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1993 Formaldehyde
 

- Style : Thunder, The Quireboys, Red Hot Chili Peppers

TERRORVISION - Formaldehyde (1993)
Par DARK BEAGLE le 5 Septembre 2022          Consultée 762 fois

Au début des années 90, une nouvelle vague déferla sur l’Angleterre. Pas qu’une en fait, si l’on considère l’arrivée des PARADISE LOST, ANATHEMA et autres MY DYING BRIDE comme l’avènement de la NWOBDM (New Wave Of British Doom Metal. Alors je ne sais pas si elle a déjà été faite, sinon je la brandis comme un étendard. Et je t’emmerde. Toi aussi. Oui, toi aussi. Non, toi je t’encule. Me remercie pas, c’est cadeau (1)). Non, là, je parle d’une vague plus soft, inspirée par la scène américaine avec une classe somme toute britannique, qui aura vu émerger les QUIREBOYS, THUNDER et également les TERRORVISION, qui s’appropriaient un style tout en le mettant aux couleurs locales, ce qui signifie souvent une espèce de classe somme toute british.

TERORVISION, en 1991, est la forme moderne d’un groupe originellement appelé The SPOILT BRATZ. À l’heure de sortir son premier album, la formation totalise déjà quelques heures de vol vu qu’elle date de 1987. Il lui aura fallu maturer pendant six ans donc avant d’accoucher d’un premier album au nom étrange, "Formaldehyde", à la pochette qui l’est tout autant. Et en six ans, la musique a le temps d’évoluer, de s’enrichir de nouvelles influences qui sont en partie digérées, parfois encore trop évidentes pour pouvoir être considérées comme. Et ce premier opus sera mi-figue, mi-raisin. Il y a des idées, mais elles ne sont pas toujours très bonnes.

Bon, je vais faire mon Biff Byford. You want a new one or an old one ? OK, là je ne vais pas déchirer mon papier parce que je serai bien dans la merde pour continuer cette chronique. Je vais vous balancer une vieille impression alors : je pense que les musiciens de TERRORVISION ont beaucoup écouté les RED HOT CHILI PEPPERS avant d’enregistrer leur disque. Il faut dire qu’il y a des parties plus Funky qui se dégagent çà et là, où un flow qui se veut plus rapide, plus rappé pourrait-on avancer sans être entièrement dans le juste. La raison d’être n’est pas une Fusion totale, mais plutôt de l’incorporer dans un Hard Rock de bonne tenue, tel que le réalisera THUNDER un peu plus tard.

Seulement, il y a une différence entre une fête californienne et une fête à Bradford. Dans la première, il y a de l’alcool diffusé au jet d’eau dans des gobelets en plastoc taille XXL, de la cocaïne, ainsi que quelques putes pour que ça se termine en mode thriller sordide. Pour la seconde, il y a de la mauvaise bière, de la mauvaise herbe récupérée chez le Pakish du coin et en guise de prostituée, il y a Mississ Lowett, la grande tante du cousin du voisin de l’organisateur de la fête, qui est veuve et qui n’a rien contre jouer les cougars. Puis t’en a un qui s’étouffe dans son vomi et ça vire au drame (2). Et c’est un peu ce que l’on ressent en écoutant "Formaldehyde" : que la party est nettement moins fun qu’aux USA.

L’ensemble sonne en effet un brin policé même si la prestation des musiciens est loin d’être ringarde. Ça joue franchement bien, il y a de l’idée, même si parfois le tout part dans tous les sens et que tout ne semble pas issu d’un même moule ("Killing Time" commence comme un morceau Folk à la LED ZEP’ pour finir en une espèce de Brit Pop à la OASIS qui fait un peu mal au cœur). On peut aisément se demander quels sont liens entre le musclé "Don‘t Shout My Dog" et le plus Country "Desolation Town", à part qu’ils se côtoient au sein du même album. C’est comme si le groupe avait le cul entre deux chaises et qu’il ne sait vraiment pas sur laquelle poser le plus de gras. Et pourtant, par moments, impossible de ne pas se dire que ça tient quand même sacrément bien la route.

Les deux premiers morceaux ne sont séparés que par les changements de mélodie. Ils sont collés, liés. "Problem Solved" et "Ships That Sink" sont indéniablement liés et vont définir les grandes lignes de ce premier album. Break Funky où le groove est primordial, lignes Hard Rock rutilantes bien qu’assez classiques et so british dans l’âme. L’impact des deux styles pourrait être étrange, mais comme dit, la Fusion pensée par TERRORVISION est bien moins extravagante que celle des RHCP et elle n’est pas le sujet principal. Il s’agit plus d’un adjuvant, destiné à sortir les compositions d’un formatage un peu trop évident et sur ce point précis, l’exercice est plutôt réussi.

Après, tous les titres ne sont pas non plus exempts de défauts. "American TV" peut vite devenir agaçant, tout comme "My House" qui semble s’être échappé d’un album de Punk obscur, plus centré sur la fiesta que sur le No Future, quand d’autres morceaux vont tout de suite fonctionner, ou seront marqués par un refrain qui les rendront parfaitement mémorables, comme celui de "Jason", qui fonctionne très bien et qui suffit à propulser cette composition comme l’un des grands moments de cet album. Et c’est peut-être l’un des plus gros drames de cet ouvrage : une espèce d’inconstance qui ne mène pas à grand-chose de réellement concret dans son ensemble mais qui brille sur des individualités, des chansons qui parviennent à tirer leur épingle du jeu et briller au détriment d’une autre.

Heureusement, derrière le groupe se veut assez solide pour tenir la route tout du long. Tony Wright est un chanteur au réel potentiel, dynamique et caméléon, qui s’adapte parfaitement aux différentes ambiances (il brille littéralement sur "Killing Time", qu’il mène bien). La section rythmique tient bien la route, elle n’est pas ridicule quand il s’agit d’amener le groove, de chercher l'Entertainment quand la guitare elle se focalise surtout sur l’aspect Heavy de la musique. Elle accompagne moins les délires. Mark Yates essaye au contraire de préserver l’aspect Hard Rock de TERRORVISION tout du long, voire l’esprit Hard Rock british.

Comme premier opus, nous avons déjà entendu mieux, mais le travail fourni ici est loin d’être déshonorant, même s’il n’est pas assez qualitatif tout du long. Il y a également un petit problème de manque de personnalité qui peut se faire sentir, mais le disque est suffisamment bon pour que l’on pardonne quelques passages moins inspirés, ou plutôt, trop inspirés par d’autres formations qui ont déjà leur étoile au firmament. TERRORVISION, à ce moment, est un groupe qui se cherche encore un peu, qui affûte ses riffs dans le but de les rendre plus tranchants. Une mue va s’opérer et le résultat se laissera dévorer sans fin sur l’album suivant, "How To Make Friends And Influence People" (3), qui sera considéré comme leur classique. Mais ça, je vous en parlerai une autre fois.

(1) oh ça va, ne vous formalisez pas, vous venez juste d'assister à un pétage de plombs comme il y en aura encore dans le monde.
(2) en fait, les clichés, c'est sympa. On va dire que ça ne mange pas de pain et ça en fait toujours râler trois ou quatre qui vont après me dire que je suis un naze de taper sur la plèbe anglaise comme ça.
(3) les salopards ! Avec leurs noms d'album à la con, je vais certainement faire des grosses fautes au bout d'un moment...

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   DARK BEAGLE

 
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- Tony Wright (chant)
- Mark Yates (guitare)
- Leigh Marklew
- Shutty (batterie)


1. Problem Solved
2. Ships That Sink
3. American Tv
4. New Policy One
5. Jason
6. Killing Time
7. Urban Space Crime
8. Hole For A Soul
9. Don't Shoot My Dog
10. Desolation Town
11. My House
12. Human Being



             



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