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LOWRIDER - The Long Forever |split] (2024)
Par KOL le 9 Décembre 2024          Consultée 531 fois

LOWRIDER est l’un de ces combo cultes dont on se chuchote le blase à l’oreille, de peur de lui faire perdre une confidentialité réservée aux chercheurs de pépites et autres chineurs de raretés. Je vous fais confiance, valeureux lecteurs, pour ne pas ébruiter à quel point le Stoner produit par les Suédois est majestueux. Que cela reste entre nous, qu’il s’agisse de "Ode To Io", leur album référence, ou de son successeur "Refractions", sorti vingt ans plus tard, dont j’avais eu le plaisir de vous relater les méfaits en ces sombres pages. Il faudra d’ailleurs un jour que je m’attaque à la montagne de leur essai séminal, mais il me faudra bien du courage et je ne suis qu’un couard.

Mais quand les Scandinaves remettent le couvert à l’occasion d’un split en la bonne compagnie d’ELEPHANT TREE, quartette londonien officiant dans un registre Doom/Stoner/Psyché, je ne peux que me soumettre à mon devoir de chroniqueur et vous en conter fleurette. Au menu de "The Long Forever", trois pistes pour LOWRIDER, deux pour les Anglais, et deux réunissant les formations dans un multiverse digne des Avengers du Stoner. Une promesse en soi de pesanteur et de vagabondages auprès des astres, le pochon bien calé dans la poche kangourou avant de votre hoodie.

Le Split est un format sympa, que j’affectionne particulièrement. Il permet de profiter de quelques nouveaux titres d’un groupe que l’on suit et que l’on apprécie, et au contraire d’un EP, de découvrir également de nouvelles formations, si tant est que celles-ci évoluent dans un style proche, ou tout du moins conciliable. J’avoue ainsi écouter pour la première fois ELEPHANT TREE à cette occasion, quand bien même leur nom m’avait été susurré par d’obscurs collègues amateurs du genre. Mais c’est bien pour LOWRIDER que j’ai jeté mon dévolu sur ce disque, et ça tombe bien, car ce sont mes chouchous qui ouvrent le bal en beauté avec leurs morceaux, à commencer par le single "And The Horse You Rode In On".

La chanson concentre tout le savoir-faire de Bergstrand et sa bande : lourde ligne de basse pesante avançant comme un train maudit sans conducteur, rythme cavalant et groovy, guitares aériennes et le chant plaintif du frontman. On n’est pas très loin des premiers ROYAL BLOOD dans l’intention, mais au format Stoner œuf corse. La surprise provient surtout de la durée du titre, inférieure à trois minutes, là où les Suédois nous ont habitués à de longs morceaux-fleuves (ce qu’ils font d’ailleurs sur leurs autres compositions). Super chanson, certes, mais un brin succincte. On aurait souhaité quelques développements tant il y avait la place pour le faire.

Tout le contraire des autres tracks proposés par LOWRIDER en fait, qui ont tendance à s’éterniser à l’opposé. Il faudrait un peu doser, les gars ! Si l’on ne s’emmerde jamais, il faut reconnaître qu’un chouïa de concision n’aurait pas fait de mal. La production est en revanche parfaite, chaleureuse et organique, très typée 70s à l’image des parties enflammées de guitares du duo Hellquist/Stalfors, pas les derniers de la classe au moment de lancer la bamboche ("Caldera"). Ces touches Hard Rock rétro font du bien au morceau d’ailleurs, lui confèrent un relief que n’a pas nécessairement "Into The Grey" par exemple, malgré le talent évident des musiciens et le chant mélancolique de Bergstrand. Il faut ainsi attendre "Through The Rift" et la première piste commune avec leurs comparses, pour toucher une composition aboutie, langoureuse, bien chiadée à défaut de se montrer géniale car un peu chiante. Bref, le bilan de la partie "LOWRIDER" m’inspire un "un peu juste, jeune homme". Loin des sommets atteints précédemment dans leur discographie, le groupe nous jette une pitance acceptable, bien-mais-pas-top. Elle s’écoute sans déplaisir, mais ne nous emporte jamais dans les aventures sensorielles attendues. Après quatre ans d’attente, c’est une légitime déception pour ma part.

Mes espoirs reposent donc désormais sur ELEPHANT TREE, inconnu du bataillon Kol. C’est donc avec des feuilles vierges d’a priori que s’enchaîne ce Split sur du Doom Stoner à tendance hautement Psychédélique. Ayant récemment goûté à REZN en première partie de RUSSIAN CIRCLES, je réalise rapidement à quoi m’attendre. Rythme pachydermique, voix évaporées tout au fond du mix, guitares intrigantes, le tout gavé de réverbe avec des effets et des dissonances aériennes. Alors, je vais être très honnête avec vous, comme toujours. Ça n’est pas du tout ma came. Je me fais chier comme un rat mort, tant tout prend des plombes pour pas grand-chose au final. Cela manque clairement d’intensité à mes yeux. Je veux bien patienter, s’il se passe quelque-chose à la fin, mais là, attendre pour rien, ça a tendance à me gaver sévère. En fait j’ai l’impression qu’on se fout un peu de ma tronche ("Fucked In The Head"). Les gars sont clairement sous tranxène (entre autres), et l’écoute prolongée a tendance à me lénifier.

Comme chantait Didier Super : "moi je reste positif, moi je continue de dire, non, non, non, tout n’est pas perdu". Je me dis qu’il s’agissait là d’une expérience, et que dans toute expérience, il y a des ratés. Comme le clament Rodger Federer et le dernier bouquin de management 4.0 à la mode dans la start-up nation, c’est en se foirant que l’on progresse et que l’on devient un champion ! Didier, Rodger, World Company : même combat !
Bref, LOWRIDER s’est merdé là dessus. Ça arrive même aux meilleurs, mais ça fait chier quand même. Et ça, c’est moi qui vous l’dis !

Note réelle : 2,5/5.

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- Lowrider :
- Peder Bergstrand (basse, chant)
- Ole Hellquist (guitare lead, chant)
- Niclas Stalfors (guitare)
- Andreas Eriksson (batterie)
- Elephant Tree :
- Peter Holland (basse, chant)
- Riley Macintyre (sitar, chant)
- Jack Townley (guitare, chant)
- Sam Hart (batterie)


1. And The Horse You Rode In On
2. Caldera
3. Into The Grey
4. Through The Rift
5. Fucked In The Head
6. 4 For 2
7. Long Forever



             



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