Chers amis lecteurs, je viens de ressortir pour vous, et de derrière les fagots, une vieillerie avec ce troisième disque des Allemands de STEELER, à savoir "Strike Back" sorti en 1986 avec en son sein une vieille connaissance, un guitariste qui a aujourd'hui, une discographie longue comme mes deux bras, j’ai nommé l’éminent Axel Rudi Pell ! STEELER à ne pas confondre avec les Américains du même nom formés par Ron Keel (KEEL) et avec un certain Yngwie Malmsteen à la guitare (un unique album verra le jour en 1983), est une formation originaire de Bochum, fondée en 1981, et qui aura sorti en tout et pour tout quatre disques entre 1984 et 1988. Pour être tout à fait honnête avec vous je ne connais pas aussi bien les deux premiers disques du groupe mais de mémoire il me semble que nous étions en présence de titres un peu plus 'bruts' avec des rythmiques un peu plus speed, un esprit un poil plus Rock'N'Roll aussi (Cf. "Heavy Metal Century") et un chanteur, Peter Burtz déjà derrière le micro mais un tantinet plus approximatif et moins juste.

À l’époque, fin des années 80, j’écoutais pas mal de Heavy Metal teuton (HELLOWEEN, ACCEPT, SCANNER…), on appelait ça comme cela, et par conséquent, ce "Strike Back" est arrivé chez moi en toute logique. C’est en Cd que je me suis procuré ce "Strike Back", et pour la petite anecdote en import hollandais. Si je vous parle de cela c’est que mon Cd a la particularité de ne pas pouvoir se lire dans l’ordre des titres comme mentionné au dos du boitier. Par exemple, "Chain Gang" qui est censé démarrer le disque, eh bien sur le mien je débute avec le titre "Rockin’ The City". Tout est un peu dans le désordre à vrai dire hormis les deux titres de fin. Erreur de pressage ? Sans aucun doute et spécificité de ma version.

Mais revenons-en à l’album. Malgré le poids des années, ce "Strike Back" reste un disque relativement plaisant que je ressors assez régulièrement encore. Ce qui démontre là non seulement qu’il n’a pas trop vieilli, le mixage effectué par Tommy Hansen, la production réalisée par un certain Franck Bornemann (chanteur/guitariste du groupe de Rock Progressif allemand ELOY et devenu producteur et fondateur des studios Horus à Hanovre) est plus que correcte pour l’époque, mais également parce que les neuf titres garnissant ce disque sont globalement de bonne facture. En effet, STEELER délivre là un Heavy Metal plutôt énergique, punchy, assez rageur dans l’ensemble, le chant de Peter Burtz un peu rugueux et bien mieux maîtrisé que par le passé renforce d’ailleurs cette impression.

Parmi les titres qui ont ma faveur sur le disque, je cite sans conteste le fédérateur et punchy "Rockin’ The City" et sa rythmique galopante (quelques effets inside qui donnent aussi du relief au morceau), "Danger Comeback" assez speed dans l’esprit avec de très astucieux passages 'aériens' pour ne pas dire presque épiques, l'énergique "Chain Gang" bien évidemment avec sa petite introduction toute en subtilité mais qui laisse bientôt place à quelques guitares bien rugueuses soutenues par une rythmique des plus dynamiques. Quelques jolis effets là aussi (petite sirène de police) et soli guitare viennent d’ailleurs agrémenter l’ensemble avec une certaine réussite. Pour un titre d’ouverture c’est plutôt pas mal. Dans un registre un peu plus agressif enfin (tout est relatif hein ! Les grattes rugueuses sont d'époque et possèdent cette granulométrie si caractéristique), je cite aussi le morceau-titre qu’est l'efficace "Strike Back" (effets rigolos inside : rire, coup de fouet…) et qui me semble être le meilleur titre du disque avec quelques fulgurances au niveau des soli guitare et là encore soutenus par une rythmique très métronomique au final malgré quelques passages purement Speed.

Pour le reste, nous avons affaire à des titres de Heavy Metal assez traditionnels, ultra calibrés et sans véritable surprise mais au final très accrocheurs… On mentionnera donc les up-tempo que sont "Night After Night", "Messing Around" et "Icecold" (que je trouve excellent avec ses gros chœurs énergiques), morceaux qui ne laissent pas indifférents. C’est toujours un réel plaisir que d'écouter ces titres et je me surprends toujours à bouger la tête et à reprendre à tue-tête ces refrains simples et efficaces, tous aussi fédérateurs les uns que les autres. Une des qualités majeures du disque indéniablement. Enfin, on n’oubliera pas non plus la jolie ballade qu’est "Waiting For A Star", pas exceptionnelle cela dit, et qui clôture gentiment l’album.

"Strike Back" reste pour moi un bon album, pour ne pas dire très correct, et ancré dans son époque. Il fut pour moi un véritable coup de cœur alors que je n'étais encore qu'un adolescent qui faisait encore ses premières armes en matière de Heavy Metal. Et à chaque fois que je le ressors j’éprouve bien sur toujours autant de nostalgie… Bien évidemment, si l’album est bon, je n’en fais pas pour autant un album majeur. Il n’en reste pas moins des compositions efficaces, accrocheuses et très punchy, en tous cas bien plus punchy que celles qui figureront sur l’album suivant "Undercover Animal" sorti en 1988 (quand STEELER se la jouera plus 'commercial' et plus DEF LEPPARD dans l'esprit - cf. "Stand Tall").

PS : c'est un Français, Hervé Rossi (ANTHRACITE) qui tient la basse sur "Strike Back".

Note : 3,5/5 arrondi à 3/5.

Morceaux préférés : "Strike Back", "Icecold", "Chain Gang", "Danger Comeback".