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DEATH TECH MELODIQUE  |  STUDIO

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2021 Desolate
 

- Style : Obscura, Gorod, Exocrine

OPHIDIAN I - Desolate (2021)
Par REMISSA le 30 Janvier 2024          Consultée 726 fois

Dans la série des albums qui laissent sur le cul, profitant de mes déductions suppositives totalement infondées.

Année deux mille vingt-et-un. Au gré d’un énième shuffle d’une playlist pourtant familière sur une plateforme de streaming musical, entre quelques OBSCURA, FIRST FRAGMENT ou autres ALLEGAEON, une ritournelle carrément catchy et totalement inconnue de ma base de données vient percuter mes délicats tympans. Je m’empresse de jeter un oeil à l’artwork, et me fais la réflexion qu’il s’agit vraisemblablement d’un ancien skeud duquel je serais passé à côté, à l’instar d’un NOCTURNUS un peu abscons.

Je passe sur l’album complet. Les minutes passent, et le mixage est étonnamment propre pour une vieillerie. Je dégaine mon meilleur moteur de recherche, et l’explication tombe : OPHIDIAN I, groupe Islandais pas si inconnu au bataillon que cela car produit chez SoM, dont la dernière production sort tout juste en 2021 ! Et pendant ce temps, les titres défilent, tel un TGV que j’observerais me raser les miches à un passage à niveau. "Diamonds". De nouveau "Spiral To Oblivion". "Storm Aglow". Et je ne comprends pas ce qu’il se passe. C’est trop fluide, trop percutant, trop joyeux pour être du Death Tech comme les autres. Ces mecs ne peuvent pas sortir de nulle part et créer ça sans crier gare.

Il y aurait une explication, mais elle ne tient guère la route. Il y a eu un "avant-Desolate", neuf ans auparavant (oui, oui, N-E-U-F), portant le doux nom de "Solvet Saeclum", et passé d’autant plus inaperçu qu’il n’est pas trouvable sur les plateformes audios. Sauf qu’il ne s’agit en rien d’un debut album précurseur. C’est du classique, ni bon, ni mauvais. Non, non. "Desolate" vient d’ailleurs, d’une autre planète (sans mauvais jeu de mot avec les thématiques eschatologiques et sur l’univers qui y sont abordés).

Plutôt que de trouver une explication à tout, concentrons-nous sur les sentiments par lesquels cette galette nous fait passer, car ils sont nombreux et entremêlés. Clairement, les Reykjavikois ne rigolent pas et ne sont pas là pour faire de la figuration sur des paysages hivernaux et sylvains. L’intégralité des quarante minutes qui composent l’album se fait pied au plancher. Il n’y a aucun temps de repos (j’exagère, il y a trente secondes introductives acoustiques sur "Captive Infinity"), pas plus que d’artifices pour enrober, parfaire ou arrondir des angles trop saillants. Il y a cinq gusses, quatre instruments, manifestement une bonne dose de talent et de travail, et la magie opère.

Mais là où le Death Technique a généralement tendance à se perdre dans un environnement à la fois trop élitiste et/ou trop sérieux, OPHIDIAN I prend la tangente en proposant une musique qui semblerait façonnée sur mesure pour une B.O. d’un jeu-vidéo déconseillé aux épileptiques, dont je suppute l’usage abusif de la gamme majeure pour assurer cette ambiance sémillante. La démarche me fait penser à ALLEGAEON ou encore ARCHSPIRE, pour un résultat tout aussi convaincant. Soit-dit en passant, le chant growlé est toujours cocasse dans une atmosphère aussi guillerette.

Les fûts de Sverrisson sont d’une précision chirurgicale et d’une intensité soutenue, à se demander s’il ne fait pas un remake de "Speed", la mort le guettant en cas de baisse de régime. Au travers de cet orage de grêle sur de la tôle, une démonstration technique hallucinante entre les gratteux Þórólfsson et Konráðsson (vous me pardonnerez si j’écorche) a lieu, comme sur des "Betcha can’t play this" qui vous donnent davantage envie de brûler votre matos que de vous y coller assidûment. Tout pue le talent, c’en serait presque agaçant !

Toutefois, la nature humaine est bien faite. Ou pas dans ce cas précis. Nous, humains, nous nous adaptons. Et au-delà de six ou sept titres à se faire blaster la tronche à deux-cents kilomètres par heure, on s’y accoutume, et l’effet de surprise s’estompe petit-à-petit. Heureusement que le conclusif "Wither On The Vine" vient rajouter une nouvelle couche d’excellence et de groove pour clore tous les débats.

Ingérer "Desolate" d’une traite est costaud, voire bourratif, j’en suis sérieusement sorti quelques fois avec des gouttes de sueur perlant sur mon front. Mais ne vous méprenez pas, ça n’en fait pas un album indigeste, loin de là. Voyez plutôt cela comme un digestif : à faible dose, un solo de "Sequential Descent" ou un riff de "Jupiter" ne vous tuera pas.

Un OVNI à absolument connaître et faire connaître, d’une justesse et d’une brillance lunaire. Je sais que c’est pas la lune qui brille, soyez pas cons, c’était au sens figuré !

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Spiral To Oblivion", "Wither On The Vine", "Storm Aglow".

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   REMISSA

 
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- Þórður Hermannsson (basse)
- Ragnar Sverrisson (batterie)
- H Símon Þórólfsson (guitare)
- Daníel Máni Konráðsson (guitare)
- John Olgeirsson (chant)


1. Diamonds
2. Spiral To Oblivion
3. Storm Aglow
4. Unfurling The Crescent Moon
5. Sequential Descent
6. Captive Infinity
7. Enslaved In A Desolate Swarm
8. Dominion Eyes
9. Jupiter
10. Wither On The Vine



             



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