NEKROGOBLIKON fait partie de ces groupes qui de prime abord semblent complètement idiots et basés sur un simple gimmick (ici un délire a base de gobelin) mais qui s’avèrent sérieux, proposant si ce n’est un truc indispensable, une musique à l’identité marquée et foutrement fun. Néanmoins, je ne pense pas que c’est un groupe dont la discographie est un must malgré le fait que je l’apprécie grandement. "Goblin Island" et "Stench" sont un début de carrière honnête, "Heavy Meta" est rigolo et "Welcome To Bonkers" est un solide album.

Le Metal de NEKROGOBLIKON est un Death Mélodique très accessible avec un aspect très foutraque dans le sens où il va toujours essayer de partir dans plein de directions en ajoutant toujours des éléments extérieurs et en tentant des structures différentes. Ici on va avoir un petit clavecin un peu kitsch sur du riff dansant, là on va avoir du synthé Goth-Indus ou encore de la Dubstep. Imaginez un groupe de gobelins tentant de faire un mix avec des vinyles chapardés au pif chez un disquaire et vous aurez un peu l’idée.

Alors du coup, ce "The Fundamental Slimes And Humours" est plutôt bon. Le délire musical du groupe reste assez frais même après quatre albums et on ressent globalement que le tout a été composé avec un minimum de sérieux de la part des musiciens. Mais, je le dis direct, je le trouve pas aussi bon que "Welcome To Bonkers". Déjà, je trouve que l’album galère un peu à se lancer, "Right Now" qui ouvre avec un riffing vaguement Neo devient assez vite oubliable, "Golden Future" propose un titre plutôt classique pour le groupe mais un poil trop passe-partout et "Yin" est déjà assez amusante mais ne parvient pas à être plus qu’une petite mélodie rigolote. Il faut donc attendre "Supernovas (Exploding In Space)" et ses lignes de basse Funk avec son chant débile pour que l’album commence vraiment.

À partir de là, tout le reste est de qualité et chaque morceau part vraiment dans son petit délire. Je ne vais pas tout décrire histoire de pas être chiante, mais sachez que tout est pensé pour que votre écoute soit ludique, que ce soit les mélodies oscillant entre le guilleret débile et le sérieux ridicule ou les carambolages de genres souvent incongrus (genre ce rythme de fanfare appuyé par un peu de cuivres qui vient complètement saboter le début plutôt sérieux de "Going To Die" pour mon plus grand plaisir). En plus de ça, un des gros points forts du groupe qui est la voix très reconnaissable de Nicky Callone s’éclate à bien plus jouer avec son chant clair assez singulier qui était certes présent auparavant mais qui vient à être utilisé à égal du chant de gobelin plus commun au groupe.

Au final le seul problème que j’ai avec cet album, c’est pas une baisse de qualité dans la musique du groupe, parce que bon, je suis totalement cliente de ces sottises et j’apprécie l’album du début à la fin. Non mon problème c’est qu’il galère à vraiment s’imprimer dans ma mémoire. Pour vous dire, j’écris cette chronique lors de ma douzième écoute de l’album, et à part "This Is It" que j’avais un peu poncé avant parce que c’était le premier single et "Going To Die" parce que j’adore ce morceau, bah je ressors pas vraiment avec les morceaux en tête. Et pourtant, c’est pas la mélodie qui manque dans l’album, donc je sais pas, ça veut juste pas.

J’ai pas trop envie d’entrer dans les détails sur cette chronique, un des plaisirs du groupe et de se laisser surprendre par ses conneries, donc je vous dirais plus d’aller voir quelques clips sur YouTube histoire d’entrer un peu dans leur univers (surtout que les clips sont globalement assez rigolos) et d’ensuite partir sur cet album si vous voulez pousser plus loin dans le délire. Parce que en vrai, "The Fundamental Slimes And Humours" à beau ne pas être le meilleur album du groupe, il reste quand même un chouette recueil de morceaux dans lequel piocher quelques bons tubes. D’ailleurs, je l’ai déjà évoqué, mais "Going To Die", c’est définitivement le meilleur morceau du groupe, voilà.