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2015 Skym
2021 Ôfstân
 

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KJELD - Ôfstân (2021)
Par MEFISTO le 13 Avril 2021          Consultée 1773 fois

Le revoilà enfin, le combo sorti de nulle part en 2015 qui a insufflé une sacrée dose d'espoir aux fans de Black crado aux accents mélodiques et atmosphériques. Plus de cinq ans après ce vibrant hommage au ténébreux royaume des glaces, KJELD revêt son lourd manteau de nouveau pour explorer de nouvelles terres inhospitalières, prêt à capitaliser sur son premier investissement payant.

Première observation de taille : le son s'est affiné et éclairci. KJELD s'est adjoint les services d'un producteur beaucoup plus expérimenté que sur "Skym" et le résultat est absolument superbe. Ceux et celles qui aimaient le son plus raw du premier skeud devront faire leur deuil rapido – ou hurler à la trahison, car KJELD est désormais dans les ligues majeures. Enfin, techniquement parlant, c'est impec'. Pour le reste, le sommet est encore loin ; on peut gagner une bataille, mais perdre la guerre si on s'assoit sur ses lauriers.

Or, vous vous doutez que les Néerlandais reprennent là où ils ont laissé en 2015 ! Avec plus de fougue aussi, parce que la production sur "Ôfstân" fait davantage la part belle aux riffs frigorifiques, aux mélodies aériennes et à une section rythmique dont on distingue chaque modulation. Un des plus beaux joyaux de cet orchestre est le synthé, passé à la trappe dans les crédits, qui rehausse pourtant nombre de pépites jusqu'à un degré d'intensité assez remarquable. Prenez juste les notes de "Betsjoend", "Ôfstân" et "Wite Fokel" et vous aurez un parfait exemple de l'emploi polyvalent de l'instrument ; il sublime le premier, bridge le second et donne le ton au troisième, qui s'emballe alors dans une orgie homérique qui déboîte. Il se fond parfaitement dans cette forêt boréale que plante KJELD à coups de hache, tantôt véloces et poignants ("Asbran"), tantôt juste assez harmonieux pour vous tirer quelques frissons d'extase ("Wylde Rixt"). Parlant d'extase, que dire de la dernière minute de "Falske Doop" ? Putain, je peux mourir heureux…

KJELD évolue et s'éloigne du côté raw qui le caractérisait davantage sur "Skym", qui l'a quand même consacré comme une recrue de l'année en 2015. Les Néerlandais ouvrent déjà leur jeu, en s'appuyant sur les ingrédients acres et pestilentiels de leur succès précoce pour offrir une large palette (du brûlot coloré "De Iensume Widner" aux montagnes russes de la pièce-titre) et en y ajoutant une mélodicité, une batterie parfaitement dosée et une prise de risques adéquate pour un second skeud. On dirait un mélange de WINDIR et de LUNAR AURORA, qui aurait trop fêté avec ABBATH ! Ce mélange rend cette musique, sensée être violente, accessible et agréable à l'oreille.

Bref, avec cinquante-cinq minutes divisées en neuf morceaux, vous êtes mûrs pour une foutue descente dans les abysses de la froidure, jusqu'à ce que vous ne puissiez plus vous rappeler d'où vous venez. C'est le propre de tout artiste de grand talent de pouvoir nous dépayser, de s'emparer de notre esprit pour l'amener aux confins de l'Univers. Pour moi, il n'y a que le Black et le Prog qui peuvent vous asséner une mandale qui vous fera voir une telle constellation d'étoiles. Sur "Ôfstân", la toile céleste est bien tendue. J'aurais aimé que la clôture "Konfrontaasje" se termine moins brusquement, car on tenait là un filon des plus dorés… Mais bon, j'essaie de couper les cheveux en quatre, personne qui apprécie cet album ne me le reprochera !

KJELD récidive donc avec un album aussi réussi que "Skym", à la facture distincte et gorgé de promesses pour l'avenir. Avec deux uppercuts à son palmarès, le quintette empoigne solidement les rennes de son destin. Conduira-t-il un char étincelant à travers une foule en liesse ou se contentera t'il d'une voiturette brinquebalante pour traverser les villages qu'il incendie ? Le conquérant sera-t-il empereur ou général ?

J'ai déjà hâte de voir et d'entendre ce que le groupe a en réserve dans ses tripes, car pour le cœur et les couilles, je ne suis pas inquiet.

Podium : (or), "Wite Fokel" (argent) "Asbran" – "Betsjoend", (bronze) "Falske Doop".

Indice de violence : 3,5/5.

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   MEFISTO

 
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- Fjildslach (batterie)
- Swerc (basse)
- Tsjuster (guitare)
- Skier (chant)
- Bile (guitare)


1. Betsjoend
2. De Iensume Widner
3. Wylde Rixt
4. Ôfstân
5. Asbran
6. Wite Fokel
7. Falske Doop
8. Skaad
9. Konfrontaasje



             



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