et sachant alterner des accélérations nerveuses, des arrangements pianoesques ou aux relents folk bien sentis (d’où la présence en guest du combo polonais PERCIVAL SCHUTTENBACH déjà connu pour ses illustrations médiévalo-épiques sur The Witcher 3), des lignes rythmiques lourdes et diablement prenantes ainsi que de très adroits crescendo mélodiques qui parlent à l’âme tant qu’aux oreilles… L’art d’OSYRON se situe ainsi dans la générosité absolue : une musicalité foisonnante et punchy dont la force du courant entraîne sans ménagement le nageur étourdi au gré de ses tourbillon d’émotion portés par la voix tantôt féline et tantôt bourrinante à souhait d’un Reed Alton réellement transcendé, de ces cascades en angle droit accélérantes martelées de double grosse caisse ou encore de ses arpèges qui oscillent entre la douleur et le soulagement… OSYRON maîtrise ici pleinement son sujet et infuse talentueusement cette grâce musicale sur l’entièreté de "Momentous" !

Cohérent sans être répétitif, ce quatrième opus amalgame intelligemment l’énergie des débuts à la maturité ainsi qu’au sens de la mélodie acquises sur un "Foundations" où les Canadiens se sont révélés être autre chose que des Metalleux tabassant unilatéralement leurs instruments en gueulant dans des micros saturés (même si ça défoule!). OSYRON trouve ici un équilibre millimétré entre puissance et envolées lyriques, entre force et caresse… entre ce qui fait headbanguer puis soupirer en regardant le ciel avec des yeux humides.
Aussi, pour illustrer au mieux la haute teneur calorique de ce "Momentous" tant burné qu’accrocheur, et au risque de faire hurler mes nobles ainés NIMiEns dont le talent éditorial évite soigneusement le syndrome du track by track, j’évoquerai quand bien même la magnifique enfilade de perles à laquelle nous convient ces trublions de Canadiens, ceci aux tréfonds les plus sombres de ce voyage inspiré par la Noire pandémie !

Car comment ne pas s’émouvoir à l’écoute du magnifique et poignant "Sorrow And Extinction" dont la douce mais inexorable montée en puissance bordée par une voix habitée comme d’un solo lent et mélodique s’élève comme une lame de fond qui s’apprête à déferler ? Comment ensuite ne pas se laisser piéger par le tonitruant "Beyond The Sun" fort de ses accélérations riffées, son solo tant porteur qu’inspiré puis sa fin en apothéose ? Comment ne pas craquer aux résonances du sauvage et suivant "Awake", balade en trompe l’œil dont le puissant crescendo bouscule tout sur son passage ? Comment, enfin, ne pas en redemander après une magistrale pièce éponyme de plus de 12 min au fil de laquelle les musiciens d’OSYRON nous démontrent pas l’exemple toute l’étendue de leurs talents, de l’intro à l’écho tribal en passant par ce refrain tellement fédérateur, du solo à deux guitares sans omettre cette jolie ligne de piano menant à une conclusion tourbillonnante ? L’atypique "Prairie Sailor" avec ses arrangements minimalistes m’a au final comme qui dirait ramassé à la petite cuillère…
Et c’est vrai que sans pour autant être anecdotiques, les autres titres, dont le très fréquentable "The Deafening" au chant partagé avec Mister Stu Block (INTO ETERNITY – The MIDGARD PROJECT – ex ICED EARTH), semblent de fait un tantinet pâlichon et ont du mal à rivaliser avec ce brillantissime quintet qui forme ainsi la véritable colonne vertébrale de "Momentous".
Naturel, ce très léger déséquilibre constitue bien l’unique (petite) faiblesse d’un très bon album que les amateurs de belles découvertes en goguette sont ici invités à consulter d’urgence : immersion et enclume sur la tête garanties !

Ce cru 2022 d’OSYRON remplit donc toutes ses promesses avec une puissance, une variété ainsi qu’une solide musicalité qui ne lassent pas de me surprendre pour des combos d’inconnus dont la notoriété reste à venir. Mais force est de reconnaître que, passé ce défaut mineur évoqué plus haut, les Canadiens, utilisant la maturité acquise sur un "Foundations" audacieux, poursuivent dans cette veine en affirmant une identité artistique bien attrayante… À suivre donc.

Le regard rivé sur cette faible lueur qui perce un ciel de ténèbres, j’avance doucement dans cette direction en progressant à une rythme de fourmi sur la grande plaine grise et desséchée. Gravé dans la poussière et les larmes, j’ai laissé derrière moi un immense 4/5 pour dire à cette Humanité malade tout le bien que je pense de "Momentous"… Ces instants de crise sont mémorables, et il peut parfois en sortir de la beauté : les musiciens d’OSYRON sont parvenus à nous le démontrer.

- pour la grâce : "Sorrow And Extinction",
- pour la brûlure : "Beyond The Sun",
- pour la pièce maîtresse : "Momentous".

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   HAPLO

 
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- Reed Alton (voix)
- Krzysztof Stalmach (guitare)
- Bobby Harley (guitare)
- Tyler Corbett (basse)
- Cody Anstey (batterie)
- Guests:
- Stu Block (chant)
- Percival Schuttenbach


1. Anunnaki
2. Dominion Day
3. The Deafening
4. Landslide
5. Sorrow And Extinction
6. Beyond The Sun
7. Awake
8. Momentous
9. Prairie Sailor
10. Beacons



             



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