Ce qu'il y a de bien avec les festivals et notamment ceux de petite envergure, c'est qu'on découvre souvent des bons groupes. Cela a été mon cas avec MACHINE MEN, que j'ai découvert au Raismes Fest en 2005 pour promouvoir l'album "Elegies". Leur set, malgré sa courte durée, m'avait vraiment plu. Si vous ne le saviez pas, le nom MACHINE MEN vient d'un titre présent sur l'album de Bruce Dickinson ("The Chemical Wedding"). Et je vous préviens, vous n'avez pas fini d'entendre parler de Bruce dans cette chronique car le chanteur, Toni "Antony" Parviainen, est un mélange de Bruce Dickinson et de Tobias Sammet et cette ressemblance est parfois franchement troublante. (Sammet sur "October" / Dickinson sur "Falling").

"Elegies" a clairement deux facettes. La première moitié de l'album démarre fort avec "Falling" et ses riffs à la IN FLAMES qui constitue une excellente mise en bouche. Ce brûlot bien Heavy vous brisera la nuque. Cette qualité d'écriture et cette efficacité on va la retrouver sur les quatre titres suivants, MACHINE MEN associant parfaitement les riffs acérés, une batterie qui matraque et un chant maîtrisé. Le Power délivré par les Finlandais fait mouche sur chaque morceau. On a des variations dans le rythme comme le montre l'excellente "Apathy", mid-tempo diablement efficace qui aurait pu figurer dans le répertoire d'EDGUY ou d'IRON MAIDEN. Niveau construction, certains refrains sont assez étonnants. MACHINE MEN utilise évidemment le sempiternel schéma "couplet/pré-refrain/refrain" mais parfois le refrain est passé sans que l'on s'en rende compte. Ainsi "Dream & Religion", qui n'a pas de refrain fédérateur est extrêmement efficace et cela fait du bien d'entendre ce genre d'idée.

En milieu d'album, après cinq excellents titres et une avalanche de riffs, la douceur s'installe avec la power ballade "October" où Tobias Sammet, pardon, Anthony, excelle. Les petites touches de guitare durant le couplet sont bien pensées mais malheureusement le refrain se veut un peu poussif, dommage. Et à partir de ce moment l'album n'arrivera pas à recréer l'exploit de la première partie. Les titres, sans être mauvais, ne sont pas exceptionnels et auraient mérité un meilleur traitement comme raccourcir "From Sunrise To Sunset" qui promettait pourtant d'être un des grands moments de l'album.

L'album se termine par une reprise de Bruce Dickinson (encore lui !) et son titre "Freak" issu de l'album "Accident Of Birth". L'hommage est bien rendu, MACHINE MEN s'appropriant sans problème ce titre, se permettant même de le rendre encore plus pêchu avec un son plus lourd. Et bien évidemment, il colle parfaitement au timbre d'Anthony Parviainen.

"Elegies" a clairement deux facettes. Une première moitié d'album bien maîtrisée et des compositions efficaces et une deuxième moitié plus convenue et qui tire un peu en longueur malgré l'excellente reprise de Bruce Dickinson pour conclure.

Au moment où j'écris ces lignes, MACHINE MEN n'est plus, le groupe s'étant dissous en 2011 mais il serait dommage de passer à côté. Avec trois albums de bonne facture sortis entre 2003 et 2007, MACHINE MEN avait toutes les qualités pour perdurer, la faute peut-être à un style qui s'essouffle et au surnombre de formations évoluant dans le Heavy Metal. Cela n'empêche, ce groupe finlandais vaut la découverte !