Pourquoi, mais pourquoi donc sortir un qi petit LP ? Il aurait été tellement préférable d'attendre pour gâter vraiment les fans avec un deuxième album ! Après tout, "In Forgotten Sleep" était assez frais dans nos mémoires, ayant marqué le mois d'août 2017 de si forte manière… Quoi ? Les Américains piaffaient simplement d'impatience pour nous envoyer ces cinq titres à la gueule ? Ouais… C'est pas fou.

Et ça s'entend. Boum !

Pas si clairement par contre, car la prod' de "Edge Of Eternity" est à chier contrairement à leur premier skeud. Mais bon, nos premiers apparts sont souvent miteux, même si on pense mériter le Klondike parce qu'on se trouve si beau et talentueux dans l'miroir, n'est-ce pas ? Non, ça s'entend parce que durant trente minutes, LÖR nous prouve qu'il a la carrure pour enchaîner les succès, il a les épaules pour supporter cette pression qu'il s'est mise lui-même trois avant auparavant. Mais…

Après la déferlante "In Forgotten Sleep", semblant s'être échappée en réponse au génie précoce des compatriotes de WILDERUN, on était en droit de rêver GROS. Très gros. D'énormes rêves épiques, mélodiques, éthérés, météoriques, dans lesquels les plus jolies et vibrantes aventures se déroulent sur des nuages roses et orangés. Pas à la Hendrix shooté à la boucane et au PCP, au Power Metal puissant et recherché, les clichés au placard ; pas de dragons, d'épées ou d'épopées chevaleresques chez cette nouvelle souche de créateurs, que du pur Progressif influencé par n'importe quoi nous en foutant plein les esgourdes. Et c'est propre, ça n'empeste pas le patchouli.

La recette plaît aux plus bruts des cerveaux métalliques en raison de cet éventail si large que brandit LÖR, sur les traces de son homologue WILDERUN, qu'il espérait peut-être égaler, mieux, dépasser avec sa prochaine grafouille. Eh ben… Ce n'est pas avec un E.P. de trente minutes qu'il y arrivera.

Et pourtant, pourtant... Il y a amplement à manger sur ce trop court effort. Les Américains sont de vrais fêtards doucereux, avec leur savante alliance d'airs entraînants, de refrains et de grattes marquant au fer rouge. Un vrai moineau volant à tout vent, nous sifflant ses trouvailles comme un vétéran capable de jongler avec du lourd et de la légèreté (le superbe duo "Ruin" – "Relic"). Mais… (encore une fois)

Mais ce n'est pas assez pour nous garder la queue au garde à vous. On tombe à court comme ce n'est pas permis. C'est frustrant et ça ne devrait pas. Coït interrompu, tout ça, bleh.

Alors pour le contenu, on peut étirer jusqu'à un 4, mais pour le contenant, qui s'abat sur notre tête comme un marteau meurtrier, on ne peut que s'évanouir de dégoût. Et ce son, ce mix pourri écrasant les rares orchestrations ? Brrrrrrrrrrr...

Qui aime voir les lettres EP de toute manière ? Fuck that.

Podium : (or) "Ruin", (argent) "Edge Of Eternity", (bronze) "Relic".

Indice de violence : 2,5/5.