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LOWRIDER - Refractions (2020)
Par KOL le 4 Novembre 2022          Consultée 934 fois

Précautions d’usage : attention, ce disque comporte des riffs psychotropes à tendances pachydermiques, allergiques s’abstenir.

Le déclic. Pas celui de Manara, qui a pourtant construit mon éducation érotico-littéraire comme pour bien d’autres, non. Celui que nous guettons tous sans l’espérer, qui n’arrive jamais au moment attendu. Parfois les connexions sont franches et directes, mais la plupart du temps, il est compliqué d’attribuer une filiation quelconque entre un évènement précis et ce fameux déclic, celui qui vous permet de faire un pas en avant dans votre sombre existence.

Pour ma part, j’écoute LOWRIDER depuis plusieurs années. Découverts via un post de Mikael Stanne (DARK TRANQUILLITY) sur les réseaux sociaux, j’ai été irrésistiblement happé par leur Stoner rétro et Groovy. Autant dire que j’ai poncé cet album plus que de raison. Et c’est l’un des premiers disques que je souhaitais faire partager aux lecteurs de NIME, lorsque ma vie de chroniqueur a débuté. Mais je n’ai pas trouvé l’angle qui m’aurait permis de rendre hommage à "Refractions". Puis le Hellfest est arrivé, et, miracle, le groupe faisait partie du line-up lors de la révélation de l’affiche 2022. Je n’ai bien entendu pas raté l’occasion, et ai pu passer une heure à me perdre dans leur musique, comme dans un rêve. Malgré cela, il m’était toujours impossible de mettre des mots sur l’envoûtement que provoque leur musique en moi.

Heureusement, le Discord récemment créé par NIME est arrivé. Au détour d’un salon, l’ami Fredouille m’a recommandé de jeter une oreille à The SWORD et The QUILL. Excellents groupes au demeurant (surtout le premier cité qui m’a mis une petite claque), ils m’ont également rappelé pourquoi j’aimais "The" LOWRIDER à ce point. Là où ces formations mâtinent leur Hard Rock de Stoner, les Suédois (et oui…) nous décollent les tympans avec la formule inverse.

La basse de Peder Bergstrand est absolument phénoménale, ronde et puissante, régulièrement fuzzée. Portant littéralement les six titres de cet EP (de plus de quarante minutes tout de même !), elle vous emporte exactement là où elle le souhaite, comme un océan maltraite une bicoque à la dérive, vague après vague. C’est cette succession de déferlantes qui constitue la marque de fabrique du combo, qui maîtrise les tempos comme personne.

Impossible de résister à l’opener "Red River", à la fois planant et plombant. Les guitares émergent régulièrement du brouillard à point-nommé pour garder l’auditeur attentif, à renforts de petits motifs leads souvent travaillés à la wah-wah, sans que cela ne soit ici un gros mot. Les grattes sont d’ailleurs dans l’ensemble ciselées à la perfection, dans le plus pur esprit d’expérimentation des années 70, usant des effets les plus appropriés tout au long de l’opus.

En parlant du golden âge, la galette regorge de ses influences, des six-cordes à la batterie, qui enchaîne les descentes de toms à la manière de Ian Paice (DEEP PURPLE) à l’époque. Andreas Eriksson possède cette petite touche d’intensité qui fait toute la différence à ce niveau, alternant les frappes plus subtiles avec les coups de mammouth, bien calés tout au fond du temps. Une âme old-school transpire par tous les pores de "Refractions", pour le plus grand bonheur de votre serviteur. Côté tessiture de chant, rien d'incroyable mais le boulot est fait, c’est certain : les mélodies recherchées sortent des sentiers battus, reflétant des émotions totalement raccord avec les instruments.

L’ensemble dégagé est monolithique. Les titres se succèdent, rivalisant de qualité jusqu’au morceau de bravoure final, un "Pipe Rider" à se damner qui ne manquera pas de vous perdre dans ses méandres sur plus de dix minutes. Rien à dire, LOWRIDER mérite amplement son statut de groupe culte. Vingt années séparent "Ode To Io" de leur essai sophomore. Je ne peux que prier pour que le suivant ne se fasse pas attendre si longtemps.

Note réelle : 4,5/5.

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- Peder Bergstrand (basse, chant)
- Ole Hellquist (guitare lead, chant)
- Niclas Stalfors (guitare)
- Andreas Eriksson (batterie)


1. Red River
2. Ode To Ganymede
3. Sernanders Krog
4. Ol’ Mule Pepe
5. Sun Devil / M87*
6. Pipe Rider



             



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