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2017 Dead Cross
2022 II

DEAD CROSS - Dead Cross (2017)
Par KOL le 16 Novembre 2022          Consultée 1036 fois

Hello motherfuckerz !!! Vous en avez marre des plans progressifs à toute sauce et des titres à rallonge qui vous endorment à la huitième itération du même motif (qui a dit "Senjutsu") ? Vous êtes las du sérieux et des messages à tendance comptemplato-revendicateurs sur notre société décadente, délivrés par des rockstars gavées de pognon mais donneurs de leçon à tout va ? Vous avez besoin de lâcher prise, d’un shoot impromptu d’énergie brute, directe et viscérale ? Mes amis, je vous le dis tout de go, DEAD CROSS est là pour vous.

En tout cas, voilà bien une heureuse idée qu’ont eu Michael Crain (RETOX), Justin Pearson (The LOCUST) et la légende Dave Lombardo (SLAYER, GRIP INC., FANTÔMAS et SUICIDAL TENDENCIES, entre autres) d’aller chercher l’autre CYCO MICO, Mike Patton (FAITH NO MORE, mais je pourrais remplir cette chronique rien qu’avec tous les autres projets du bonhomme) pour venir tenir le crachoir du nouveau super groupe californien qui défouraille sévèrement les étagères.

Formé en 2015, le combo enregistre sous la houlette de Ross Robinson (WASP, KORN, SLIPKNOT et tant d’autres) ce premier album en 2017 afin d’éparpiller la concurrence par petits bouts façon puzzle. All-star band jusqu’à la production, donc ! Au menu, dix titres, 27 minutes de Hardcore instinctif et bien barré, à l’image de son frontman. Je vous laisse faire le calcul de la durée moyenne des pistes. Si vous êtes vraiment nuls en maths, je préfère vous préciser que ça ne fait pas beaucoup. Autant dire, pas le temps pour les préliminaires : contrairement à cette chronique, DEAD CROSS entre directement dans le vif du sujet.

Le line-up de la formation représente réellement une véritable valeur ajoutée pour cet opus. Sans le génial chanteur et la brute épaisse officiant derrière les fûts, il est probable que la galette serait passée relativement inaperçue. En roue libre totale dans son (ses) chant(s), Patton s’en donne à cœur joie, démontrant la profondeur de la palette dont il dispose dans un registre extrême. Mais là où le garçon perd parfois son auditoire dans ses délires procto-expérimentaux, il est ici « cadré » (si l’on peut dire) par un groupe qui n’est pas le sien, et de ce fait des compositions relativement structurées et établies. Et ça fait toute la différence. Pote de longue date de Lombardo (qui l’a depuis rejoint sur MR. BUNGLE), l’association de leurs talents constitue véritablement le facteur X de DEAD CROSS.

Musicalement, on reste sur du basique, si l’on excepte les brillantes circonvolutions du duo infernal. Si quelques riffs un chouïa thrashisants viennent régulièrement relever le plat à propos, c’est finalement la basse qui s’en tire le mieux, avec un son le plus souvent trafiqué afin d’apporter du relief à un ensemble moins bas de plafond qu’il n’y paraît. Les arrangements sont bien foutus et ne dénaturent pas l’esprit Punk dans lequel ce projet fut lancé. Ils confèrent même à l’ensemble, à travers des chœurs familiers ("Obedience School" ou "Shillelagh", par exemple), une touche de sophistication bienvenue.

Quelques passages vocaux ne sont d'ailleurs pas sans évoquer Jello Biafra, tout comme les textes cyniques rappelleront aux plus anciens l’esprit des DEAD KENNEDYS ("The Future Has Been Cancelled", "Idiopathic"). La tracklist est quant à elle plutôt variée, ce qui rend l’écoute bout en bout sincèrement agréable. Certaines chansons plus posées comme peuvent l’être la cover de BAUHAUS "Bela Lugosi’s Dead" ou "Gag Reflex", par exemple, apportent une petite respiration nécessaire au milieu du martèlement de peaux.

Après, une fois que l’on s’est dit tout ça, "Dead Cross" a évidemment les défauts de ses qualités. La spontanéité et l’énergie dégagée se paie quand même au niveau du songwriting, qui reste bien maigrichon à mon goût. L’ensemble donne l’impression que la bande de pote s’est pointée en studio avec trois idées et quelques tonnes de vista, mais que rien n’avait réellement été réfléchi ni même anticipé. Il en ressort une impression de facilité, voire si l’on est un tant soit peu honnête, de ranabranler (nature) attitude. On peut ne pas chercher à réinventer le genre et quand bien même avoir envie de sortir trois ou quatre riffs originaux sur l’ensemble d’un disque, hein ! Surtout au vu de ce casting cinq étoiles…

Reste que l'album apporte sa dose de plaisir immédiat, visiblement partagé par les principaux protagonistes qui, satisfaits de ce premier méfait éponyme, viennent de remettre le couvert en cet automne 2022 avec un nouveau LP, sobrement intitulé "II". Quand je vous dis qu’ils n’en ont rien à foutre de rien…

Note réelle : 3,5/5 ramené à 3, tas de feignasses !

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   KOL

 
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- Mike Patton (chant)
- Dave Lombardo (batterie)
- Justin Pearson (basse)
- Michael Crain (guitare)


1. Seizure And Desist
2. Idiopathic
3. Obedience School
4. Shillelagh
5. Bela Lugosi's Dead
6. Divine Filth
7. Grave Slave
8. The Future Has Been Cancelled
9. Gag Reflex
10. Church Of The Motherfuckers



             



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