Quelle « glauquerie » mes amis ? MICO est un de ces groupes, pas nombreux faut bien le reconnaître, qui vous font plonger dans les abîmes ou en sortent. C’est un épanchement de l’enfer, ou une propagation de son aura maléfique qui vicie l’air, le rend irrespirable et intoxique insidieusement vos bronchioles pour les saturer et les inonder d’un mal terrible et incurable.

L’album en entier vous créera une descente d’organes tant ceux-ci prendront peur et se liquéfieront d’eux-mêmes de l’intérieur. Les articulations grinceront de peur, les dents claqueront et imploseront pour attaquer les gencives, MICO cannibalise, MICO extorque la pensée ou la traduit dans la langue de la haine la plus pure. Ce n’est pas du Grind/ Hardcore c’est bien pire, c’est un NASUM attaqué au gaz sarin et qu’on laisserait végéter dans la souffrance.

Nos Colombiens réussissent à produire un album grave dans tous les sens du terme, les rythmes et les riffs sont complexes, le jeu possédé du chanteur l’est tout autant. Varié, complexe, malaisant il déborde de flammes. Pas simple de s’enfiler d’une traite "Zigurat", Isaacruder nous parlait de "Fauces" dans la chronique principale, en la qualifiant de "terreur démoniaque… mêlée à de la beauté étrange", et je ne peux que m’incliner sur l’exactitude de cette traduction, rajoutant juste que les cris des dogues repus à la fin du titre en disent long sur l’expression de la torture. Les paroles sont si habitées qu’elles se méritent et je dirais en extrapolant un peu que l’ensemble de l’album se mérite. C’est une écoute homérique qui vous attend !