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POWER METAL  |  STUDIO

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1998 Timescape
1999 1 The Prophecies
2020 Phoenix
 

- Style : Yngwie Malmsteen, Stratovarius
- Membre : Book Of Reflections, Wingdom, Trouble, Thaurorod, Rhapsody, Mehida, GrÖnholm, Chastain
- Style + Membre : Sonata Arctica, Cain's Offering, Thunderstone, Firewind, Virtuocity, Symfonia
 

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KENZINER - Phoenix (2020)
Par HAPLO le 26 Décembre 2020          Consultée 1255 fois

Tu pourrais, si tu l’osais, cher lecteur en quête de nouvelles sensations, te risquer à utiliser notre moteur web préféré, pour lancer une recherche globale à partir des termes sciemment choisis « guitariste finlandais Metal », puis t’éblouir, devant ce parterre de résultats allant de Timo Tolkki, en passant par Roope Latvala et autres Petri Lindroos. Décontenancé, mais tenace, tu irais peut-être jusqu’à te risquer à consulter cette si belle encyclopédie wiki-connectée dans sa rubrique « catégorie : guitariste de Heavy Metal finlandais », ce qui te permettrais de dénombrer en plus les Zachary Hietala, les Markus Toivonen sans oublier l’indéboulonnable Emppu Vuorinen…. Mais concernant la trace, même infime, du nommé Jarno Keskinen et ben… que nenni ! Pas l’once d’un début de commencement de référencement digne de ce nom !

Car concernant ce doux pays nordique répondant au nom de Finlande, où le Metal occupe une place de choix, même le groupe improbable HEVISAURUS (dont les musiciens sévissent sur scène en costumes de reptiles préhistoriques !) s’adressant à un public enfantin, est répertorié alors que le silence radio le plus total sert d’échos pour l’ami Keskinen et son combo de prédilection KENZINER… Alors comme dirait un vieil ami ayant servi dans les troupes de marines : What’s the fuck?

Le « fuck » vient peut être, comme l’ont souligné mes illustres prédécesseurs, du fait que notre beau guitariste à la tignasse blonde indémodable et au déhanché certain, et aussi talentueux soit-il, joue quand même sur un bon gros double handicap ! Le premier, historique, est qu’il ne semble pas supporter la stabilité au niveau des musiciens qui l’entourent : équipe initiale en quasi totalité remaniée après la sortie du premier opus ("Timescape" 1998) dont un nouveau line-up officiera sur le second ("The Prophecies" 1999) en y incluant forcément un changement de style pour les fans de la première heure. "The Last Horizon" qui paraîtra seulement en 2014 poursuit dans cette logique avec l’ami Keskinen comme unique rescapé. Le tabasseur de fûts Make Lievonen sera le seul à survivre six ans plus tard sur la dernière sortie en date Keskinen-KENZINER dont nous allons parler aujourd’hui parue le 26/06/2020, à savoir "Phoenix".

Ce qui m’amène au second handicap, et pas le moindre, car comme tu l’auras habilement calculé cher lecteur, quinze longues années se sont écoulées entre les parutions initiales de 1998/99 et l’accouchement de "The Last Horizon", soit une bonne génération dans le temps métallique où les modes passent et les combos fleurissent au rythme que l’on sait… pour finalement aboutir sur une dernière sortie en 2020 après encore six longues années de gestation ! Sachant que ces durées cumulées pourraient décourager le fan le plus furieux, on peut facilement en imaginer les résultats en terme de popularité avec en surplus un guitariste doué, c’est indéniable, mais au nom pas super mémorisable… Bref, la loose. Nos moteurs et encyclopédies web sont donc là pour nous le rappeler : la mémoire (d’avant 2000) est fugace.

Alors, effectivement, le petit binoclard baveux du premier rang qui passe ses nuits à compter les fautes d’orthographe sur l’Encyclopaedia Metallum pourra toujours m’affirmer que notre beau guitariste finlandais n’a pas vraiment chômé durant ces interludes, qu’il s’est illustré dans des formations comme VIRTUOCITY (sous le pseudo énigmatique de « Jaron-sebastien Raven ») ou LET ME DREAM et depuis 2018 au sein de GHOST MACHINERY… ouais, ok d’acc… mais on reste quand même dans du local finno-finlandais et il n’empêche que KENZINER, ce frais combo délivrant du Power Metal mélodique pêchu teinté de néo-classique et chronico-apprécié sur NIME, était quant à lui bien tombé aux oubliettes du métal !
Et voilà t’y donc pas que notre petit génie de la musique se remet à KENZINER ! Ayant rattrapé au vol un chanteur polonais en la personne du très convaincant Peter "Zinny" Zalesky et du claviériste argentin, le non moins engageant Ariel Perchuk, il nous ressort son vieux joujou du placard et nous propose dans le style Power-attendu dix obus sonores sur fond hiéroglyphique de cosmogonie égyptienne… "Phoenix", comme l’indique sa (jolie) pochette chargée, c’est un peu la somme des cadeaux qu’on a pas reçu depuis 2014 : riche et peaufiné !

Riche, car KENZINER c’est d’abord des rythmiques ciselées aux petits oignons, puissantes et volontairement entraînantes soutenues par des lignes de claviers qui renforcent ainsi leur efficacité en y insufflant un petit gimmick mélodique de derrière les fagots. Les soli courts et techniques de notre prodige blond à six-cordes viennent très harmonieusement se poser sur ces autoroutes métalliques avec, il faut le lui accorder, un sens de la mesure et de l’équilibre qui échappent souvent aux musiciens doués… et qui veulent le faire savoir en chargeant un tantinet la barque ! À l’image des trois morceaux d’ouverture qui signent la première moitié de "Phoenix", les rythmes sont globalement rapides et font immédiatement entrer l’auditeur dans le vif du sujet : guitares et arrangements ultra-pêchus, chant tour à tour obsédant ("Eye Of Horus") ou accrocheur ("Shadows Of The Moon"). L’organe vocal de l’ami Zalesky, avec ses relents d’adolescent éraillé mais surtout ses indéniables capacités à monter dans les aigus (ainsi qu’un coffre 100 % pure metalleux !) se coule quand à lui parfaitement dans ce moule dédié à la puissance et l’efficacité. Les chœurs (ponctuels mais présents) ainsi que la base rythmique double-grosse-caissienne irréprochable viennent asseoir cette sympathique recette, certes connue, mais toujours agréable à déguster, et pour le coup assez joliment présentée.

Peaufiné, parce que l’on sent bien que l’ami Keskiner, en revenant six longues années après son dernier opus, a quand même voulu correctement préparer ce comeback : production irréprochable, mix équilibré, son puissant et chaleureux mettant justement en valeur des structures qui, sans être alambiquées, font quand même la part belle à de nombreuses variations, transitions et autres bridges et où les musiciens, tout en faisant preuve de technicité, ne cèdent pas à la tentation de l’escalade, ce qui leur permet de rester naturels. Appréciable. Des titres tel l’inattendu "Curse Of The Pharaoh" avec sa rythmique fine et travaillée mais surtout avec son thème mélodique obsédant qui ne vous quitte plus, ou encore le très mélodique "Phoenix Rising", morceau manifestement créé sur mesure pour le chant « Zaleskyen » sur lequel le frontman donne toute la mesure de son talent auquel répond un solo « Keskinerien » agréablement plus long que ses prédécesseurs ; illustrent très agréablement le retour aux affaires de notre guitare-hero finlandais, même inconnu du grand public ! Le bonhomme sait encore y faire…

... Mais retombe rapidement dans ses vieux démons ! Car il faut bien l’avouer, même si je suis de nature positive, j’essaye quand même de rester réaliste : or, "Phoenix" demeure un album désespérément classique au regard des productions actuelles en général et nord-européennes en particulier. Air de déjà entendu, mélodies ou arrangements qui, sans être des plagiats à proprement parler, fond quand même (très) fortement penser à du bon vieux STRATOVARIUS ("The Mirror" au sentiment d’avoir déjà été entendu mille fois) ou du plus récent LORDS OF BLACK ("Tears Of Destiny")… Bref, on sent que nos zicos entichés d’orientalisme n’ont pas forcément voulu trop se casser la nénette et ont réduit la prise de risque / d’originalité, à une marge proche de zéro. Ce que ne pourront malheureusement guère rattraper le sympathique mais trop linéaire "To Hell And Back" et encore moins le sirupeux et sans réel relief "The Miracle" malgré la présence d’un ch’tit solo en acoustique attrayant pour ce dernier.

Sortant du bois de manière inattendue après ces longues années de silence, KENZINER nous livre un "Phoenix" soigné dans la forme mais malheureusement trop prévisible sur le fond. Car l’œuvre proposée ici par ce guitariste indiscutablement doué, si elle présente de belles qualités à titre individuel, risque fort de se noyer dans les remous du fleuve des innombrables productions actuelles… J’espère me tromper.

Me hissant à grand-peine sur la pointe des pieds pour la cause des minorités inconnues d’Internet comme à celle de la grandeur du talent anonyme, j’assigne un 3/5 pusillanime (note réelle 2,5/5) au "Phoenix" réincarné de ses cendres… et en souhaitant que celles-ci ne soient pas figées à jamais par l’oubli et la poussière au fin fond d’une vieille crypte égyptienne...

- pour la bonne surprise : "Curse Of The Pharaoh".
- pour le chant : "Phoenix Rising".
- pour sourire en pensant à STRATOVARIUS : "The Mirror".

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   HAPLO

 
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- Peter 'zinny' Zalesky (voix)
- Jarno Keskinen (guitare)
- Ariel Perchuk (claviers)
- Jupi Hjelt (basse)
- Make Lievonen (batterie)


1. Eye Of Horus
2. Listen To The Devil
3. Shadow Of The Moon
4. Tears Of Destiny
5. The Mirror
6. Osiris Rising
7. Curse Of The Pharaoh
8. To Hell And Back
9. Phoenix Rising
10. The Miracle



             



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