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2021 1 Child Of The State
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Ayron JONES - Child Of The State (2021)
Par KOL le 6 Juin 2022          Consultée 2120 fois

Parfois le buzz a du bon. Prenez Ayron JONES par exemple. Catalogué nouveau prodige aux US, il a littéralement explosé en début d’année 2021, allant même jusqu’à faire la première partie des ROLLING STONES sur certaines dates US. Originaire de Seattle, chanteur-guitariste-auteur, l’homme est un artiste complet, qui aura donc mis trente-six ans pour sortir son premier album, "Child Of The State", ici chroniqué. Comme le veulent les plus belles légendes, le gamin est effectivement parti de rien, né d’une mère de dix-neuf ans et quasiment abandonné par des parents toxicomanes, il fut adopté à quatre ans par sa tante, qui en bonne bigote l’emmena à l’église, où il fut bercé par la Soul et le Gospel. Son choix à lui fut celui du Blues, qu’il écouta assidument et joua à ses débuts. Mais quand on grandit dans cette région dans les années 1990, on ne peut pas passer à côté de la déferlante Grunge. Ayron fut fortement impressionné par la puissance du son de la scène locale, et chercha alors à mélanger son Blues avec du Plomb. Croisement improbable entre Cobain, Kravitz et Prince, sa musique regorge d’influences métissées, entre SOUNDGARDEN et Jimi HENDRIX, apportant en sus un feeling hérité de la Soul. Sur le papier tout cela ne pouvait que me plaire. Mais qu’en est-il à l’écoute ?

Les plus perspicaces auront déjà deviné que votre humble serviteur a été plus que conquis par ce premier album, une masterclass à la durée de vie non encore épuisée à ce jour. On retrouve toute la magie des 70s au long des 45 minutes de ce "Child Of The State", généreuses et dénuées de tout remplissage. Ne cherchez pas ici un tube immédiat, en revanche, chaque titre est travaillé, poli, et paradoxalement viscéral, reflétant le voyage qu’il a fallu au bonhomme pour parvenir à ses fins. Enchaînement de passages posés et d’explosions spontanées, mais maîtrisées, l’ensemble souffre d’assez d’épaisseur pour tenir le fil des écoutes. La structure des morceaux est recherchée, s’éloignant de schémas traditionnels sans pour autant perdre en efficacité. Ayron JONES sait apporter les ponts et les respirations quand il le faut.

Les deux premiers titres, excellents, donnent le ton du disque, alors que l’on se met à remarquer des capacités vocales assez bluffantes. Capable de changer de registre, il évolue entre des passages gorgés de Soul à la Ben HARPER et des envolées plus typées Hard Rock, sans parler de la scène de Seattle. La magie opère particulièrement sur un "Take Me Away", empreint d’une colère contenue trop longtemps. "Supercharged" est un morceau taillé pour le live, plus entraînant que les premiers titres qui donnaient eux dans la puissance. "Free" vise les émotions, tout en apportant un groove imparable, l’occasion de souligner l’impeccable travail réalisé derrière les fûts tout au long de l’album.

Mais pourquoi donc invoquer le dieu Jimi, si c’est pour ne pas parler de six-cordes ? J’y arrive, patience… La lead pointe le bout de son nez sur ce "Free", au solo et passages inspirés. Ce sera à mon sens le seul point commun (leur lieu de naissance mis à part). Le parallèle n’est pas à faire, si ce n’est un jeu profondément instinctif et habité, la guitare venant enrichir le songwriting chez l’un comme chez l’autre. En revanche, l’ami Ayron ne révolutionnera pas le monde comme son prédécesseur, même s’il dispose d’un joli toucher. Je ne pense d’ailleurs pas que ce soit là son ambition, même si les médias traditionnels en feront des caisses sur le sujet (black, Seattle, doué à la guitare, blablabla).

La balade "My Love Remains" s’ouvre sur des arpèges et une introduction chuchotée que n’aurait pas renié Ben HARPER, avant d’enchaîner plus classiquement, avec un très joli passage à la Strat. Le milieu de l’album est un peu plus calme, mais jamais soporifique, à l’image d’un "Killing Season" qui remet les gaz. Ayron JONES prend le temps de poser ses ambiances, alors que les premiers titres étaient plus directs. Cela apporte une variété à l’album, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Le truc, c’est qu’Ayron JONES pue la classe. J’aurais tellement aimé écrire à quel point ce buzz était artificiel, mais je n’en aurai pas l’occasion sur ce coup-là. Une fin en apothéose sur un "Emily", tout en guitares et feeling, et "Take Your Time", pour achever l’auditeur – très belle ligne de basse au passage - et nous dire au revoir. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura pris son temps pour sortir ce "Child Of The State" et que ça valait le coup. Espérons qu’il n’aura pas tout mis dedans, ou qu’il n’explose pas avec la célébrité qui lui pend au nez. Passer en un an de l’anonymat le plus total aux plus grand stades (il découvrira d’ailleurs le Hellfest en 2022), ça peut en bousculer plus d’un.

Note : 4,5/5, ramené à 4, car, de nature optimiste, je réserve le 5 pour la suite, persuadé que le meilleur restant à venir.

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   KOL

 
   JOHN DUFF

 
   (2 chroniques)



- Ayron Jones (chant, guitare)
- Bob Lovelace (basse)
- Matthew Jacquette (guitare)
- Bobby Jimmi (batterie)


1. Boys From The Puget Sound
2. Mercy
3. Take Me Away
4. Supercharged
5. Free
6. My Love Remains
7. Killing Season
8. Spinning Circles
9. Baptized In Muddy Waters
10. Hot Friends
11. Emily
12. Take Your Time



             



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