Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL INDUS  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1997 Wer Bist Du ?
1998 Kopfschuss
 

- Style : Sündenrausch, Die Kreatur, Lindemann, Stahlmann, Secret Discovery, Rammstein, Oomph!, Heldmaschine, Eisheilig
- Style + Membre : Eisbrecher

MEGAHERZ - Kopfschuss (1998)
Par DARK BEAGLE le 25 Mai 2022          Consultée 804 fois

Stephen King n’a certainement pas dû attendre les fresques de John Wayne Gacy pour imaginer qu’un jour il écrirait un livre avec un monstre qui prenait l’aspect d’un clown tueur. Il est fort possible que "la Foire des Ténèbres" (dont le titre original est "Something Wicked This Way Comes"...) de Ray Bradbury lui ait donné suffisamment d’idées pour alimenter son roman fleuve. Parce que les clowns, franchement, ça fait peur. Il suffit de voir le nombre de coulrophobes pour s’en rendre compte. Ok, certains le sont devenus parce qu’ils ont regardé un certain téléfilm quand ils étaient petits et sont flipettes à cause de lui. Mais dans un cirque, les clowns peuvent créer un malaise dans le public. Joker n’est-il pas défini comme tel par Batman après tout ? Chez MEGAHERZ, on lorgne d’ailleurs de ce côté-là, sa mascotte ressemble comme deux gouttes d’eau à un sbire de ce génie du crime, qui aurait fait sécession et qu’il nous le ferait savoir en pointant un flingue vers nous. Bang bang.

Avec leur imagerie bien flippante, les Allemands donnent rapidement un successeur à "Wer Bist Du ?". Il ne leur faudra en effet qu’une année pour accoucher d’un "Kopfschuss" autrement plus costaud. Kopfschuss c’est, vous l’aurez certainement deviné après avoir jeté un coup d’œil à la pochette, la version teutonne du headshot cher à tous les gamers qui se respectent. Et effectivement, dès l’ouverture, c’est « droit entre les deux yeux » qu’ils nous la mettent : "Liebestöter" est un parpaing dans la tronche. Le genre de morceau que vous pouvez citer pour définir ce qu’est la Neue Deutsche Härte. Souvenez-vous pour les anciens, RAMMSTEIN se définissait comme du Tanz Metal et cette appellation conviendrait totalement à ce titre qui se veut en effet très dansant. C’est martial, les guitares sont bien saccadées comme il faut, les effets Electro sont là pour dynamiser le tout. Ajoutez un chanteur dont le timbre varie sensiblement selon les passages et vous obtenez un excellent résumé de ce qu’est ce style typiquement germanique.

Alors oui, l’amalgame est facile (et je ne sais pas si vous l’avez remarqué, d’autant plus quand on parle d’un groupe allemand et qu’il pratique une musique aussi martiale), mais convenir que MEGAHERZ est simplement une combinaison entre du RAMMSTEIN et du OOMPH! ("Freiflug") serait terriblement réducteur. À l’origine, la bande de Alexander Wesselsky tire de nombreuses influences de la scène Fusion et cela se remarque encore quand on s’attarde sur le title track qui transpire de références Rap, rien que dans l’approche vocale. Après, il est vrai que la scène est très figée dans le son, les intonations Indus sont souvent assez comparables, cependant MEGAHERZ parvient à se trouver une sonorité qui lui appartient. Déjà, comme précisé plus haut, il va se rabattre sur certains sentiers qui ne sont guère empruntés par ses comparses, lorgnant plus vers un CLAWFINGER qui ne se serait pas perdu en chemin. Ensuite, au niveau des paroles, ils trouvaient souvent un moyen de se démarquer.

Certes, vous allez me dire, RAMMSTEIN a fait un clip mettant en scène Blanche Neige. Ouais, enfin, "Mutter", ça date de 2001 et "Sonne" n’évoque absolument pas le conte des frères Grimm. Là, vous allez avoir droit à "Rapunzel". Toujours des deux frangins (en même temps, c’est du produit local). Et contre toute attente, c’est bien de Raiponce que nous parle ce titre, sans trop d’équivoque vu que sa chevelure y est mentionnée à plusieurs reprises. Et quand ses comparses parlent ouvertement de sexe, lui préfère dire qu’il est un tue-l’amour avec une certaine dose de second degré dans le texte ("Liebestöter"). MEGAHERZ frôle constamment la caricature mais parvient toujours à tirer son épingle du jeu grâce à une pirouette dont il a le secret, dont la principale est certainement de ne pas être nourrie de la même scène que ses glorieux concurrents (car il faut bien l’avouer, RAMMSTEIN et OOMPH! formaient à cette époque le haut du panier et si aujourd’hui la présence du second peut être disputée par EISBRECHER, cela provient peut-être du fait que cette formation voit évoluer dans ses rangs Alexander Wesselsky. Vous voyez le rapport ?).

MEGAHERZ est dense. Sur cet album, il matraque sévèrement. Les pauses sont rares, la formation est plutôt du genre à faire tournoyer la batte de baseball pour mieux la laisser retomber sur nos pauvres crânes. Les moments de calme ? Il y a "Burn", mais ce n’est pas un morceau à proprement parler, plutôt une espèce d’interlude fait de bidouillages Indus avec des dialogues épars qui fout plus mal à l’aise qu’autre chose avant "Rapunzel" justement, qui lorgne justement du côté du Neo Metal avec son groove particulier. "Freiflug" quant à lui est plus à même d’évoquer le OOMPH! de "Plastik" ou de "Ego" (qui viendront plus tard !) avec ses moments plus Pop dans l’idée. Et malgré tout, l’ensemble sonne de façon plutôt bien équilibrée même s’il n’est pas impossible de perdre quelque peu le fil en fin d’album (toujours ces longueurs inhérentes au style, mariées à quelques redondances au niveau des riffs et tempo parfois interchangeables). La cover du "Rock Me, Amadeus" de FALCO n’apporte, en revanche, pas grand-chose à l’ensemble.

Et après tout cela, essoufflé, si on estime ne pas avoir fait le tour de la question, l’option de se remettre l’album est tout à fait envisageable. Et si vous n’avez rien de mieux à faire, c’est même recommandé, le départ de ce disque étant absolument canon. "Kopfschuss" n’est peut-être pas un chef d’œuvre absolu du genre, mais il n’en demeure pas moins une espèce de classique oublié, largement éclipsé par le succès qu’a connu RAMMSTEIN outre Rhin. MEGAHERZ avait son originalité. D’ailleurs, il partage cela avec OOMPH! et la bande à Till, chacun déclarant ses influences d’une scène différente pour finalement aboutir à des finalités assez proches les unes des autres. MEGAHERZ n’aura peut-être pas eu sa chance, même si les magazines de l’époque en parlaient, le temps d’une chronique esseulée au milieu d’autres, sans que les maisons de disques ne poussent plus en avant la promotion. Peut-être que le destin de ce combo aurait été différent s’il avait connu une couverture médiatique mondiale identique à celle de RAMMSTEIN. Vu la qualité de ce disque, ça peut laisser songeur.

A lire aussi en METAL INDUS par DARK BEAGLE :


NINE INCH NAILS
Broken (1992)
Méchant garçon




OOMPH!
Unrein (1998)
Impur et malsain


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Alexander Wasselsky (chant)
- X-tian (guitare)
- Noel Pix (guitare, programmation)
- Wenz (basse)
- Frank Gegerle (batterie)


1. Liebestöter
2. Kopfschuss
3. Herz Aus Stein
4. Miststück
5. Burn
6. Rapunzel
7. Blender
8. Jordan
9. Freiflug
10. Meine Sünde
11. Teufel
12. Schizophren
13. Rock Me, Amadeus
14. Liebestöter (rock Club Mix)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod