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DOOM PSYCHE  |  STUDIO

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2019 Witch Of The Future
 

- Style : Messa, Acid King, Slower

BLACK ROAD - Witch Of The Future (2019)
Par KOL le 10 Mai 2023          Consultée 656 fois

Alors bon… Du Doom à chanteuse dans la BàD, pourquoi pas ? Voire même, j’attaque la chose avec un appétit certain. Le problème, c’est que la barre est haute placée les amis. MESSA a quand même porté les attentes à un niveau élevé et la probabilité de réussir l’exercice est à peu près équivalente à celle de voir Paris remporter la ligue des champions (et c’est un vieux fan du PSG qui vous le dit). Tuons d’emblée tout suspens, ce ne sera pas pour cette année non plus. Pour autant, BLACK ROAD est-il dénué totalement d’intérêt, condamné à un statut de clone manqué comme le Palpatine de la postologie ? La réponse est clairement non. "Witch Of The Future" est-il pour autant un bon disque ? Malheureusement, là également je me dois d’invoquer la cruelle négation.

Notez que tout n’est pas à jeter sur ce premier LP, loin de là. Il contient suffisamment d’aspects positifs pour que je garde un œil sur la formation américaine à l’avenir, guettant ici un frisson, là une composition qui permettrait à BLACK ROAD de prendre son envol. À défaut de partager son enthousiasme global quant au disque, je rejoins notre honorable lecteur sur le potentiel du combo et sa juvénile innocence. La fraîcheur de l’écriture, bien ancrée entre un Doom d’influence BLACK SABBATH mais également des envolées 70s qui pourront évoquer certains plans psyché de DEEP PURPLE, fait plaisir dans son intention.

Le titre éponyme est une belle illustration de la qualité de l’écriture dont peut faire preuve le groupe. Porté par des guitares très réussies, tant au niveau du jeu que des effets, réduits à une sobriété confinant à la naïveté, l’œuvre semble avoir été établie avec un profond respect et une envie de retrouver le souffle original de ces années dorées. Il plaira à ravir aux amateurs de sons crus, dénués d’apparats artificiels et à des années-lumière des sons modernes et compressés.

Maintenant que l’on s’est dit ça, que reste-t-il réellement d’autre ? Ma foi, pas grand-chose, j’ai peine à l’avouer. Le chant de Suzi Uzi n’a rien de mémorable, je suis désolé. Aucune singularité, coffre limité, j’ai du mal à lui trouver un quelconque intérêt. C’est terrible, car j’aurais souhaité vous partager d’autres ressentis, mais même en étant objectif… Bon c’est juste, ok… En même temps, de nos jours et avec les outils actuels… Mais sinon, pas de grain, pas d’envolées, pas de graves, bref : pas de personnalité. Et ça la fout mal.

Question rythmique, ben c’est un peu pareil. Et sur du Doom à tendance psyché, c’est quand même assez essentiel, hein. Il faut être calé bien au fond du temps, apporter de la pesanteur à l’ensemble, la petite variation qui va bien au moment idoine… Quitte à voyager à bord d’un radeau sur le Styx, autant porter sur ses frêles épaules le poids de l’ultime souffrance. Pour moi, là non plus, le compte n’y est pas, je m’en excuse. Pour positiver, notons toutefois quelques lignes de basse ma foi sympathiques, qui ne se contentent pas de suivre la mélodie des grattes ou des variations de bpm, distillées avec parcimonie ("End Of Man").

Enfin, d’aucuns trouveront cette production old school, respectueuse et bienveillante. Pour ma part, en grand adepte du progrès et d’une science trop souvent malmenée en ces temps obscurantistes, je la trouve inutilement datée. Manque de puissance, de disto, d’impact, elle nuit à l’efficacité des chansons, qui au lieu de se trouver magnifiées, n’en restent que plus neutres, plates, vaines. Si j’écoute du Doom, c’est pour sentir ma nuque ployer sous le poids de la musique. À aucun moment de "Witch Of The Future" je n’ai pu ressentir cela tant l’ensemble manque de relief.

Trop Psyché pour assommer, trop Doom pour faire planer, BLACK ROAD rate sa cible à mon sens avec cet essai séminal, loin d’être aidé par une production fleurant bon la naphtaline, une chanteuse n’osant pas lâcher les chevaux (si elle en a sous le capot ?), et un batteur sous Tranxène. Et pourtant…

Et pourtant, je n’ai pas envie d’enfoncer le groupe. Sous ce premier LP se cachent des guitares pleines d’envies, un certain talent inexploité et une solide mélodicité. Il serait totalement prématuré de jeter BLACK ROAD au rang des imposteurs, des sans-grades, des combos mono-chroniqués sur NIME. Je prends donc ici devant vous l’engagement solennel, malgré la note finale -sévère, mais juste-, de vous retrouver pour l’acte II du groupe, espérant y trouver tout ce qu’il m’a ici manqué. Sur ce, je m’en retourne au dernier MESSA.

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   KOL

 
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- Suzi Uzi (chant)
- Tim M. (guitare)
- Robert Gonzales (batterie)
- Casey Papp (basse)


1. Purgatory
2. Radiation
3. Witch Of The Future
4. Torches
5. Blood On The Blade
6. Hash King
7. End Of Man



             



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