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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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2022 Original Sin
 

- Style : Atrocity, Eisheilig, Lord Of The Lost, Megaherz, Oomph!, Theatre Of Tragedy

SÜNDENRAUSCH - Original Sin (2022)
Par DARK BEAGLE le 10 Avril 2022          Consultée 1343 fois

Le cas de SÜNDENRAUSCH n’est malheureusement pas original. Il aurait même tendance à être assez générique d’ailleurs. C’est l’exemple typique du groupe qui ne joue pas une musique bien excitante et qui se repose sur des lauriers qui n’existent pas. Qui se touche la nouille, quoi. Et ce n’est pas avec ce deuxième album que la donne va vraiment changer. Et il n’est même pas question de la force de l’habitude, puisque la recette évolue quelque peu, sans pourtant sortir d’un certain carcan. Ça ne tourne pas en rond, mais presque. Et vous savez quoi ? Il existe une espèce de pénibilité de parler de ce genre de formation, parce que le tour de la question est fait rapidement. Genre là. Vous n’avez pas besoin d’en savoir beaucoup plus. Mais comme je vous aime bien, je vais essayer de vous expliquer tout ça (1).

Bon, déjà, SÜNDENRAUSCH, ce n’est pas vraiment un groupe, mais plutôt un duo qui s’entoure de musiciens de session. Ce duo est composé de Michael Albers aux guitares et Kira Sinister au chant et il a pour habitude d’enregistrer en compagnie de Chris Harms (LORD OF THE LOST) en tant que producteur et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier lui assure un son plus que décent, très professionnel. SÜNDERAUSCH n’est pas signé sur un label et il gère sa carrière et ses sorties lui-même. Ce détail, qui n’en est pas vraiment un, rend d’autant plus pénible le fait d’avoir des choses pas sympa à dire par la suite.

La formation fait appel au crowdfunding pour financer ses albums et ils ont suffisamment de fans pour parvenir à en sortir de façon assez régulière. "Original Sin" est leur second véritable album, mais elle a également commis quelques EP et mini LP. Mais "Original Sin" marque quelques changements. Tout d’abord, ici le chant est entièrement assuré en anglais. Vous aviez certainement compris, qu’avec un tel nom, les SÜNDENRAUSCH sont allemands, de Hambourg plus précisément. Ensuite, il y a sur ce disque une participation remarquée de Chris Pohl de BLUTENGEL sur le title track. Puis la chanteuse se retrouve pour la première fois sexualisée sur la pochette, quand le groupe avait réussi à éviter cet écueil jusque-là.

Oui, je sais, vous allez me dire « meuh non, elle est très bien cette jaquette, ça donne bien envie d’en découvrir plus ». Bande d’obsédés, va. SÜNDENRAUSCH se contente juste de rentrer un peu plus dans un moule que bien d’autres fondations du Metal Gothique ont façonné à travers le temps. Cela ne les empêchait pas de taper dans certains stéréotypes par le passé, mais bon, là ils se contentent d’enfoncer des portes ouvertes en jouant avec la plastique de sa chanteuse. Bref, ce n’est pas grave en soi, hein, mais bon, c’est le premier détail qui m’a fait tiquer.

Ensuite, découvrons la musique à proprement parler, le reste est du domaine du détail. Elle n’a jamais été très originale. Un peu de gros riffs à l’allemande, genre à la RAMMSTEIN si vous voyez le truc, des relents plus Rock, une guitare bien présente soutenue par des nappes de claviers relativement prévisibles. Le point fort ? Le chant de Kira Sinister, vraiment intéressant, puisqu’elle ne se sent pas obligée de pousser des vocalises qui auraient parfois plus leur place à l’opéra plutôt que sur un disque de Metal (2). Il y a de la puissance et surtout, dans sa langue maternelle, elle sait modeler les émotions. Ce qu’elle fait un peu moins bien quand elle évolue en anglais, où elle se concentre plus sur une efficacité plus directe, moins suave.

Ici, SÜNDENRAUSCH va faire évoluer sa formule en poussant sur les effets plus Électro, qui pour le coup trahissent complètement leur pays d’origine. Ils voulaient se faire passer pour italiens, ils étaient mal barrés. C’est d’autant plus flagrant sur le title track, où la voix grave de Pohl accentue encore cette impression. C’est très générique et beaucoup de noms auraient pu être associés à cette chanson. Vous mettez Till Lindemann, Dero Goy ou Lex Wohnhass (MEGAHERZ) et vous obteniez le même résultat, à quelques nuances près. Vous changiez la chanteuse, cela aurait pu devenir un morceau d’une autre formation allemande sans que cela ne choque quiconque.

Et dans cette univers où tout devient interchangeable, le groupe mise sur des inspirations plus Pop, parfois très années 80 dans l’idée, pour construire des compositions qui se veulent directes et sans fioritures inutiles. Les refrains sont particulièrement bien calibrés et vont souvent faire mouche, il n’est pas rare d’être surpris à en fredonner un après l’écoute de l’album, même si on a pas pu s’empêcher de tiquer auparavant (celui de "Necromancy" rentre typiquement dans cette case : à la limite de l’agaçant tellement il semble sucré alors que l’Electro sur les couplets, alliée à la guitare, se veulent plutôt motivant).

Mais l’ensemble s’essouffle toutefois assez vite et la durée de vie de cet album s’en trouve d’autant plus réduite. "Original Sin", c’est le genre de disque que l’on va passer en soirée en compagnie d’amis qui n’aiment pas forcément le Metal, qui pourraient tiquer par l’aspect abrupt de certaines parties de guitare ("Black Water"), mais qui se laisseront séduire par les rythmes simples et pas trop martiaux des rythmiques et par l’aspect Pop de certains refrains qui restent bien amenés même s’il ne faut pas s’attendre à autant de profondeur que sur les morceaux chantés dans la langue d’Angela Merkel.

Vous allez dire : « que de négativité ! » (3) et vous n’auriez pas totalement tort. Je noircis énormément le trait parce que SÜNDENRAUSCH semble jouer avec la facilité alors que je préfère quand un groupe s’essaye à la roulette russe quand il s’attèle à un nouvel album. Si vous ne connaissez pas la formation, vous serez peut-être séduits (4) par le côté accrocheur développé par les morceaux. Si vous connaissez ou que vous êtes particulièrement exigeant, l’arrêt sur ce disque n’est pas une obligation. Ce ne serait pas une perte de temps, mais il y a bien des moyens de l’utiliser de meilleure façon.

(1) Qui a dit « fallait surtout pas » ?
(2) Ce qui n’est bien sûr qu’une provocation gentiment gratuite.
(3) En même temps, je suis le pessimiste de l’équipe.
(4) La blague consistait à rajouter « ou vous penserez à Kira lors de votre prochaine douche », mais chaque fois que je fais une plaisanterie de ce genre, bizarrement, on me le reproche dans les commentaires et on en oublie la musique. Ce n’est pas sérieux les gars…

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- Kira Sinister (chant)
- Michael Albers (guitare, claviers, programmation)
- Benjamin Mundigler (basse)
- Chris Harms (chant, boîte à rythmiquee - invité)
- Chris Pohl (chant - invité)


1. Dawn Of Time
2. Red Sun
3. Trapped In Limbo
4. Original Sin
5. Black Water
6. Necromancy
7. Demon
8. Mortals
9. Collide
10. Electric Prayer
11. Halo
12. The Lost Ones



             



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