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2023 Lost Animals
 

- Style : Tribe After Tribe
- Style + Membre : Machine Vertigo

TOMO VERTIGO - Lost Animals (2023)
Par DARK BEAGLE le 18 Juin 2023          Consultée 1760 fois

Que cet album est difficile à cerner ! De nombreuses écoutes ont été nécessaires avant que je me risque à prendre ma plus belle plume virtuelle pour écrire dessus, tant il y a à la fois beaucoup et rien à en dire, un paradoxe terrible mais qui pourrait être résumé en un seul mot : « curiosité ». Oui, ce premier album de TOMO VERTIGO est une curiosité plus qu’un OVNI, pour diverses raisons que nous allons essayer d’aborder. Après, quand on sait qu’il s’agit là d’un side-project d’Arnaud Guéguen et lorsque nous connaissons un peu le travail de l’artiste au sein de MACHINE VERTIGO, de nombreuses pièces commencent à se mettre en place.

MACHINE VERTIGO est une formation audacieuse, qui développe sa propre langue pour un rendu musical étrange, un Heavy Metal carré avec un chant qui devient poétique de par ses intonations pour le moins exotiques. Chacun pouvait s’imaginer une histoire qui lui était propre derrière chaque morceau, plus ou moins sombre selon l’ambiance développée et cela représentait une expérience bien sympathique pour peu que nous rentrions dans le concept. J’évoquais MAGMA en parlant de cette formation. Pour TOMO VERTIGO, j’évoquerai plus TRIBE AFTER TRIBE.

Et cette comparaison serait plus philosophique que purement musicale, bien que certains passages se font plus tribaux par moments. Non, ce serait plutôt pour l’aspect collaboratif qu’Arnaud Guéguen développe, à l’instar de ce que fait Robbi Robb pour son propre projet, permettant des ouvertures vers d’autres cultures ou d’autres styles tout en présentant des textes qui sont souvent des réflexions sur l’humanité et son déclin. Parce qu’ici, les animaux perdus sont les hommes et vous comprendrez vite que le discours à ce sujet n’est pas forcément teinté d’espoir bien que les ambiances soient très diversifiées.

Je parlais de collaborations plus haut ; si Guéguen se charge des guitares, basse et claviers et que la batterie est assurée par Dimitri « Nuts » Lissillour (également au mixage de l’album. Pour vous faire une idée de ce dont est capable le bonhomme dans ce domaine, écoutez TRANZAT), ils sont plusieurs musiciens de diverses nationalités à jouer de divers instruments ou à se partager le chant, donnant un relief pour le moins séduisant à l’ensemble. Ils viennent des quatre coins du monde, de l’Australie à l’Ukraine, de l’Argentine à la Slovénie, en passant par l’Italie et la Grande Bretagne. Cela ne va pas forcément apporter une couleur locale prononcée en fonction des origines diverses, mais cela correspond plutôt bien à l’universalité du thème abordé.

Chanteur et chanteuses se croisent donc sans jamais partager les mêmes pistes, mais cela créé tout de même des dramatiques assez intéressantes. La base reste du Heavy Metal. Nous pourrions chercher la petite bête, tenter d’enrichir les termes avec du Prog, du Rock, mais cela se fait par touches et ne nous détourne pas du style de départ et qui sait bouger, évoluer en fonction des situations. Le mot dramatique n’a pas été utilisé pour rien. Il se dégage une espèce de théâtralisation de certaines pièces, souvent les plus longues, qui se veulent très expressives de fait. Si un vent épique souffle parfois sur l’ensemble ("Homa", "Fiksio"), certaines parties se veulent plus introspectives.

Et là, il devient difficile de faire l’impasse sur "Amazonia", pièce maîtresse de cet album, composition à tiroirs complexe et très travaillée, où des chœurs, du piano et du violoncelle cohabitent avec les instruments plus traditionnels du genre pour créer une pièce très ambitieuse mais également très réussie, qui dégage une certaine forme de mélancolie. Il convient également de noter la belle prestation de Tomas Baptista derrière le micro, qui véhicule bien les émotions sans trop en faire, les chœurs venant l’appuyer sur certains passages.

Si la guitare est bien présente et règne sur ce disque, elle n’œuvre pas uniquement dans le riff tranchant. Sans forcément parler de ballades, Arnaud Guéguen s’attache également à développer des moments plus planants, pour ne pas dire plus éthérés, ce qui permet à l’ensemble de respirer et de ne pas devenir trop hermétique. Cela n’empêche pas que l’ensemble baigne dans une espèce d’ombre qui va opacifier l’album et, sans l’étouffer, le rendre parfois abscons. Nous pourrions avancer de façon péremptoire et un brin prétentieuse que TOMO VERTIGO se mérite. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais ce n’est pas complètement faux non plus.

Ici, point de langue imaginaire, nous sommes sur quelque chose de plus classique et cela permet de rentrer un peu plus facilement dans ce disque. Sa ligne directrice se veut déjà plus problématique avec cette impression qui se dégage de sauter du coq à l’âne en permanence d’un point de vue stylistique sans que les écarts ne soient si importants pourtant. C’est là que ce disque risque d’en fatiguer certains, le fait qu’il ne soit pas frontal et qu’il joue avec les ambiances. Cependant, après quelques écoutes, une logique se dessine de l’ensemble et il devient alors bien plus facile de se laisser entraîner dans le monde de TOMO VERTIGO et d’en ressortir conquis.

Peut-être un peu long (nous frôlons l’heure de musique, à une époque où nous n’écoutons plus la musique de la même façon, où nous sautons de groupes en groupes en fonction de ce que nous proposent les différents sites de streaming ou Youtube), parfois un peu tortueux dans son cheminement, "Lost Animals" n’en demeure pas moins un disque efficace, qui ne se consomme pas comme le fast food évoqué plus haut. Il donne envie de le décortiquer et d’en savoir plus. Ne vous fiez pas à sa pochette pour le moins… euh… conceptuelle, le voyage vaut vraiment le coup.


Le Metal français devient riche et foisonnant, comme pour dresser un doigt pour la réputation d’amateurisme qu’il s’est trimballé pendant des années ; TOMO VERTIGO n’échappe pas à cette règle et propose avec son "Lost Animals" quelque chose de complexe, tour à tour chaleureux ou froid et qui se veut une vision d’artiste sur un sujet précis. Il reste à se demander si nous assistons là à la naissance d’un GMU (Guéguen Music Universe) qui verrait tous ses groupes interconnectés. Cela, nous le découvrirons s’il propose un nouveau projet d’ici un an ou deux !

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- Arnaud Guéguen (guitare, basse, claviers)
- Dimitri « Nuts » Lissillour (batterie)
- Tomas Baptista (chant)
- Julia Fedchenko (chant)
- Ariana Korona (chant)
- Kathzrycka (choeurs)
- Juan Ignacio Varela Espinoza (saxophone)
- Noelia Diaz (violoncelle)
- Teti Themis (piano)
- Jean Markic (piano)


1. Homa
2. Fiksio
3. Confusione
4. Twisted Universe
5. Liberigita
6. Amazonia
7. 1992
8. Incognita
9. I'm A Bird
10. Lost Ghost



             



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