Commençons par le commencement : cette pochette, qui nous présente notre ami vêtu d’une sublime salopette en jeans dans un décor pastoral où les cactus derrière lui on sur chaque extrémité des manches de guitares ! On a aussi le cadre, entouré d’un lasso bien cowboy, et notre Lucky Luke muni d’une permanente toute fraîche et toute jolie !
Tu le sens le mec qui sort des années 80 ? Et ce n’est pas la guitare noire et rouge qui nous fera mentir (aucun tribute à Stendhal évidemment !). Y a des pochettes qui déjà t’indiquent exactement dans quoi tu te prépares à dépenser tes précieux deniers ! L’arrière avec sa belle voiture devant laquelle pose notre ami est toute aussi... intéressante.

Après je serais bien méchant de tailler le disque sur la seule présence de cette pochette. Et oui, parce que Brad est un putain de bon guitariste ! T’en connais beaucoup qui pouvaient remplacer quasi au pied levé Randy Rhoads et ce avec talent ? Je parle d’une époque où il n’y avait pas internet ! Pas de tutos etc… Pas comme certains qui te disent avoir eu recours au mighty YouTube pour apprendre les solos de Darrell par exemple (comprenne qui pourra !). Non seulement "Speak Of The Devil" et la tournée associée, furent excellents mais les albums de NIGHT RANGER c’est pas de la daube non plus ! Brad et Watson faisaient une excellente équipe de choc !

En pause de son groupe principal, notre ami se la joue solo avec cet album qui est son premier en solitaire. Son vibrato et ses abus (Ozzy voulait lui planquer sa tige de Floyd) sont bien présents et ses lignes fluides aussi ! Malheureusement on peut être très bon derrière un chanteur et plutôt bof en instrumental. C’est que l’exercice est diffèrent, tout comme franchement casse-gueule.
Assez rapidement on a un petit Jeff Beck ? C’est "Slow By Blow" ! Tu le sens le jeu de mots avec "Blow By Blow" ? Honnêtement, malgré quelques clins d’œil rapides, on est loin du talent d’El Becko (bon après ce mec était intouchable !). Bonne initiative, mais malgré ses talents réels ca tombe un peu à plat ! "Honest To God" et "If Looks Could Kill" sortent eux aussi du lot ! Pourquoi ? La réponse est simple : Gregg Allman !

Non seulement son grain de voix est très agréable mais avec un chant disponible la guitare de Brad retrouve toute sa verve et son intérêt ! Un bémol, cependant : on reste dans un esprit très NIGHT RANGER ! En gros avec Jack Blades ça aurait été du Ranger typique ! Rien de neuf sous le soleil donc ! Brad, évidement se devrait de varier les tempos, pour éviter d’être trop redondant ! Mais à part le déjà cité, "Slow By Blow" on va rester dans un registre Rock Fm, nerveux mais sans plus. Certes on a bien quelques accélérations, comme "Stampede " avec intermède country au milieu, ou le sympathique "Mr Lolipop" mais ça reste assez linéaire. Quelques surprises, peu en fait, se font malgré tout jour au gré des titres :

Ce milieu sur "Opus Winfrus" qui fait assez Prog (les claviers, au son si typique, sont tenus par Derek Sherinian futur qui vous savez), ou les bruits de la volaille en guise d’intro sur le morceau qui donne son nom à l’album. En gros contrairement à Zakk Wylde, pour parler des guitaristes du double O, qui a au travers de ses projets solo, su montrer une autre facette de son talent et de sa personnalité, Gillis, lui nous prouve en dix titres que sa personnalité est toute entière comprise dans son groupe principal et ici ne nous montre rien d’autre ! Dommage, mais en même temps on ne peut pas lui reprocher non plus d’avoir une vraie identité quand tant d’autres n’en n’ont pas !

Pour l’anecdote il s’agit ici du premier enregistrement de Sherinian, qui co-signe pas moins de six titres sur dix !
Morceaux préférés : "If Looks Could Kill", "Mr Lolipop" et "Honest To God"