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HARDCORE LIGHT  |  STUDIO

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Frank CARTER & THE RATTLESNAKES - Modern Ruin (2017)
Par KOL le 3 Octobre 2022          Consultée 972 fois

Deux ans après un premier album "solo" en compagnie des RATTLESNAKES, au premier rang desquels le guitariste et co-producteur Dean Richardson, Frank CARTER nous revient avec le sophomore "Modern Ruin" pour enfoncer le clou d’un Hardcore mâtiné de Punk Rock popisant. Étonnant mélange si l’en est, tant les univers sont censés s’opposer philosophiquement parlant. Passé la surprise pour qui connaît l’histoire agitée du rouquin au sein de GALLOWS, on ne peut que saluer le chemin parcouru, tant cet opus représente une forme d’aboutissement dans l’élaboration de la formule.

Si la férocité des jeunes années révoltées n’est plus de mise, l’opus n’est pas soporifique pour autant, loin de là. Et même si le niveau de saturation des guitares pourrait convenir à ma fille de huit ans, il reste dans la voix du frontman suffisamment de colère enfouie pour conférer aux douze titres de la galette une intensité bien plus sincère que sur nombre de disques de Metal pur et dur. La rage est généralement contenue, faisant émerger une profondeur et une sensibilité en permanence au bord de l’explosion. C’est d’ailleurs ce qui me touche particulièrement chez CARTER, cette absence totale d’artifice. Nul besoin de pousser la disto à 11, ni de remplir de double-pédale le fond sonore, son chant fait parfaitement le boulot. Les titres les plus lents sont paradoxalement ceux sur lesquels le passé Hardcore ressort sans doute le plus évidemment dans le chant, tel le touchant "Acid Veins" ou le conclusif "Neon Rust".

Le bougre s’est malgré tout fait bien plaisir lors de la confection de "Modern Ruin". Le son est très propre, trouvant l’équilibre entre modernité et sobriété, et les arrangements sont discrets mais à propos. À noter en particulier un travail minutieux sur les chœurs qui viennent apporter un contrepoids à une voix toujours à vif. La section rythmique, sans en faire des (grosses) caisses, groove tout au long de l’album, portée par une basse bien ronde, régulièrement entrecoupée de ponts labellisés « Telecaster », tranchants comme des coupe-choux. Quelques arpèges éthérés viennent parfois aérer les titres, pour mieux préparer à des reprises fulgurantes, comme sur "Wild Flowers" et son beat à la Plastic BERTRAND. Avouez que citer l’auteur de "Ça Plane Pour Moi" sur NIME, il fallait oser !

Le songwriting ressort globalement grandi de l’épreuve du studio. Les pistes sont riches en évolutions malgré leur apparente simplicité, et les modulations vocales du tatoueur-chanteur n’y sont pas pour rien. À ce propos, Frank possède d’ailleurs un shop à Londres, pour qui saurait se laisser tenter, mais ce n’est pas lui faire injure que d’avouer qu’il est plus doué comme musicien que comme graphiste...

On notera toutefois un dernier tiers légèrement en retrait en termes de mélodies, surtout en comparaison des premières chansons. Il est dommage que le groupe n’ait pas tenu la distance, malgré une durée totale plutôt restreinte (38 minutes). On pourra également regretter le polissage trop appuyé du son des guitares, remisées au rayon pet food de chez Jardiland. Conserver une touche d’agressivité sur celles-ci aurait sans doute permis de renforcer ce côté à fleur de peau qui lui va si bien.

Mais ce qui fait la singularité de Frank CARTER, c’est clairement son flow, qui peut se rapprocher de ce que propose Alex Turner, d’ARCTIC MONKEYS. Celui-ci est assez atypique, venant se placer de façon assez originale par rapport au tempo, apportant ainsi des variations supplémentaires qu’on ne retrouve que trop rarement dans le genre. Et quand il décide de remettre les gaz, comme sur le title-track très brut, ce n’est clairement pas pour trier les lentilles. Les plus énervés d’entre-nous pourront regretter que tout ceci ne soit dispensé qu’avec parcimonie et n’arrive qu’aussi tard sur ce LP. Pour ma part, je trouve que les morceaux plus apaisés sont les plus réussis intrinsèquement, même si je ne crache pas sur les quelques glaviots balancés à la tronche ici et là.

Avec "Modern Ruin", CARTER s’apprête à quitter (définitivement ?) le monde de l’extrême pour devenir un artiste accompli, à la conquête assumée (« je veux que le public puisse chanter mes chansons en concert ») d’une reconnaissance par-delà notre communauté. Si le naturel n’est jamais loin (cf. les cris venant boucler la très réussie "Neon Rust"), cela correspond finalement à une quête compréhensible pour un jeune père, excessif et dépressif, sans pour autant jamais œuvrer dans un quelconque mercantilisme. L’exercice cathartique passe sans aucun doute par la musique pour lui, ce qui est finalement une bonne chose pour nous. À noter enfin que cette authenticité s’exprime toujours aussi bien en live, l’énergie des prestations délivrées soir après soir étant relativement incomparable. La formation s’y donne à 100%, et les titres y gagnent clairement en mordant. À ne surtout pas rater si le combo venait à se produire près de vos contrées.

Note réelle : 3,5/4, arrondi à 4 car incontestablement plus abouti mélodiquement parlant que le précédent LP.

Meilleurs titres : "Lullaby", "Vampires", "Acid Veins", "Wild Flowers".

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- Frank Carter (chant)
- Dean Richardson (guitare)
- Thomas Mitchener (basse)
- Gareth Grover (batterie)


1. Bluebelle
2. Lullaby
3. Snake Eyes
4. Vampires
5. Wild Flowers
6. Acid Veins
7. God Is My Friend
8. Jackals
9. Thunder
10. Real Life
11. Modern Ruin
12. Neon Rust



             



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