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DEATH TECH PROGRESSIF  |  STUDIO

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2016 Barton's Odyssey
2022 Nera
 

- Style : Irreversible Mechanism, Within The Ruins, Veil Of Maya

ATLANTIS CHRONICLES - Nera (2022)
Par REMISSA le 15 Mars 2024          Consultée 409 fois

L’imprévisibilité à la française ! Là où les Parisiens d’ATLANTIS CHRONICLES nous avaient laissés pantois et admiratifs devant un "Barton’s Odyssey" d’une poésie époustouflante et d’une inspiration musicale qui forçait le respect, 2022 signe un nouveau virage dans la carrière du quintet. En effet, plutôt que de surfer sur une formule gagnante (bien qu’extrêmement exigeante dans sa conception), ce dernier nous gratifie d’un nouvel opus bien plus accessible et grand public. Alors, choix assumé d’ouverture à l’international, ou pure dérive mercantile ?

Ouais je critique les trucs commerciaux, car je suis un putain d’élitiste aigri selon qui, si vous dépassez les mille écoutes mensuelles toutes plateformes de streaming confondues, vous êtes un gros vendu. Je déconne, surtout quand cette démarche est réalisée de manière aussi habile que sur la galette en présence.

Qui dit aventure sur des sentiers battus ou dans des eaux moins profondes pour coller au thème, dit intrinsèquement une réorientation vers un Death moins technique, à la fois plus doux et progressif, tout en conservant une ambiance océane aussi fidèle que sur son prédécesseur. Les premiers accords acoustiques de "Full Fathom Five" ne me feront pas mentir, la désaturation des instruments pointant son nez à échéances régulières sur la galette, telles des bouffées d’oxygène hors de l’eau… pour mieux replonger dans les abysses. Car si vous suivez mes métaphores nautiques hasardeuses, et que sauter dans le grand bain analogise la bascule dans une déferlante de riffs et de leads à s’en casser la nuque, je vous conseille de vous la mouiller en prévention pour éviter tout risque de blessure.

Nous y sommes désormais accoutumés, la précision de Taïeb sur des fûts est chirurgicale, en plus d’être mixée aux petits oignons pour assurer du blasting de compétition, sans nous assourdir bêtement. Le remplacement de deux membres du groupe (avec désormais Julien Rosenthal à la guitare et Julien Harp au chant) n’a greffé en rien une jambe de bois à la formation, ayant su conserver sa patte de composition, les fondations posées par les deux précédents albums studio se retrouvant aisément.

Plutôt que de raconter une épopée comme dans "Barton’s Odyssey", les titres sont ici indépendants les uns des autres, mais convergent vers une thématique très engagée déplorant l’impact de l’Homme sur les océans, et a fortiori la nature toute entière avec la perspective d’un destin funeste si l’on en juge la sémantique employée ("The End Is Near" avec ses chants plaintifs a capella, "We All Saw It Coming", etc.). Cette thématique d’actualité ne laissant personne insensible (qu’on la défende, ou qu’on défende le fait de n’en avoir rien à foutre si l’on est également un platiste antiwoke) est abordée de manière intelligente, sans être outrageusement moralisatrice mais suffisamment pour captiver l’auditoire, et s’inscrit adéquatement avec les ambiances instaurées.

En parlant d’ambiances et de technique musicale, les gimmicks propres à la formation se retrouvent assez facilement, avec beaucoup de leads en tapping contrebalancés par une basse claquée, dont les incrustations pourtant complexes dans des rythmiques, sont encore mieux sentis que dans les précédents opus. Quelques facéties et/ou clins d’œil sont également décelables, avec des sonorités à la frontière de thèmes de jeu-vidéo, à l’instar du riff d’intro très Megadrivien de "The End Is Near" ou du pont acoustique de "We All Saw It Coming", dont la ressemble avec le "Hyrule Temple Theme" m’a frappé de plein fouet (titre d’ailleurs phare de cette galette, rassemblant à lui seul tous les ingrédients d’un titre Tech Prog exemplaire).

Avant de conclure, et pour que les choses soient claires, bien que cet album soit manifestement moins Death Tech que son prédécesseur, les soli, semés généreusement tout du long savent conserver une essence à la fois mélodique et efficace. Comme on dit trivialement : "comme il faut, là où il faut.".

Pour être tout à fait limpide, j’ai pourtant presque été déçu lors des premières écoutes de "Nera", m’attendant à un skeud dans la lignée de l’odyssée de Barton. Je lui ai laissé un temps d’imprégnation, histoire de reset mon cerveau pour le prendre pour ce qu’il est : un excellent album de Death-Mélo-Prog-presque-Djent-par-moments, d’une formation qui a savamment su adapter son approche artistique vers un style plus prosélyte, mais toujours en quête de qualité. Et c’est un pari réussi, bravo messieurs. J’en aurais bien repris pour le double de durée, mais je me contenterai d’un futur Live en full cover, qui sait ? (*)

Morceaux préférés : "We All Saw It Coming" (très gros banger), "Full Fathom Five" (taillé pour le live), "Fatherless Nights Ahead" (et son intro démentielle).

(*) La suite de "Nera Live" sivouplé !

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   REMISSA

 
  N/A



- Sydney Taïeb (batterie)
- Alex Houngbo (guitare, chœurs)
- Simon Chartier (basse)
- Julien Rosenthal (guitare)
- Julien Harp (chant)


1. Full Fathom Five
2. The Drowned And The Saved
3. A New Extinction
4. We All Saw It Coming
5. Obsolete Bodies
6. Ruins And Memories
7. The Great Escape
8. The Great Inscape
9. The End Is Near
10. Fatherless Nights Ahead



             



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