"Unity" est pour moi un paradoxe. Second album de B.M. sous le nom de SKYFOREST, il se montre en tout point comme une version revue et améliorée de son prédécesseur. Mais là où "Aftermath" se montrait tel un petit cocon douillet de mélancolie, "Unity" est, et là est le paradoxe, une source de joie quasi euphorique par instants malgré une tristesse bien présente aussi bien dans la musique que les paroles. Et clairement, je ne vais pas vous le cacher, j’aime profondément cet album (d’ailleurs, merci Miss DS de l’avoir mis dans la boîte à demandes, sinon je pense que ce serait resté dans ma tête sous forme de projet pendant un long moment).

Comparé à "Aftermath", "Unity" est un sacré bon en avant, la naïveté d’avant a été remplacée par une écriture beaucoup plus recherchée et variée. En résulte une musique plus aérienne et atmosphérique tout en étant plus riche aussi bien en terme de composition que de sonorités. Je prends par exemple la flûte qui était déjà dans l’album précédent, elle est ici bien plus présente et plus maîtrisée, apportant par exemple une touche presque Folk à "Autumnal Embrace". En plus de ça, les morceaux sont aussi plus homogènes, ce qui fait que je me perds beaucoup plus facilement dans l’album car les morceaux se fondent les uns dans les autres avec facilité, ce qui rend l’impression de se perdre dans l’album bien plus présente que sur "Aftermath". D'autant plus que l'album est pensé et arrangé pour former un tout dont les morceaux, même si on peut totalement les écouter de manière indépendante, prennent tout leur sens dans la manière qu'ils ont de se lier les uns aux autres.

Néanmoins, j’ai quand même un problème avec cet album. Il est certes bien meilleur qu’"Aftermath" et mérite clairement sa note parce que tout est juste parfaitement bien agencé pour que l’écoute soit absolument parfaite mais il y a un truc : le chant. Alors on a beaucoup plus de chant clair que sur "Aftermath", là, c’est pas le problème, surtout quand il arrive toujours au meilleur moment et qu’il juste beau à en pleurer. Non, le problème c’est qu’on a plus de hurlement lointain empli d’une sincère douleur et qu’on a à la place une sorte de shriek strident qui cherche plus à nous susurrer ses paroles mélancoliques qu’à nous jeter des émotions au visage. Et quand bien même ce serait bien fait (ce qui, je vous rassure est quand même le cas), et bien je trouve qu’on y perd au change.

M’enfin bref, à côté de ça, l’album est un sans-faute qui impressionne par sa prise de maturité comparé à "Aftermath". En vrai, je ne sais que dire de plus. J’aime énormément cet album et chaque écoute me fait énormément de bien. Donc si avez aimé "Aftermath", "Unity" est clairement pour vous. L’album est ce que j’appelle un album plus. Plus lumineux, plus mature, plus varié aussi. En fait, malgré sa grande mélancolie, surtout dans ses paroles, "Unity" s’avère être un album incroyablement feelgood dont la beauté n’a d’égal que les émotions qu’il provoque.