Ils reviennent déjà !

Oui, et ce n’est pas si évident que cela car l’Histoire nous a trop souvent démontré que les all star band faisaient souvent "pschiit" après un album, avant de voir chaque brebis égarées rejoindre leurs troupeaux d’origine.
Que nenni donc ici, deux années civiles avec un très bon "Into The Maw Of Death", c’est bien un nouveau L.P qui débarque pour la troupe de GRAND CADAVER. Un artwork présentant un bâtiment en feu au bord de l’eau, qui ressemble à la Maison Blanche… Euh, non, attendez en regardant attentivement, il s’agit de cercueils enflammés portés à bout de bras hors de l’eau. Une chose semble certaine, on ne quitte pas à priori le bon vieux Death Metal old school, mais le travail est moins intéressant et chiadé que sur l’opus précédent côté visuel.

Soyez donc rassurés : GRAND CADAVER après avoir écumé les scènes des festivals a pris goût à son segment et ne compte pas dévier globalement de sa feuille de route initiale. Le Death Metal âpre, simple, efficace, et donc classique, règne ici en maître.
Plus que jamais, Stanne est le grand bonhomme ici : l’ensemble des compositions est sans aucune discussion possible agencé autour de sa prestation. Son growl mythique est encore une fois irréprochable. Il se permet même ici d’être un poil de cul plus mélodieux et mélodique que lors du précédent effort au service des compositions ("Serrated Jaws" par exemple avec son riff lead en forme de break).

Il en découle ainsi un sentiment d’une "finesse" toute relative car n’allez tout de même pas vous imaginer que l’on en débouche sur les terres du Death Mélodique pour autant. Le Death est ici carré, moins sec et claquant. Quel dommage de ne pas avoir mis l’accent au final sur des orientations comme "True Necrogeny" ou "Necrosanctum" !

Mais ce qui laisse l’auditeur un peu circonspect, ce sont les chiffres : dix titres pour seulement 34 minutes ! Évidemment, rien à faire d’une galette de 75 minutes de Death ras-la-gueule mais avec une durée moyenne autour des trois minutes, GRAND CADAVER nous laisse un sentiment d’inachevé comme d’urgence dans la composition de ses morceaux.
Là où en résultaient des morceaux efficaces, énergiques et accrocheurs sur "Into The Maw Of Death", son successeur engendre une forme d’autoroute. On sent trop rapidement et ce coup-ci sans sursaut, avec l’épreuve du temps comme des écoutes, que les titres sont beaucoup trop simplistes. À ce p’tit jeu, le "Vortex Of Blood" me fatigue et m’ennuie par exemple.

Les musiciens s’obstinent morceau après morceau à rendre une copie trop simple, un peu fade à la lecture du CV long comme le bras du groupe. Stanne porte à bout de bras cette fois-ci les titres que ses comparses exécutent sans prise de risque, exposés à l’épreuve du temps (autant des écoutes que des années à venir). Il a une fois encore le bon goût de ne pas singer ses prestations de DARK TRANQUILLITY, en se composant une belle identité vocale, clairement éloignée de sa zone de confort.

"Deities Of Deathlike Sleep" est un album convenable et réussi. Il fait toutefois pâle figure face aux précédents efforts de GRAND CADAVER et ne doit son "salut" qu’à son frontman ultra charismatique. Certes, les mordus de Death Metal suédois apprécieront objectivement le travail délivré ici, aussi bien pour l’énergie latente et la relative sincérité de l’ensemble mais ce sentiment d’un "je-ne-sais-quoi" manquant, à chercher sans doute du côté de la durée de l’ensemble.

Note réelle : 2,5/5 arrondie à la supérieure.

Top : le chant de Michael Stanne, évidemment, "True Necrogeny", "The Forever Doom", "A Crawling Feast Of Decay", "Necrosanctum".