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MOTHER'S FINEST - Black Radio Won't Play This Record (1992)
Par MYLES le 19 Avril 2022          Consultée 970 fois

Un soir de juillet en 2002 je me retrouve, à Stockholm où je suis en vacances, à un concert d’un groupe que je ne connais que de nom (lu de manière assez vague dans un magazine traitant du Hard 70s).
Et violente fût la claque (pas que d’ailleurs ! À la fin du concert le bassiste Wyzard me serra la main… Enfin me broyant littéralement les phalanges). Mais ce concert mes aïeux !!
Ce soir-là, je suis devenu fan et dans la foulée au stand de merch je prends "Black Radio".

Un groupe de noirs avec batteur et un guitariste soliste blanc (du nom de Gary "Moses Mo" MOORE ! Mais aucun lien avec notre Irlandais balafré) dans l’Amérique raciste des années 70, ça fait un peu tâche. Même si ce groupe est une machine de guerre qui tourne avec les plus grands de l’époque et leur met une claque (AC/DC / AEROSMITH / NUGENT / SABBATH etc.) leur carrière reste confidentielle. Et oui n’oublions pas que ce pays de la liberté autoproclamé à des stations de radios spéciales noirs, et du coup en opposition des spéciales blanches. Ces fameuses stations noires étant plutôt portées sur la Soul, le Blues, le Funk, le Disco ou le RnB (le vrai, pas la soupe actuelle) ; ceci explique le titre de l’album : le groupe se sait un peu le cul entre deux chaises au niveau de la diffusion et de la catégorisation de sa musique.

Sinon quand sort cet album en 1992 le groupe a pu entre temps splitter, puis se reformer (dans l’indifférence quasi générale) et là se concentre sur le noyau noir du groupe ; Effectivement le batteur et Gary ne sont pas de la partie. De jeunes loups comme FISHBONE (le guitariste Tracey "Spacey T" Singleton fait quelques solos en guest sur l’album), LIVING COLOUR et dans une moindre mesure EXTREME et les RED HOT ont popularisé le côté Fusion du Hard et du Funk… que les MOTHER’S avaient pour ainsi dire créé….
En parlant de LIVING COLOUR l’association Black Rock Coalition a aussi pour un temps permis aux musiciens noirs de sortir du ghetto ; mais le racisme et la violence restent de mise, remember l’affaire Rodney King qui enflamme Los Angeles aves des émeutes raciales cette même année 1992.

Du coup le premier morceau "Like A Negro" est un manifeste qui prend carrément une tournure politique. Bon après les MOTHER'S ne sont pas RATM en ce sens où la critique est certes présente mais n’est pas affichée en mode meeting politique. Le son bien Metal, même Thrash, est énorme et il va en être de même sur tout l’album. La force des MOTHER’S outre les instrumentistes (Ricky Medlocke de BLACKFOOT, qui a enregistré avec Wyzard, dira de lui que c’est le Jimi Hendrix de la basse ni plus ni moins) c’est les chants : unis sur scène comme à la ville Joyce « Baby Jean » s’occupe du côté gospel mâtiné d’intonations à la Tina Turner et Glenn lui prend le côté plus hargneux et aussi rappé. En parlant chiffon le batteur n’est autre que… leur fils ! Sacré famille quand même !

"The Wall "arrive tout en syncope et la partie rappée met une patate énorme. Là encore pas besoin d’être devin pour deviner le sujet de la ségrégation ! On parlait de Wyzard écoutez le break de basse de "Head Bangin And Booty Shakin"… Le solo de guitare qui suit est pas mal non plus d’ailleurs. Même dopé au son énorme bien heavy les musiciens n’oublient pas de groover (Nuno Bettencourt reconnaîtra s’être inspiré d’eux pour affiner ses rythmiques). Le morceau "Stop" quant à lui parle de ce phénomène de société qui commence de décimer nombre de gens : le sida. Autre problème de cette époque, la drogue, sous la forme du crack, est abordé avec "Crack Babies" (ces enfants qui ont une junkie comme mère). Même des morceaux Metal/Fusion plus convenus comme "Power"/Generator" ou "Attitude" sont illuminés par un travail de chœurs vraiment somptueux ; hé oui ce n’est pas les RED HOT là ; ici on pense l’école Motown et du coup ça chante juste !
Pour finir on a une belle balade "L.P.F "("Love, Peace And Freedom") qui clôture cet album sur une note Gospel/Soul. "Cry baby" a su également jouer avec brio la respiration, quand bien même musclée, teintée légèrement sudiste au milieu des uppercuts précédents. Encore une fois les chœurs sur ces balades sont du meilleur effet.

Évidement cet album est culte parmi les fans des MOTHER’S, évidement cet album est grand et évidemment… Tout comme semblaient le présager les musiciens cet album fut un échec. Un disque culte mais oublié !enfin pas par tout le monde (et surtout pas par le groupe qui base encore les ¾ de ses setlists que ce "Black Radio..." !)

Morceaux préférés : "The Wall"/"Like A Negro"/"Cry Baby"/"Power".

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   MYLES

 
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- Joyce 'Baby Jean' Kennedy (chant, chœurs, percussions)
- Wyzard (basse, chœurs)
- Glenn Murdock (chant, chœurs)
- Dion 'Bam-Bam' Derek (batterie, chœurs, percussions)
- Jimmy John 'J.b The Red Devil' Hayes (guitare)


1. Like A Negro
2. Power
3. Generator
4. Cry Baby
5. Shirt
6. The Wall
7. Attitude
8. Crack Babies
9. Head Bangin' And Booty Shakin'
10. Stop
11. Move (get Outta My Way)
12. L.p.f.



             



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