Après ANTYRA, voici venir D-WALL, une autre formation allemande découverte totalement par hasard lors de mes vagabondages sur le net. Formé en 1999, le groupe n'a finalement sorti son premier effort qu'en 2008, le second paraîtra en 2015 et le troisième et dernier voit donc le jour cette année. Sept années entre chaque album donc. Je précise également que je n'ai pas écouté les deux premiers albums du groupe.

Disons-le d'entrée de jeu, la comparaison avec ARCH ENEMY est obligatoire tant Sandra Barclay a une voix très proche d'Angela Gossow sur son chant extrême. Mais là où Barclay se démarque de Gossow c'est sur sa faculté à varier le chant extrême et le chant clair. Ce dernier est d'ailleurs dominant sur l'album. Bon, jusque-là rien de bien original, il y a déjà beaucoup de formations qui naviguent dans ce mélange chant extrême/chant clair assuré par une seule et même chanteuse, alors pourquoi avoir retenu D-WALL ?

Pour la musique pardi ! Là on s'éloigne d'ARCH ENEMY car D-WALL officie plus dans un Heavy teinté de Thrash. L'ensemble se veut pêchu et mélodique et les Allemands se montrent efficaces tout le long de l'album. Évoquons d'abord "Northwinds", qui ouvre les hostilités. Les riffs Heavy se marient parfaitement à la voix de Barclay qui assure sans problème les parties claires et extrêmes. Ça riffe oui, même si cela reste basique mais ça apporte une lourdeur bienvenue grâce notamment à une basse bien mixée qui ronronne comme on aime.

D'ailleurs, le trio d'ouverture dépote sérieusement. En effet, "After Dark" défouraille avec sa rythmique saccadée qui fait mouche et "Cold" montre encore une fois le talent de Barclay à varier son chant avec une certaine aisance. Les riffs sont ultra basiques mais ça marche. Autre grand moment, "Mad Hatter" assurément ! Le terme épique prend tout son sens sur ce morceau aux allures presque Folk et constitue sans aucun doute le meilleur moment de l'opus.

J'ai quand même parfois l'impression que les riffs ont été validés car faute de mieux. Par exemple, le riff introductif de "Enslaved Humans" me paraît sur le mauvais tempo. J'ai beau réécouter plusieurs fois, je trouve que le riff ne s'imbrique pas du tout à l'ensemble et pourtant la suite est excellente. Également, j'aurais bien aimé que le chant extrême soit plus présent. Dernier petit reproche, la prononciation laisse parfois un peu à désirer, mais rien de bien gênant cependant.

"Mind Core Ruption" est dans sa globalité assez plaisant car il se veut efficace. Pas de chœurs grandiloquents ni de blast-beat, on est surtout face à du Heavy bien pêchu. Son réel souci est qu'il est prévisible. On sait quand le chant clair arrivera, quand le chant extrême refera son apparition et c'est dommage. Musicalement, sans être original, c'est plutôt bien exécuté. Saluons quand même la performance de Sandra Barclay, excellente sur tout l'album.

Globalement, "Mind Core Ruption" est un album de bonne facture avec des éléments certes classiques mais interprétés efficacement. Il est cependant un peu trop homogène et trop prévisible pour prétendre figurer dans un top 2022. Cela dit, si vous faites abstraction de l'homogénéité de l'œuvre et de la prononciation un peu limite par moments, l'ensemble s'écoute plutôt bien et D-WALL sort un album tout à fait correct en cette riche année 2022.

Note : 2,5 rehaussée à 3 car je n'hésiterai pas à le réécouter.