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2016 Barton's Odyssey
2022 Nera
 

- Style : Irreversible Mechanism, Within The Ruins, Veil Of Maya

ATLANTIS CHRONICLES - Barton's Odyssey (2016)
Par REMISSA le 1er Janvier 2024          Consultée 857 fois

"The sea… is everything."

C’est par cette phrase d’intro plutôt badass que les Français d’ATLANTIS CHRONICLES entament une nouvelle épopée dantesque, narrée au gré des titres d’une voix sombre et dépeinte par un Death cuisiné aux petits oignons qui sait prendre son temps, quitte à nous impatienter comme l’attente du "vendredi d’après" d’une série Netflix. Sauf que là on a toute la saison d’un coup, chic alors !

(Déjà) un petit aparté, pour vous dire qu’en tant que bon, enfin disons sérieux, chroniqueur sur NIME, je procède à une veille discrète sur le contexte de sortie des albums, les anecdotes croustillantes sur les membres, les secrets de composition… et à une lecture de reviews de sites nous ayant précédé dans l’exercice. Toujours tues lors de la tâche de rédaction et très rarement inspirantes, cette fois-ci, c’en fut trop pour les passer sous silence, ces dernières accablant le travail des Parisiens d’un Death fade et d’une thématique très peu inspirée, ambiance "Ah ben c’est fort étonnant que personne n’avait déjà pensé à faire du Captain-Igloo-Metal !". Peut-être par chauvinisme, peut-être par passion réelle pour cette odyssée si poétiquement retranscrite, je leur rétorque affectueusement : Merde.

En effet, ce deuxième opus studio, succédant au déjà convaincant "Ten Miles Underwater", a été imaginé, bâti, et fignolé au millimètre près dans un souci d’équilibre parfait entre narration et… bons gros riffs finalement ! Au travers d’un récit épisodique assez (parfois trop) alambiqué, exposant l’épopée dudit Barton -plongeur et inventeur du XXème siècle - qui aveuglé par sa lubie de repousser les limites des capacités humaines à sonder les abysses, s'abandonnera romanesquement à sa quête, corps et âme. Une atmosphère mystique et surtout iodée se dégage de cette galette, très bien équilibrée dans ses compositions. Il aurait été trop prévisible d’appuyer la thématique nautique à grands renforts de clapots ou autres glouglous de poiscailles : ici tout est suggéré dans l’ambiance, si l’on se donne les moyens de s’y projeter.

Baignant aussi bien dans des tempos lents avec des couplets centrés sur des phrasés de tapping (un choix artistique risqué et qui ne sera pas du goût de tout le monde, le manque d’incisivité pouvant leur être reproché) que sur des rythmes effrénés et Djenty sur l’excellentissime "Upwelling Pt. 1", la navigation entre les styles est indécente d’aisance. C’est d’ailleurs à partir de la duologie des "Upwelling" que les chevaux marins (les hippocampes donc ?) seront définitivement lâchés.

En effet, il est difficile de dire quel membre tire l’album vers le haut, tant la dextérité générale génère une harmonie d’ensemble où personne ne se marche sur les pieds. Mention spéciale à la batterie audacieuse et à la basse slappée avec ses segments techniques propres, qui procurent une véritable singularité aux morceaux. En termes de polyvalence, nous citerons la performance d’Antoine Bibent et de Jérôme Blazquez qui, sans passer du coq à l’âne, savent aussi bien pousser la chansonnette dans un chant clair que dans un growl gras en passant par du fry scream tout ce qu’il y a de plus classique… et de plus efficace. Les plans de guitare sont travaillés, sans s’aventurer sur des contrées trop démonstratives mais avec des passages percutants, et nous gratifiant tout de même de quelques soli admirablement bien amenés, et dont l’adresse ne laissera pas l’auditoire de marbre.

En se plongeant du côté des influences, les éternels GOROD seront les plus facilement identifiables sur "50°S 100°W"*, tout comme ANIMALS AS LEADERS sur "I, Atlas", l’ensemble mêlé aux saccades caractéristiques d’un Metalcore moderne à la WITHIN THE RUINS.

D’aucuns pourront lui imputer son approche trop sophistiquée et littéraire, et de ce fait peu accessible. Aux étroits d’esprits et aux caricaturistes : ce "Barton’s Odyssey" n’est pas mauvais, il n’est simplement pas voué à satisfaire vos sensibilités. Tel le voyage qu’il veut dépeindre, l’immersion (au sens propre comme au figuré) est inéluctable pour en apprécier l’essence, et l’âme qui l’habite. Prenez le temps, sa beauté se savoure.

Note réelle : 4,5/5, la récompense méritoire du souci d’un travail bien fait.

Morceaux préférés : "Upwelling pt.1", "A Modern Sailor’s Countless Stories", "50°S 100°W".

Point pochette : que dire si ce n’est qu’elle a été désignée par Pär Olofsson (SPAWN OF POSSESSION, ABORTED, ANGELMAKER) et que, mécaniquement sa beauté subjugue. On devine les ruines du bathysphère, l’engin inventé par Otis Barton, au creux de la main de la statue de Poséidon, éclairé par un rai de lumière s’échappant des abysses (qui rappelle le "Illuminance" de VIRVUM)… Poétique je vous dis !

(*) Un coin paumé dans le Pacifique au large du Chili.

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   REMISSA

 
  N/A



- Simon Chartier (basse)
- Sydney Taïeb (batterie)
- Alexandre Houngbo (guitare, backings vocals)
- Antoine Bibent (chant)
- Jérôme Blazquez (guitare, chant)


1. The Odysseus
2. Otis Barton
3. Back To Hadatopia
4. Within The Massive Stream
5. Upwelling - Part I
6. Upwelling - Part Ii
7. Flight Of The Manta
8. I, Atlas
9. 50°s 100°w
10. A Modern Sailor's Countless Stories



             



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