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SOUTHERN ROCK  |  STUDIO

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2021 Can We Get A Witness
 

- Style : .38 Special, The Black Crowes, Blackfoot, Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet

The GEORGIA THUNDERBOLTS - Can We Get A Witness (2021)
Par DARK BEAGLE le 22 Février 2022          Consultée 1447 fois

Le Southern Rock et la France, ce n’est pas la plus grande des histoires d’amour. Vous pouvez toujours objecter que LYNYRD SKYNYRD, ce n’est pas du pipi de chat, que BLACKFOOT, à une époque, ça déménageait bien, que MOLLY HATCHET a une imagerie super Heavy Metal mais que ça n’en est pas. Oui, ces groupes sont connus, cela ne fait aucun doute, mais la couverture médiatique du genre reste maigre et sur Nightfall, nous n’avons même pas de section qui lui est entièrement dédié et nous sommes au final assez peu à en parler. Le Rock Sudiste comme on dit par chez nous (sans pour autant désigner ce qui vient de Marseille) est tellement typique des USA, provenant souvent des régions sous la « ceinture de pauvreté », les états les plus pauvres du pays de Ronald McDonald et berceau du Rock’N’Roll, qu’il parle plus aux Ricains, comme dirait Michel Sardou. Pouvant paraître désuet (la marge d’évolution du genre est tout de même assez mince), de nouvelles formations continuent à apparaître, comme les GEORGIA THUNDERBOLTS.

Il ne faut pas confondre ces derniers avec les GEORGIA SATELITES (excellent groupe au passage). Les THUNDERBOLTS (à ne pas confondre avec l’équipe de super-vilains de chez Marvel) se glissent dans les sillons tracés par LYNYRD SKYNYRD à la grande époque, tout en sonnant de façon plus rude. Nous retrouvons tous les ingrédients propres au genre. Un style qui n’est pas toujours facile à définir, qui emprunte beaucoup au Blues, à la Country et ce que l’on nomme souvent l’Americana ainsi que dans le Rock plus dur, avec des chanteurs ayant souvent la voix traînante et l’accent du sud (et qui se la jouent cowboy dans le style bien que venant de grosses villes et pas de la campagne. Les mecs qui nous intéressent ici viennent de Rome. Pas en Italie, mais en Géorgie. Pas en Europe, mais… Oh puis merde !). Les harmonies de guitare sont bien présentes, l’harmonica est à l’affût. Vous êtes prêts ? Alors apprêtez-vous à vivre 53 minutes au rythme du Sud.

Déjà remarqué avec un EP portant fièrement leur blaze (Bailey) en 2020, les GEORGIA THUNDERBOLTS n’ont pas attendu trop longtemps pour sortir un premier album bien chargé, mais en restant toutefois digeste niveau durée. 53 minutes, ça peut paraître long, mais ici cela convient plutôt bien à la musique proposée, qui aime prendre son temps, qui se développe avec une certaine nonchalance, qui se donne les moyens d’exister à son rythme, sans se presser. Proposant aussi bien des titres très directs que des choses plus intimistes, les musiciens jouent comme si nous étions toujours en 1974, que le SKYNYRD assommait tout le monde avec le remuant "Sweet Home Alabama" quand "Simple Man" et "Free Bird" résonnaient encore dans les mémoires, plus calmes tout en étant majestueux. Vous vous remettez dans l’ambiance ? Vous sentez la moiteur du Sud vous toucher, cette humidité qui vient coller le tissu de votre chemise à la peau ? Vous pouvez fermer les yeux et revivre cela, pendant ce disque.

Mais pour autant, The GEORGIA THUNDERBOLTS ne sonne pas passéiste. Pas de la façon dont nous pourrions l’entendre en tout cas. Bien sûr, ils sont très respectueux du style, nous retrouvons tous les codes, avec ces chœurs qui prennent aux tripes, les harmonies très travaillées où la guitare se taille la part du lion, une rythmique qui groove avec délicatesse, très présente mais pas forcément envahissante (certaines formations du genre évoluaient avec deux batteurs, comme .38 SPECIAL par exemple, de nombreuses autres avec trois guitares). Mais ils disposent d’une production plus moderne, plus tranchante, qui leur permet de faire ressortir le côté Hard Rock bien plus efficacement. Écoutez "Take It Slow" pour vous en rendre compte. Le riffing est très classique dans le genre, le chant également, mais cela va droit au but, cela ne s’encombre pas d’artifices inutiles, ça sue, ça tempête et ça parvient malgré tout à sonner de façon plus actuelle que tous ces combos légendaires qui ont façonné le genre.

Il est facile alors de se laisser prendre au jeu. T.J Lyle ne fait pas illusion derrière le micro. Il contribue beaucoup à la réussite de l’ensemble tant il s’adapte bien aux différentes ambiances proposées sur ce disque. Que ce soit sur l’entraînant "Lend A Hand" ou sur le plus intimiste "Looking For An Old Friend", il répond toujours présent. Parfois, nous pouvons avoir l’impression que le spectre de Ronnie Van Zant n’est pas loin, mais Lyle se veut très efficace sur les morceaux les plus enlevés, à l’image de "Spirit Of A Workin' Man", qu’il habite totalement. Derrière lui, ça suit, ça accompagne, ça prend les devants quand il s’agit de placer des soli courts et efficaces, ou pour le seconder dans le chant, pour donner une ampleur qui n’a rien d’anecdotique à certains titres. Et l’émotion qui transpire de nombreuses chansons ferait fondre un bloc de banquise en plein hiver polaire, ce qui rajoute au charme du quintette.

Puis il y a ce final, ensorcelant, qui repose sur un riff simple, une mélodie entêtante : "Set Me Free". Un morceau destiné à devenir l’hymne définitif de ce jeune combo, tant il résume à lui seul l’album en son entier, sur sept minutes, les plus envoûtantes d’un ensemble qui pourtant ne manque pas de moments forts. Il s’agit peut-être bien là du titre le plus roots de l’album, celui qui renvoie le plus au passé, avec brio et un certain culot, quelque part. Et là, on a juste envie de remettre le disque sur la platine, de reprendre une fois de plus le voyage. Fermez les yeux, vous êtes sur la route 66. Mais résumer "Can We Get A Witness" à un album pour passer le temps quand on avale le bitume serait toutefois une grossière erreur.

Bien entendu, la formule proposée n’a rien de novatrice. Ils sont nombreux à avoir emprunté ce sentier avant eux. Et pas que des petites pointures du genre, hein. Mais The GEORGIA THUNDERBOLTS reprend magnifiquement le flambeau et ce premier album est une petite bombe qui ne demande qu’à exploser un peu partout. Trente ans plus tôt, le groupe aurait pu être un sérieux concurrent à l’explosion commerciale des BLACK CROWES bien que la formation originaire de Rome ait un spectre musical moins large et plus roots au final. Cela n’empêche en rien ce "Can We Get A Witness" d’être une des très bonnes surprises de l’année 2021, dans le genre Hard Rock pour faire simple, dans le Southern Rock si l’on tient absolument à être précis. En tout cas, les THUNDERBOLTS méritent votre attention et que vous sacrifiez un peu de temps pour les découvrir.

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- T.j. Lyle (chant, claviers, harmonica)
- Logan Tolbert (guitare)
- Riley Couzzourt (guitare)
- Zach Everett (basse, claviers, chant)
- Bristol Perry (batterie)


1. Take It Slow
2. Lend A Hand
3. So You Wanna Change The World
4. Looking For An Old Friend
5. Spirit Of A Workin' Man
6. Midnight Rider
7. Be Good To Yourself
8. Half Glass Woman
9. Dancin' With The Devil
10. Can I Get A Witness
11. Walk Tall Man
12. It's Alright
13. Set Me Free



             



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