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HARDCORE THRASHY WTF  |  STUDIO

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2017 Dead Cross
2022 II
 

- Style + Membre : Mr Bungle, FantÔmas

DEAD CROSS - Ii (2022)
Par KOL le 6 Décembre 2022          Consultée 2327 fois

Les cinglés sont de retour ! Forts de leur précédent méfait de 2017, un mélange de Hardcore et de Thrash bien excentrique à l’image de son frontman, Cyco Miko Patton, DEAD CROSS reprend donc du service en cet automne pour nous livrer un successeur à son LP séminal. Pour ce faire, on prend les mêmes et on recommence, à commencer par faire s’asseoir Dave Lombardo (SLAYER, TESTAMENT, et tant d’autres) derrière les fûts, et on pousse tous les curseurs de l’album éponyme à balle.

Si l’on reste donc en terrain connu dans l’ensemble, l’opus est moins direct, mais encore plus barré et procure un sentiment de folie, propre aux combos de Patton à commencer par MR BUNGLE. On n’est franchement pas loin de la réédition de "The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo", tant le bonhomme semble en roue libre, totalement incontrôlable sans pour autant jamais verser franchement dans ses délires expérimentaux. Ainsi, "Animal Espionage" sonne comme une pernicieuse copulation entre FANTÔMAS et les DEAD KENNEDYS des plus savoureuses.

Contraints par la force des choses (cancer - en rémission - pour Michael Crain, décès de Gabe Serbian vocaliste originel du combo, dépression à tendance agora-phobique post-covid pour Mike Patton…), la formation semble avoir eu et/ou pris plus de temps pour écrire ses titres. Et cela se ressent franchement. Le songwriting est plus riche et plus construit que le bordel ambiant ne peut le laisser paraître à la première écoute. L’opus s’en retrouve plus varié, sans doute moins profondément Hardcore, certainement plus aventurier, mais au moins n’a-t-on pas l’impression d’assister à une jam improvisée entre artistes, si talentueux soient-ils. Les influences sont multiples, Punk évidemment, mais on notera toujours une touche Thrash toujours aussi présente (et plaisante pour mes vieilles feuilles), des morceaux plus théâtraux, des bouts de Peter Steele (TYPE O NEGATIVE) sur l’opener "Love Without Love". Je vous laisse compléter la liste.

Compte-tenu du rendu global, il est clair que le chanteur a cette fois été bien impliqué dès le début du processus créatif (il avait rejoint au dernier moment la bande, suite au départ précipité du sieur Serbian), tant DEAD CROSS ne fait pas tâche par rapport à son univers si particulier. Le fait d’être accompagné par des musiciens aguerris qu’on ne présente plus l’aide de plus à cadrer quelque peu sa créativité prolifique mais un tantinet déstructurée, qui peut, il faut bien l’avouer dans certains cas, perdre jusqu’à ses die-hard fans. Certes, ça part dans tous les sens, mais chaque piste constitue malgré tout une véritable chanson de bout en bout, ce qui n’était pas nécessairement le cas sur l’éponyme.

La classe des zikos l’accompagnant est toujours là, mais leur impact se perd un peu dans le mix, les voix étant particulièrement mises en avant par la production, sans que ce ne soit trop gênant au final. Après tout, quand on possède un frontman comme ça, autant le mettre en valeur. Quand on a Ronaldinho dans son équipe, on le laisse libre de créer, non ? Et puis les guitares sont également plus variées, permettant de construire des ambiances souvent bien malsaines, hautement plus travaillées que par le passé.

Anticlérical comme il le faut, "Christian Missile Crisis" est assez représentatif de ce à quoi nos lecteurs peuvent s’attendre en écoutant ces 32 minutes d’une musique franchement énervée. Format compact, donc, mais pas moins impactant : "II" est un shoot instantané et d’irrationnel qui fait du bien par où il passe. DEAD CROSS semble avoir concentré son essence à propos et les (légères) réserves que j’avais pu avoir à l’époque n’ont plus vraiment lieu d’être. On est même peut-être en présence du meilleur disque de ce grand fou, depuis… pfiou, je ne saurais même pas dire depuis quand ?

D’un délire initial de réaliser une musique très directe, ancrée Hardcore, DEAD CROSS évolue et franchit indubitablement une marche avec ce "II". Plus riche, plus complexe sans pour autant verser dans une quelconque forme de recherche excessive, la formation californienne tape juste avec cet essai, et donne le sentiment d’avoir trouvé son identité, en plus de procurer une grosse dose de kif à son public. C’est donc un grand OUI pour votre serviteur, qui ne manquera pas de faire tourner son vinyle jusqu’à épuisement de la platine, dès lors que le quotidien se fait trop déprimant.

Dans le contexte que le groupe a connu ces dernières années, chapeau bas messieurs ! On en redemande !

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   KOL

 
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- Mike Patton (chant)
- Dave Lombardo (batterie)
- Justin Pearson (basse)
- Michael Crain (guitare)


1. Love Without Love
2. Animal Espionage
3. Heart Reformer
4. Strong And Wrong
5. Ants And Dragons
6. Nightclub Canary
7. Missile Crisis
8. Reign Of Error
9. Imposter Syndrome



             



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