C’est qui lui ?

Vous vous souvenez de CINDERELLA ? Ce groupe de Glam Metal années 80 qui grâce à BON JOVI dans le rôle de la gentille marraine, vécut un véritable conte de fée le temps de trois albums dûment salués par la critique ? Mais minuit arriva et à l’époque du quatrième album, la gentille Cendrillon retrouva ses hardes et son carrosse redevient une vieille citrouille (Beurk !). CINDERELLA c’était d’abord et avant tout Tom Kiefer : chanteur/leader/guitariste (même loué par Joe Bonamassa !) et créateur de tous les morceaux du groupe. Jeff lui était le fidèle pistolero à côté du chef ! Il fut engagé pour apporter cette touche Heavy Metal so 80's et compléter le jeu plus bluesy de Kiefer. Quand le groupe se sépara, chacun essaya de survivre comme il le put.
Fini les tournées, les ventes de platine et les titres en rotation sur MTV ; les radios les boudent, le public les oublie.

Des groupes/side-projets éphémères vont être montés par certains membres.
Jeff va essayer et... se ramasser. Il va même finir par déménager et ouvrir un restaurant japonais (sa mère était d’origine nippone) et bosser dans la construction (charpentier). Bon guitariste mais de son propre aveu véritable éponge à addiction (came, alcool etc.) il va mettre beaucoup de temps à mettre de l’ordre dans sa vie (il n’y arrivera que ponctuellement car la mort l’a pris en 2021 à 58 ans du fait de ses problèmes récurrents).

La reformation de CINDERELLA a déjà eu lieu, le temps de ces tournées nostalgies qui plaisent tant aux US. Mais elle tourne court après que Jeff finit par s’écrouler sur scène vaincu par l’alcool. À l’instar de nombreux de ses confrères il s’agit d’un bon soldat du Rock'N'Roll. Un mec qui armé de sa Les Paul ou de sa Telecaster savait faire le taf et représentait cette lignée de vrais rockers qui surent le rester jusqu’au bout. Cet album sort en 2014 et Jeff s’y charge de tout. Hormis Troy Luccketta de TESLA qui vient aider pour quelques plans de batterie plus techniques. Enfin on dit album, on devrait plutôt dire grand EP (sept titres entrecoupés de deux instrumentaux acoustiques). "One For The Road" c’est un peu un baroud d’honneur ; l’envie de montrer que derrière ce rocker looser il y a bien un rocker.

D’entrée de jeu, on remarque les similitudes avec son groupe d’origine : bon sang ne saurait mentir et "No Strings" fait penser à "Shake Me" et à Ace Frehley. Un bon solo se présente au milieu et la petite boucle du début fait penser au 90s. On a aussi droit à un petit côté Alice Cooper tout au long du disque (surtout la voix de Jeff). JUDAS PRIEST/OZZY (le riff de "Crazy Train" pour "Nightmare On My Street") viennent aussi en tête sur les titres les plus Heavy. D’ailleurs les solos de Jeff sont vraiment bien torchés là-dessus.
Jeff venant de la scène Glam 80's évidement la power balade (ici "Hello Or Goodbye") est là et elle s’en sort pas mal dans un esprit évidemment très CINDERELLA de "Heartbreak Station". N’oublions pas non plus ces deux superbes intermèdes acoustiques : "Ode To Page" et "Muse". Regardez les titres surtout le second vous verrez d'où vient l’inspiration !

Un bon p’tit disque d’un vrai rocker. Pas un incontournable mais ça fait plaisir d’écouter ces mecs qui ont la foi et que rien n’arrête : soyons franc au regard du titre, Jeff s’est servi du disque comme prétexte à une tournée… mais pas des stades, plutôt du petit club enfumés et assez peu fournis niveau public !

Morceaux préférés : "Asking For A Beating"/"Ode To Page"/"Nightmare On My Street".