Il avait une sale gueule, était recouvert de tatouages de bagnard, une idée de dégaine à la Keith Richards et une voix proche de Lemmy / Doc Neeson travaillée aux clopes et à la picole ! Ce mec-là, c’était Pete Wells, de ROSE TATTOO. Les Tatts étant en semi-sommeil, semi-activité, il est logique que notre outlaw de la slide ait voulu se la donner en solo !

Ici c’est graisseux, teigneux et sale ! La production est à l’avenant ! Ce n’est pas moche, on entend bien mais ils n’ont pas essayé de décrocher un hit MTV. Faut pas déconner non plus ! En résumé on a un son dans l’esprit des productions Albert de la grande époque. On pense aux Tatts en écoutant l’album. Non sans déconner ?! Des petits côtés George THOROGOOD ("I’m with You") ANGELS et bien sûr AC/DC des débuts (en gros avant "Highway To Hell") sont présents ! Album solo, mais le mec va pas se renier non plus. Sur la pochette c’est son nom et c’est lui le leader, mais ce n’est pas non plus le besoin d’en foutre partout ou d’essayer de faire de l’esbroufe ! Bien sûr des morceaux sortent du lot : "Let’s Do It All Again" et "No Hard Feelings" à la slide venimeuse et aux côtés The ANGELS ! La voix de Wells, se rapprochant plus que souvent de celle du regretté Doc Neeson.
Le sautillant "No Second chances" fait penser au Izzy Stradlin' de la grande époque des JU JU HOUNDS. Izzy qui on le rappelle aurait dû jouer avec les ANGELS du temps du "Live Line" mais Mr Brownstone était trop présent dans sa vie. Quand on entend Pete on voit que l’âme des Tatts… c’était lui. Angry est très bien, mais a quand même bouffé à tous les râteliers (l’horrible "Suddenly") ! Tatts toujours avec "Blindfold" où il invite son compère Mick Cocks. Un titre qu’on croirait issu d’un disque de qui-vous-savez. De toute façon ici le bassiste est Steve King lui aussi chez ROSE TATOO. "25 To life" concis, et punchy a quant à lui été écrit par Angry. Il sera d’ailleurs le titre du Live sorti la même année par ROSE TATOO et capté au Wacken. Bref on est en famille et on a ici, un album qui aurait pu, facilement sortir sous un autre nom !

Cet album n’est malheureusement pas exempt de défauts, assez linéaire. Quant au chant, même si la présence de gros chœurs virils ("Blindflod" par exemple) aident un peu, c’est surtout la longueur démesurée du cd qui pose souci. Franchement autant de titres (quatorze quand même !), était-ce bien nécessaire ? Titres qui ont un peu tendance à se ressembler quand même ("25 To Life" et "Show Me Where The Body Is", par exemple). De plus si Wells excelle en slide, quelques solos joués différemment auraient été bienvenus, histoire de briser la monotonie qui s'installe. Les paroles sont pour le coup, franchement dénuées d’intérêt. Sans être Baudelaire, Neeson ou même Bon Scott arrivaient à des trucs très corrects. Là… non !
Vous trouvez que la pochette fait penser à un tatouage ? Bien joué ! Notre ami tenait un salon Le House Of Pain avec sa femme Lucy De Soto (qui tient ici les claviers et fait des chœurs). D’ailleurs le titre "House of Pain" va apparaître sur l’album "Pain" des Tatts en 2002 !
Pas la peine de pisser de la phrase, vous avez pigé ! Vous aimez le Rock australien, le Rock burné et graisseux, GO GET IT!

Morceaux préférés : "Let’s Do It All Again", "No Hard Feelings", "25 To Life" et "No Second Chances".