Ahhhh les années 80 !!! Ces années qui m'ont fait découvrir le Hard Rock grâce à des groupes incontournables comme IRON MAIDEN, WASP, SCORPIONS, OZZY ...etc. Ces mêmes années 80 qui pour moi ont été les années références du mouvement Hard FM. Mouvement que je me complaisais à ranger en deux catégories. La première, l'école MÖTLEY CRÜE, qui alliait musique assez directe avec un look glam, androgyne, jouant la carte de la provoc dont faisait partie des groupes comme PRETTY BOY BLOYD, TIGERTAILZ... et la seconde, l'école BON JOVI, qui jouait une musique disons plus élaborée, plus mainstream, portée par des groupes comme BAD ENGLISH, FIREHOUSE, FM...
Concernant le groupe SARAYA, il évolue clairement dans la seconde catégorie.

L'histoire du groupe commence en 1987 quand Sandra Saraya (Sandi pour les intimes) et le claviériste Gregg Munier ont commencé à se produire sous le nom d'ALSACE LORRAINE. Après quelques mois, ils se sont finalement rendus à Los Angeles à la recherche du fameux "Fame & Fortune" en opérant tout d'abord un changement de nom salvateur (franchement une bonne idée !!) en se rebaptisant sobrement SARAYA du nom de la chanteuse. Saraya et Munier seront rejoints plus tard par l'ancien guitariste de DANGER DANGER Tony "Bruno" Rey, le bassiste Gary Taylor et le batteur Chuck Bonfante.

C'est donc en 1989, après avoir réussi à avoir un deal avec PolyGram, que le groupe va sortir une petite perle de Hard FM éponyme portée par le très bon single "Love Has Taken Its Toll". Et tout de suite on comprend mieux pourquoi le groupe a choisi de porter le nom de la chanteuse tant elle va illuminer de sa voix cet album. Tantôt suave, tantôt éraillée, elle va sublimer cet album en jouant sur sa modularité.
Évidemment on ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec BON JOVI et son "New Jersey" (on avait d'ailleurs promis au groupe qu'il serait le nouveau BON JOVI). L'association Sandi Saraya et Tony Rey me rappelle vraiment la complicité qui régnait entre Jon Bon Jovi et Ritchie Sambora notamment sur "Get U Ready" où les deux protagonistes se renvoient la balle tout au long du morceau.

Mais une des originalités de SARAYA, c'est que le groupe est capable de jouer sur le terrain du groove "One Night Away" mais aussi de nous balancer en pleine figure un bon gros morceau Speed Heavy (ce n'est pas du HELLOWEEN non plus hein !!!) "Runnin' Out Of Time" et sa magnifique intro au piano "Alsace Lorraine" et bon dieu que cela fait du bien. Il faut avouer que la musique de SARAYA a ce petit quelque chose de très classe. Des morceaux comme "Gypsy Child", "Drop The Bomb" possèdent ce petit quelque chose qui nous fait tout de suite taper du pied. Et même si le groupe porte le nom de la chanteuse, c'est bel et bien un groupe très talentueux (Tony Rey est vraiment un énorme guitariste), sûr de sa force qui va officier le long des 45 minutes de l'album. Chaque musicien est ainsi mis en valeur par une très bonne production signée Jeff Glixman (KANSAS, MAGNUM, BLACK SABBATH) qui n'a pas pris une ride (l'album a 34 ans tout de même).

Il y a donc 34 ans, ce premier essai a quand-même eu son petit succès, passant 39 semaines sur le Billboard américain, culminant à la 79ème place. Leur premier single, "Love Has Taken Its Toll", a atteint la 64ème place sur le Billboard single mais nous sommes bien loin des chiffres de BON JOVI et autres DEF LEPPARD.
Sandi SARAYA collaborera ensuite avec Desmond Child sur le morceau "Timeless Love" qui figurera dans la BOF du film "Shocker" (dont je ferai la kro plus tard) avant de sortir un deuxième album avec son groupe en 1991 "When The Black Birds Sing". Le groupe jettera l'éponge après malgré un énorme talent car à cette époque aux États-Unis, seules les ventes comptent.

L'histoire nous apprendra que Sandi Saraya partira fonder sa famille (elle est maman de cinq enfants), que Tony Rey, lui, ira jouer avec Billy Joel, Janet Jackson, Enrique Iglesias, Joan Jett & the Black Hearts, Anastacia and Rihanna... Rien que ça !! Quant au talentueux claviériste Greg Munier, il est décédé le 3 février 2006, à l'âge de 44 ans, des complications d'une pneumonie. Reste donc cet album éponyme (ainsi que son successeur), qui continue de faire mon plaisir, témoignage d'un très bon groupe qui aurait pu, qui aurait dû, devenir grand.