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2022 Enfants De Putains
 

- Style : Darkthrone, Mayhem, Crippled Black Phoenix, Anathema

BERLIAL - Enfants De Putains (2022)
Par DARK BEAGLE le 16 Octobre 2022          Consultée 1586 fois

Bon, récapitulons rapidement. Les cavaliers de l’Apocalypse ne sont pas les mecs de METALLICA (vous imaginez Famine avec la tronche de Lars, vous ?), mais ils arrivent très rapidement ces derniers temps. Mort est le premier à avoir fait son apparition, avec cette fameuse pandémie qui aura paralysé le monde en 2020. Conquête et Guerre ont ramené leur fraise en même temps quand Poutine s’est mis en tête d’envahir l’Ukraine. Si cette situation persiste, le petit dernier ne tardera pas à intervenir à son tour. BERLIAL, lui, est né alors que le premier intervenant faisait chanceler l’ordre mondial. Le groupe doit son nom à une contraction entre Beria (faites votre choix : le personnage biblique, le(s) sportif(s), Lavrenti…) et Belial (là, pas trop de doutes possibles) et est là pour apporter sa vision nihiliste de la vie.

Son langage, c’est le Black Metal. Et un peu plus, enfin beaucoup plus que ça. Il est vrai que les apparences peuvent être trompeuses si l’on se tient uniquement au premier titre qui œuvre dans une voie très raw, à la production très brute. Là, il n’y a pas de place pour les fioritures, juste des assauts haineux qui servent des paroles très noires et désabusées, dont le final résonne comme une terrible sentence. Le tout paraît brouillon jusque-là, mais cela semble faire partie d’un plan plus vaste car subitement tout devient plus clair, plus limpide, pour que l’on comprenne bien ce qui est avancé avec froideur par la formation. Il y a une maîtrise derrière tout cela, un héritage des origines du genre parfaitement assimilé.

En revanche, ce premier morceau, sobrement intitulé "Enfants De Putains", n’est absolument pas représentatif de l’album. Rapidement, les contours typiquement Black s’estompent et BERLIAL nous invite à un voyage musical étrange, qui épouse plusieurs genres, touchant des sphères plus mélodiques où le chant clair prend le temps de se développer, harmonieux, quand trois minutes plus tôt il n’était que hargne, colère et trachéite aiguë. Il se veut également plus guttural par moments quand l’ambiance se veut plus Death Metal. BERLIAL ne se complaît pas dans un même et unique style ; le disque est plutôt court et l’ensemble parvient toutefois à sonner de façon compacte, et parvient heureusement à conserver une ligne directrice probante.

BERLIAL se complique donc la tâche. Plutôt que de servir une musique archi consommée et souvent réchauffée, le combo français a choisi délibérément de se compliquer la tâche en affichant un éclectisme vertigineux. Les déchaînements Black Metal laissent place à des ambiances plus Gothiques ou Post Rock, le Death n’est jamais vraiment loin, la brutalité sourde laisse sa place aux mélodies. C’est un peu comme un bouillon de culture sans cesse changeant et c’est aussi bien ce qui va faire le charme de ce disque et qui va désarçonner le public qui pourrait s’attendre à un bloc uni, sordide et explosif.

On sent que le groupe se cherche quelque peu, qu’il explore les différentes possibilités qui lui sont offertes sans chercher forcément à ne suivre qu’un seul chemin. Le fil conducteur réside en cette noirceur au niveau des textes, qui évoluent aussi bien en français qu’en anglais et qui n’offrent – bien entendu – pas le moindre réconfort quant à cette période particulière de nos vies, qui revient comme un cycle infernal, perspective mise en scène par la pochette et le verso, qui se veut assez explicite par rapport au titre de cet album et son contenu. Un parti-pris graphique plutôt réussi qui attire l’œil. Peut-être que les typographies et les incrustations du nom et du titre ne sont pas les plus habiles, mais la photo est vraiment très évocatrice.

Alors nous voyageons. La route est semée de heurts, de cahots. Parfois, des impressions de déjà-vu surgissent, comme ce clavier très PARADISE LOST période "One Second" sur la première partie de "À La Naissance Du Pire", ou bien ce chant pouvant évoquer ce que proposait HYPOCRISY dans la seconde moitié des années 90 sur ses « ballades », avec ce fond quasi liturgique qui avance, sentencieux, cette voix claire, et pourtant étrangement menaçant ("Death Is Abusing Me To Reek In Putrefaction") ; la formule de BERLIAL n’est pas encore aboutie, définitive, il n’a pas toujours sa patte, sa propre originalité. Même si les musiciens sont pour certains sur la scène depuis un moment (CrazyHate – CZH – et HellSod ont déjà joué ensemble début 2000 chez KON), BERLIAL reste une formation jeune.

"Enfants De Putains" est un disque un brin déstabilisant, qui contient son lot de bonnes surprises cependant. Si les passages les plus raw se veulent, au final, plutôt classiques, ils ne manquent pas d’efficacité, avec ce mélange haine/célérité qui fonctionne parfaitement, mais c’est peut-être quand le groupe se fait le plus planant, le plus mélodique, qu’il joue ses meilleures cartes, celles qui proposent le panel d’émotions le plus large. Oui, parce que l’émotion, ça reste le moteur le plus éloquent de la musique, même dans sa noirceur la plus dépouillée. Un détail, peut-être, mais souvent le plus percussif, même si la musique se défait de ses attributs les plus violents.

BERLIAL donne l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser, de ne pas se définir de ligne directrice musicale claire, comme s’il cherchait le style qui lui correspond le mieux, ce qui peut rendre l’ensemble abscons. Cependant, les différentes pistes proposées restent toutes crédibles et peuvent être les prémices de différents futurs qui s’offrent au groupe. Il est assurément l’une des découvertes à suivre cette année, ne serait-ce que pour la curiosité qu’il peut engendrer, quant au futur qu’il peut emprunter. Il manque peut-être un peu de pertinence à l’ensemble, peut-être un peu plus de profondeur par instants, mais le tout se veut déjà franc et vindicatif. Du moment que cela ne convoque pas Famine…

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   DARK BEAGLE

 
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- Crazyhate (chant, claviers, basse)
- Hellsod (guitare, chant, basse)
- Tromgeist (guitare)


1. Enfants De Putains
2. A La Naissance Du Pire (partie 1)
3. Life Is Sacred
4. Welcome The Messiah
5. Death Is Abusing Me To Reek In Putrefaction
6. Le Prix D'un Veule Martyre
7. A La Naissance Du Pire (partie 2)
8. To See The Men Fall
9. Slaughter Through The Dusk Of Human Desillusion



             



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