Recherche avancée       Liste groupes



      
AVANT-GARDE BLACK METAL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2022 1 Zigurat
 

- Style : Ulcerate, Plebeian Grandstand
 

 Bandcamp (23)

MICO - Zigurat (2022)
Par ISAACRUDER le 30 Octobre 2023          Consultée 708 fois

"Zigurat" renvoie à un type de bâtiment mésopotamien construit selon des étages décroissants dont la fonction n'est pas claire mais lorgne vers le religieux. L'hypothèse n'est pas étonnante car toute civilisation authentiquement traditionnelle ne fait pas de distinction entre le matériel et le spirituel ; tout édifice architectural, même s'il ne remplit pas une fonction religieuse, est ainsi construit en accord avec une conception Ciel-Terre, comme on l'observe dans l'urbanisme chinois par exemple. La zigurat fait donc un pont entre le terrestre et le céleste, la grimper revient à s'élever vers les dieux. On imagine que si les écoles de la République étaient bâties comme ça, on aurait vu le gros tchètchène Mohammed venir à l'avance et on aurait pu lui jeter des briques à la gueule avant qu'il ne plante un autre collègue, trois ans jour pour jour après Samuel Paty. Mais ce serait trop demander à la République que d'être un minimum solide. À la place, on nous demande de faire des minutes de silence de merde, avec des textes dictés par des proviseurs chauves et lâches. Des textes qui contiennent "terrorisme" sans l'adjectif "islamique", lâcheté suprême ! Mais rien n'y fait, les gamins nous posent une ribambelle de questions pour connaître les motifs du barbare, et prouvent qu'ils sont bien moins cons que le pékin moyen qui farcit les rangs de l'Éducation Nationale.

Putain j'ai tellement la haine et j'ai beau prier rien ne me calme. Il y a des moments où la haine devient si forte, la rage écume, on tente de garder une contenance, on essaye de sourire à un énième collègue qui te reparle de la priorité d'interdire les voyages en avion, d'accueillir toujours plus de migrants mineurs isolés féminins de trente-cinq ans avec des couilles bien remplies. Je suinte la haine à des kilomètres mais je cache tout ça assez facilement en écoutant les albums les plus infernaux que le Metal peut nous offrir. Dieu bénisse le Metal, et surtout le Black Metal, et surtout le Black Metal joué par les PLEBEIAN GRANDSTAND, les DEATHSPELL OMEGA, les SERPENT COLUMN et les MICO, dont l'album "Zigurat" se visse dans mon crâne pour m'ôter toute envie de foutre des claques à tous ces résidus de fausse couche. Si on m'avait dit qu'il y avait des Colombiens qui faisaient du Black Metal aussi incroyable, je me serais enfoncé la tête dans une montagne de cocaïne. Je suis pas peu fier, il paraît que j'ai 23% de sang espagnol, il serait peut-être temps de plier bagage et d'aller bouffer du jambon avec une pinte à deux euros dans un pays encore quelque peu royaliste ? Mais on s'en branle de ma gueule, le principal c'est MICO, ces Colombiens abreuvés à la violence qui lâchent une bombasse absolue avec ce "Zigurat" implacable. Il tourne en boucle mes chers lecteurs, cet objet démoniaque, il me lave de tous mes péchés, il réussit la catharsis, cette purgation des passions théorisée par Aristote. Il m'est absolument nécessaire pour continuer à me balader dans l'enfer qu'est l'Éducation Nationale française.

Quelque part, je le comprends le Dominique Bernard. Il a préféré se prendre un coup de schlass plutôt que d'avoir à entrer dans une salle de classe avec les trois-quarts des mioches en survêtement informe, qui éructent des QUOICOUBEEEEEEH une fois le dos tourné. La décadence pénètre même l'école, ce pseudo sanctuaire abandonné par une République en bout de course. Alors pour ne pas affronter cette déliquescence on se tourne vers les arts obscurs. MICO déverse sa haine dans mes oreilles lassées par les "yoooooo" lancés par des pauvres gamins abreuvés aux écrans et qui ne savent même plus lire sans bégayer. Je me régale dès lors sous les blasts incessants de "Laberinta", je m'abîme dans les mid-tempos impitoyables de "Impio Serafin", je meurs à petits feux sous les coups résolument Grindcore de "Fauces". Il y a dans MICO un génie absolu, un mélange sordide entre le GORGUTS technique, le DEATHSPELL OMEGA dissonant et le NAPALM DEATH de la fureur condensée. On prend des coups de trique soi-même au lieu de les distribuer au monde. Et Dieu sait qu'il le mérite ce monde de merde, surtout cette époque de larves. On se prend à rêver d'un feu destructeur, régénérateur, sur les ambiances de fin du monde de "Nudo Sordo", on espère voir l'Élysée brûler sous les incursions MORBID ANGELiennes de "Yunque". Bref, on veut du sang, de la sueur et des larmes, et qu'on en finisse. À la fin, tout sera beau, tout sera paisible, tout sera céleste. Il ne restera que de la lumière, du sacré. Cela aussi, "Zigurat" en est capable, sur un "Cielo Viciado" à tomber par terre. On croirait rêver, après tout ce déluge satanique, mais tout est possible : de la terreur peut naitre la confiance, et de la violence la paix. On y croit, envers et contre tout. Mais avant ça, orage de feu sur les trop nombreux participants au bal des lâches !

Cet album m'obsède, rien ne circule sur ses membres, ou fort peu. Les textes imbitables nous parlent d'anges déchus, de visions de mort, de boue, de bouchers qui traquent leurs proies, de pourriture, de tromperie et de larmes éternelles. De la France martyre quoi ! "Zigurat" pue la mort à plein nez et je ne parviens pas à lâcher l'écoute. Je me promène parfois vers des territoires plus lumineux et rien n'y fait, je reviens comme une catin vers "Zigurat", instrument de torture délicieux manipulé par ces tarés de MICO. Il faut dire qu'au-delà de la production hallucinante de puissance, au-delà des guitares terrifiantes qui rappellent le meilleur d'ULCERATE et au-delà des infernaux rythmes Grind Math ("Insufrible Espanto"), il y a les voix, horrifiantes, l'une Screamo infernale et l'autre qu'on dirait venir d'Edwardson de NEUROSIS, sorte d'éruption de troll affamé, qui pue la rage pure, la violence et la volonté d'en découdre. Il y a comme un plaisir masochiste à se faire gueuler dessus par ces êtres méphistophéliques, à se faire dévisser la cervelle par des blasts intolérables et manger des dissonances chtoniennes à la pelle. Mais quel enfer bordel, et j'en redemande, comme la pratique de mon métier. Je me demande si je ne suis pas complètement timbré en fait, ou si je n'aime pas simplement naviguer au milieu du chaos, au cœur de la tempête. J'avoue que j'aimerais être aux premières loges quand Marianne se fera claquer le fessard pour de bon. Ce jour-là, mon chauve et lâche proviseur se sera fait crever les pneus de sa Tesla de gros enculé, et il verra s'approcher vers lui des hordes de Barbares comme aux portes de Rome - même pas aux portes, à l'intérieur, et financées ! Et je regarderai le spectacle en me mettant "Zigurat" à fond dans la caboche, disons "Fauces" pour la terreur démoniaque qu'elle inspire mêlée à de la beauté étrange. Oui, ce morceau est certainement un des trucs les plus dingues que j'ai pu écouter de ma vie et "Zigurat" le meilleur album de 2022. Dieu que ce sera un beau spectacle.

Ah je me sens déjà mieux.

A lire aussi en AVANT-GARDE par ISAACRUDER :


DAUGHTERS
You Won't Get What You Want (2018)
Personne n'en sortira indemne




TERRA TENEBROSA
The Purging (2013)
Expression suprême de la fin


Marquez et partagez




 
   ISAACRUDER

 
   STORM

 
   (2 chroniques)



- Inconnu


1. Impío Serafín
2. Zarpa
3. Yunque
4. Pulso Corrupto
5. Insufrible Espanto
6. Zigurat
7. Ecdisis
8. Laberinta
9. Nudo Sordo
10. Fauces
11. Sultanes Larvales
12. Cielo Viciado



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod