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2020 Damnation Is My Salvation

WITCHES HAMMER - Damnation Is My Salvation (2020)
Par CITIZEN le 24 Décembre 2020          Consultée 1283 fois

Novembre 2020, l'apocalypse qui se dessinait en début d'année n'est malgré tout pas encore tout à fait là. Typhons, émeutes et pandémies sans fin nous réservent sans doute encore pas mal de bordel pour la fin de l'année (mais toujours moins qu'en 2021), mais c'est cool de voir que les vieux briscards gardent le moral et semblent même plus vaillants que jamais. Je vous présente WITCHES HAMMER- vous connaissez pas ? On pourrait présenter cet album comme une revanche anachronique d'un Neat records qui exécute Les acteurs de l'ombre puis se tire un coup de bazooka dans la tempe au milieu du champ de ruines, zieutez cette pochette tellement actuelle, comme le snap d'un shuriken-speed-metal-wheel en fusion lancé vigoureusement par Keith Warslut en personne à travers l'univers, capturé au moment de son impact à pleine force avec la surface d'une anonyme planète distante - la pochette la plus honnête de la décennie !

L'intro à peine passée et j'ai déjà grillé ma meilleure cartouche - forcément ça va causer DESTRÖYER 666, GOSPEL OF THE HORNS et tout ça, y a même une chanson convenablement épique qui s'appelle "Solar Winds" c'est dire si les grands esprits se rencontrent. Les WITCHES HAMMER ne pourraient certes pas être moins australiens puisqu'ils sont canadiens donc antipodesques, pourtant, comme chacun sait, c'est de ces solitudes recluses, qu'elles soient de glace ou de braise, que déboule toujours le Metal le plus bouillonnant. WITCHES HAMMER est plutôt le premier groupe d'une star, une vraie, le fameux Marco "non, je vais jamais à la salle et je ne sais même pas ce qu'est qu'un stéroïde, pourquoi tu poses cette question", banco, que vous connaissez également sans le savoir comme guitariste d'un temps chez BLASPHEMY sous le pseudo d'Enculeur traditionnel de la déesse de la perversité (traduit par mes soins), également dans son groupe de Death Metal écrabouillatoire TYRANT'S BLOOD. Comme quoi, quand Nuclear War Now! ne fait pas son beurre sur la 428ème réédition annuelle de BLASPHEMY, ils ont quand même le flair d'aller chercher les copains (enfin, Marco et son tout nouveau line-up) pour boucler la boucle : WITCHES HAMMER a existé pas mal de temps dans les années 80 sans jamais sortir autre chose que démos et EP.

On comprend donc qu'aucun des intéressés n'a spécialement l'envie ou l'intérêt de changer la formule et ce "Damnation Is My Salvation", qui vous saute à la gueule tel un alien ayant incubé au chaud particulièrement longtemps dans les tripes d'un space marine (pour le côté inattendu et pour le côté qui t'arrache la tête), reprend les choses exactement telles que le groupe les avait laissé trois décennies auparavant, telle une décharge de Speed/Thrash issu d'un monde plus simple tonnant comme un signe de ralliement au milieu d'une scène Metal éparpillée. Mélange chaotique d'un premier SLAYER avec donc un son parfois épique de bon aloi à l'australienne et la rage autiste d'un RAZOR en prime, "Damnation Is My Salvation" est primitif, énergique, sans limites, Le plus ? La touche menaçante et étouffante qui distingue ce genre des sorties de Thrash pizza à logo jaune vomi, les grandes bouffées épiques et les relents de bête sauvage élégamment enchâssés, aussi bien pour les deux morceaux anciens que les nouvelles compositions. Les rythmes de cavalcades infernales, les breaks foutraques, les petits moments qui sont comme autant de signaux tacites pour mosher, lever le poing en cadence rapidement ou pas, les breaks de gogol – mais oui, ils sont là aussi, pas besoin de stresser. Cf paragraphe 1 : collez le nez à l'écran jusqu'à ce que vous ne voyiez pas plus qu'une roue rouillée figée au moment précis de l'impact destructeur, est-ce qu'il y a une marge de manœuvre quelconque pour que cet album prétende à ne pas être la transcription sonique exacte de ce cliché parfait ?

Bref, le groupe fait sacrément bien le boulot, le premier passage qui permet d'headbanguer comme un débile vient à exactement 1'09 pour ceux qui viennent pour ça. Le reste est à l'avenant, aussi je me contenterai d'évoquer les curieux soli triturés qui complètent fort bien le morceau titre, ainsi que les riffs pénétrants qui s'accumulent comme une tempête à l'horizon de "Frozen God" et "Witches Hammer", les guitares dérivantes qui hurlent au loin et disparaissent. Oh, et puis la fin de "Deadly Mantis" est bien orgiesque niveaux soli aussi. On admettra simplement que le groupe semble lorgner parfois de très près du côté de chez les premiers DESTRÖYER 666 dans sa manière de poser des atmosphères menaçantes qui pètent d'un coup, même les vocaux semblent y avoir été directement empruntés par moments. Et si on pourrait reprocher à un groupe si ancien de jouer parfois un peu trop sur les plates-bandes de groupes ayant entre-temps perfectionné une certaine vision du Black/Thrash épique, on ne se plaindra pas pour autant - pas la peine de justifier l'existence d'un groupe ancien en voulant obligatoirement en faire un précurseur avant-gardiste oublié. Étrange parcours donc que celui de ces vieux briscards qui ont passé leurs années actives à faire des concerts en partageant essentiellement l’affiche avec des groupes de Punk et de Crossover dans des bouges minables, isolés sur leur côte ouest et à l’écart des dernières avancées du Metal contemporain, qui passent donc la ligne d’arrivée bien après tout le monde, mais avec la banane.

WITCHES HAMMER sort un défouloir bien méchant à la hauteur du CV de son membre originel avec un résultat autrement plus convaincant que la dernière réédition de telle démo inaudible ou que le nouvel album des derniers revivalistes Thrash à la mode (qui varieront selon le moment de la lecture de la chro, mais en ce moment c'est pas ça qui manque).

3,5/5.

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- Ray Prizmic (chant)
- Marco Banco (guitare, chant)
- Aj Kovar (basse)
- Stephen Shaw (batterie)
- Jesse James Jardine (guitare, chant)


1. Across Azeroth
2. Solar Winds
3. Damnation Is My Salvation
4. Within The Halls
5. Frozen God
6. Witches Hammer
7. Deadly Mantis
8. Nine Pillars



             



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