Recherche avancée       Liste groupes



      
METALCORE  |  STUDIO

Lexique metalcore
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2023 Blur
 

- Style : Bleed From Within, Bury Tomorrow

PREACHER [NV] - Blur (2023)
Par KOL le 20 Août 2023          Consultée 736 fois

Pas évident de se faire une place au soleil quand on fait du Metalcore, tant le genre a été poncé de part et d’autre. Pour ce faire, si les Européens tentent une approche consistant à enrichir leur musique d’influences plus larges (MALEVOLENCE et son savoureux ajout de groove ou ACYL et ses délicieuses touches Folk orientales), intégrant parfois des instruments hors contexte (JESTRESS et sa violoniste), les Américains ont (spoiler : trop) souvent tendance à aller lorgner du côté de la salle de culturisme (traduire par sur-couche de production) ou vers l’ami Mickey et ses refrains en guimauve en mode Disneyland (I PREVAIL ou les derniers The DEVIL WEARS PRADA et MOTIONLESS IN WHITE, pour ne pas les citer).

Un comble quand on se remémore les belles années TRIVIUM/KILLSWITCH ENGAGE, tous deux "Born In The USA" à l’aube du nouveau siècle, qui avaient plus que contribué à populariser le mouvement auprès d’une jeunesse ricaine qui ne demandait que cela, sans pour autant aller bouffer à tous les râteliers, ceux des charts de l’oncle Sam en particulier. Fondé au milieu des années 2010, le combo originaire de Reno (d’où le NV, représentant de l’état du Nevada) sort son premier opus auto-nommé dans l’anonymat le plus complet. Entièrement auto-produit, tout comme la flopée d’EP parus entre-temps, PREACHER nous y proposait un son assez impersonnel, mais correctement exécuté et plutôt efficace, dans les standards du genre. Toutefois, difficile alors d’imaginer que la formule puisse un jour les emmener au-delà des terres arides de la Death Valley.

Mais il faut croire que Nate et sa bande y croient dur comme fer, pétris de l’inébranlable certitude d’avoir ce petit quelque-chose en plus qui finira par faire la différence. Au pire, ils pourront toujours copier leurs petits copains et coller des chorus poppy à souhait pour forcer les portes d’une reconnaissance nationale, à défaut de conquérir quelque contrée que ce soit outre-Atlantique. Les revoici donc avec leur second LP, "Blur", à la pochette soyeuse ayant su intriguer suffisamment pour me donner envie de leur offrir une chance et de vous en relater ici les méfaits. Enfin… LP, c’est peut-être de par trop s’avancer. PREACHER invente ici le concept de MP. Ni assez court pour constituer un EP, ni assez long pour véritablement parler d’album complet vu que l’ensemble ne compte que sept titres (dont une intro) et s’étend sur vingt-deux minutes, toutes taxes comprises. Vous avouerez que ça manque tout de même un peu de substance. Mais comme me le dit mon épouse pour me rassurer : "parfois c’est bien quand ça ne dure pas trop"…

Et ma foi, elle n’a pas totalement tort sur ce coup-là. La formation a, comme Robert, indubitablement musclé son jeu. Les cinq années passées ont été mises à profit pour travailler sérieusement, à commencer par leurs instruments. Ça joue. Mieux, et même plutôt bien d’ailleurs dans le genre, notamment le duo Neill/Yancey à la gratte, qui se fait un malin plaisir d’agrémenter les compositions d’une multitude de plans, que ce soit au travers des soli (oui, oui, il y a même des soli) ou des arrangements, qui s’avèrent tout sauf anecdotiques. La production est évidemment moderne et riche de couches synthétiques ("Live, Laugh, Lobotomy"), mais là également, c’est suffisamment bien dosé pour ne pas provoquer de haut-le-cœur. Pour reprendre l’expression de notre nouvelle recrue, Remissa, à aucun moment "Blur" ne nous donne l’impression d’être coincés comme des abrutis au beau milieu d’une boîte de nuit cheapos. Chapeau, surtout sachant que la recette est concoctée maison.

Pour le reste, ma foi, cela reste malgré tout du Metalcore très conventionnel, avec ses couplets hurlés et ses refrains plus mélodieux. Ceux-ci versent toutefois plus dans l’esprit Punk Rock d’un SUM 41 ("Unholy Ghost") que d’un BRING ME THE HORIZON. Du coup, c’est frais, c’est sympa, et ça fera une petite pause à vos voisins, qui vous regarderont peut-être moins de travers la prochaine fois qu’ils vous croiseront dans l’ascenseur avec votre tee-shirt EMPEROR. Malin comme un singe, PREACHER a également bien noté le succès récent d’ARCHITECTS et a réalisé qu’ajouter des plans atmosphériques, ça ne peut pas faire de mal. Banco pour les passages plus éthérés ("Force-Fed"), nous ne sommes plus à ça près.

Plus sérieusement, PREACHER franchit un cap, très clairement, par rapport à son essai séminal. Pas suffisamment pour sortir de la meute ambitieuse constituée de groupes plus aguerris, mais ils parviennent à maintenir un niveau d’efficacité constant, rendant l’écoute de "Blur" chaudement recommandable aux amateurs du genre, tant il balance l’agressivité ("Dystopia") et la mélodie ("Endless Sleep") avec une sincère envie de bien faire, ne franchissant jamais les limites du bon goût, qualité suffisamment rare pour être soulignée. Il n’est en revanche pas certain que cela suffise à offrir à cet opus une durée de vie de plus de quelques jours, mais il n’y a pas de mal à se faire du bien, surtout en cette période estivale. Cheers, lads !

A lire aussi en METALCORE par KOL :


EMPLOYED TO SERVE
Eternal Forward Motion (2019)
A ne manquer sous aucun prétexte




ARCHITECTS
Holy Hell (2018)
Le jour d'après... Un album pour l'éternité.


Marquez et partagez




 
   KOL

 
  N/A



- Nate Garrison (chant)
- Stanley Neill (guitare, basse, chant)
- Chris Yancey (guitare)
- Alan Terry (batterie)


1. Powerless
2. Endless Sleep
3. Force-fed
4. Live, Laugh, Lobotomy
5. Dystopia
6. Unholy Ghost
7. Blur



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod