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1998 Into The Unknown
2005 Walking On H2o
 

- Style : Rush
- Membre : Evergrey, House Of Shakira, Evil Masquerade, Narnia, Therion, The Murder Of My Sweet

MIND'S EYE - Into The Unknown (1998)
Par HAPLO le 15 Octobre 2023          Consultée 554 fois

" Dis Pépé dents-jaunes, raconte-nous une histoire de musiciens qui jouent le Metal quand t’étais jeune et que tu écrivais des histoires pour ceux qui veulent mieux savoir ce qu’il dit leur album de chansons !"

L’octogénaire ratatiné se plia un peu plus sur son banc situé sous le grand chêne au centre du jardin. Le grincement qui résulta de ce léger mouvement interrogea les enfants ; les uns pensant qu’il s’agissait de son dos tout cabossé, les autres estimant que c’était sa vieille canne fissurée sans laquelle ils ne l’avaient jamais vu et le reste envisageant de ne plus jamais s’asseoir sur un banc capable de faire un tel bruit de fin du monde.
Le vieil Haplo attendit que ces jeunes garnements se soient assis autour de lui dans un beau demi-cercle aussi poétique qu’éphémère pour débuter son récit… D’abord d’une faible voix chevrotante (dont l’objectif principal était de faire taire les bavards en attisant leur curiosité) mais qui monta doucement en puissance pour remplir le petit jardin de tous ses échos.

" Oui… Une histoire.. L’histoire de ma première rencontre avec ce que je redoutais le plus depuis mon arrivée sur NIME ! Quand on était chroniqueur les enfants, il faut savoir que le plaisir d’écrire égalait celui d’écouter et qu’en quelques années passées à rassasier nos chers lecteurs, j’avais fait de fichues belles découvertes que mes humbles publications avaient même parfois aidées à révéler : Je vous en ai sûrement déjà parlé, mais si je vous dit ODD LOGIC, The VICIOUS HEAD SOCIETY ou encore THANK YOU SCIENTIST… Aaaah, quelles sonorités, quelle énergie, quels feux d’artifices mes enfants ! Des trucs pareils on les sortirait aujourd’hui, ils se feraient interdire pour abus de talent !
Bref ! J’étais dans l’équipe Nimienne depuis quelques années et je m’éclatais à découvrir des pépites, oubliant naïvement que la bûche arrive souvent du côté d’où on ne l’attend pas ! Passionné de Metal Prog sous toutes ses variantes, je m’attaquais, confiant, à la discographie d’un ch’tit groupe suédois de derrière les fagots dont j’avais croisé le chemin à plusieurs reprises et qui piquait ma curiosité (ainsi que celle de Maître Fredouille qui m’avait un temps disputé la Kro de leur dernier opus !). MIND’S EYE et sa bonne réputation appelait en effet tous les espoirs d’autant que cette formation née dans les mêmes années et dans le même pays qu’un ANDROMEDA laissait augurer du meilleur…
Autre présage encourageant, les deux membres moteurs de cette petite formation native de Stockholm n’étaient pas des inconnus ou en tout cas ne le resteraient pas longtemps ! Car en 1995/1997, qui connaissait donc ce fabuleux bassiste que deviendrait Johan Niemann (THERION, EVERGREY…) ou cet homme-orchestre en puissance dénommé Daniel Flores (alternant entre la batterie, les claviers, le chant ou encore la prod ou le mix chez SECRET SPHERE, SEVENTH WONDER, THE MURDER OF MY SWEET…) ? En Suède à cette époque croyez-moi les p’tits loups, on savait faire du bon Metal !"
- Oooh. Continue l’histoire Pépé !

- Oui, voilà, j’y reviens. Ces deux bons p’tits gars épaulés par le guitariste Frederik Grünberger fondèrent d’abord un premier groupe qu’ils nommèrent AFTERGLOW et ont même été jusqu’à sortir un EP de quatre pistes en 1995… jamais retrouvé la moindre trace de ce truc et j’ai même pas pu me faire les canines dessus ! En tout état de cause, après l’enregistrement de cette première galette, le chanteur se fait la malle ; obligeant nos chers instrumentistes à stopper temporairement la machine pour trouver un remplaçant histoire de continuer l’aventure… C’est finalement un certain Johan Persson qui remportera la timbale sauf qu’entre temps, le nom d’AFTERGLOW s’est fait kidnapper par un groupe de Death Metal teuton et que les Suédois préfèrent éviter tout amalgame en s’en trouvant un nouveau : MIND’S EYE était né et ne demandait plus qu’à conquérir le monde ! La première pierre sera lancée en 1998 sous la forme d’un opus studio au titre quelque peu prophétique de "Into The Unknown"… et c’est cette pierre que je me suis pris dans les oreilles !
- Oooh. On t’a lancé des cailloux ? Continue l’histoire Pépé !

- Oh oui, ce sont bien trois belles caillasses que je me suis pris en pleine poire à l’écoute de ce "Into The Unknown" et je vais vous dire lesquelles !
La première, c’est le frontman : l’ami Johan Persson est sûrement un type très sympa qui adore les animaux et trie ses déchets, mais il se révèle ici comme un chanteur plus que moyen. Une voix sachant être puissante mais désespérément monocorde et qui de fait s’avère (très) rapidement lassante ! Le bonhomme y met pourtant de la bonne volonté mais rien n’y fait… D’autant qu’à quelques reprises, on fleurte même avec la sortie de piste en matière de justesse ! On en vient donc à désirer ardemment les parties instrumentales et l’on soupire presque quand le chant reprend derrière pour en remettre une couche…
La deuxième, c’est une prod/mix un tantinet cra-cra (oui, je sais, 1998 c’est la Préhistoire et il faut être indulgent… mais de chouettes trucs se faisaient déjà entendre à l’époque !) mettant en avant nos deux futures stars métalliques au travers d’une batterie aux breaks déjà omniprésents et d’une basse qui lui colle bruyamment au slip. La guitare, faute d’être lumineuse dans ses inspirations ou ses loopings techniques s’en retrouve gentiment éclipsée, ce qui pèse d’autant plus dans le déséquilibre global entre une section rythmique boostée et une partie mélodique que le chant handicape déjà en lui imposant une jolie béquille.
Et enfin, mais c’est sans doute le plus important, le dernier coup de tomawak est intimement lié à la musique que proposent les Suédois de MIND’S EYE sur ce premier opus studio : on est clairement dans un Prog qui se revendique technique, fort de sa mise en place chiadée et de ses variations alambiquées, mais qui malgré tous les efforts de nos futures stars, demeure d’une tristesse linéaire à pleurer !
- On comprend plus Pépé ! C’est quoi de la tristesse linéaire ?

- Héhéhé… Ça veut dire que c’est chiant les enfants ! Les huit titres qui composent cet album, même s'ils ne sont pas sans bonnes petites idées çà et là, restent d’un ennui galactique ! Pas de mélodies qui donnent envie, des structures plutôt paumantes aux ruptures incessantes, des transitions qui arrivent comme un cheveu sur la soupe… MIND’S EYE s’enlise dans un Metal aussi plat que labyrinthesque qui ne donne tout simplement pas envie. Et même si l’on se doit de respecter la prestation pour le travail qu’elle représente (car je ne pense pas qu’il s’agisse ici d’un pur foutage de gueule volontaire de la part des Suédois), il n’est pas non plus possible d’encourager ce genre de chose ! Le Metal Prog que j’aime c’est tout sauf ça !"
- Ben alors Pépé, qu’est-ce que t’as fait ? T’as jeté le disque ?

- Pire que ça les enfants ! J’ai administré à cet "Into the Unknown" poussif et ennuyeux mon tout premier 1/5 sanctionnant une grosse déception musicale sur NIME. Non pas que cette fichue kro eut été beaucoup lue (les fans ne se bousculaient plus !), mais ça m’en a fichu quand même un coup… 1/5 c’est la misère. Je ne l’oublierai jamais !"

Seul sur son banc dans la fraîcheur nocturne, le vieil Haplo s’est endormi contre le tronc du grand chêne. Un sourire béat barre son visage tout fripé alors qu’un filet de bave dégouline sur son menton : il est retourné dans cette époque glorieuse faite de sueur et de sang quand on se collait à un album comme à une bonne bière. MIND’S EYE l’avait déçu sur ce premier pas… mais il lui restait toute leur discographie à chroniquer. Et l’avenir, c’est l’espoir !

- s'il ne doit en rester qu’un : "Light Waves" (instrumental),
- à éviter : le reste de l’album.

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   HAPLO

 
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- Johan Persson (voix)
- Frederik Grünberger (guitares)
- Johan Niemann (basse)
- Daniel Flores (batterie – claviers)


1. The Other Side Of Me
2. In Chase Of Time
3. Almost There
4. Wishes In The Wind
5. Questions
6. Am I Waiting?
7. Light Waves (instrumental)
8. Without The Sun



             



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