"Technosex", "Metal + Flesh", "Drill Penis", "Japan Body Hammer" autant de titres qui annoncent non pas la couleur mais les couleurs : rouge pour le slam, bleu pour la technique, rouille pour les machines, rose pour les weebs, noir pour l'intégralité de l'information visuelle transmise par tes yeux à ton cerveau après que cet album ait accompli son objectif premier : aller vite puis lentement et ce faisant te démolir. Chers lecteurs bonsoir.

7 H.TARGET est un groupe de Slam Technique – c'est à dire l'hybridation contre-nature de la bêtise décérébrée du Slam et de l'intelligence diabolique du (Brutal) Death Technique – originaire de Нижний Новгород en Russie et qui possède comme particularité, outre d'être très bon, de s'intéresser avec une fascination étrange à Tetsuo The Iron Man. Bon depuis DISCORDANCE AXIS et Evangelion plus rien ne m'étonne alors pourquoi pas.

Ne fuyez pas devant la mention du Slam, vous savez que puisque c'est moi qui chronique, ce disque n'est pas réservé aux vrais Slammoïdes mais doit pouvoir être apprécié par tous les fans de Brutal Death du site. En clair cette chronique ne s'adresse pas uniquement à Dark Morue (coucou, ça va ?), qui de toute façon connaît le groupe mieux que moi, mais bien aux trois personnes qui tentaient de prendre la porte derrière lui. Je vous ai vu, revenez ici tout de suite.

Alors donc la musique. Elle se situe quelque part entre DEFEATED SANITY pour la déconstruction du Brutal Tech et JENOVAVIRUS pour le Slam enrichi en effets mécaniques et électroniques. On pense aussi à un WORMED pour le côté brutal sci-fi réarrangé en permanence et les passages dissonants - mais en beaucoup plus Slam bien sûr. Je vois internet faire un lien avec KATALEPSY mais je trouve pas qu'il y ait tant de ressemblance passés le pays d'origine et le sous-genre.

Tout ce name-dropping pour dire que si 7HT balance des gros slams et des gros gravity blasts avec une snare qui fait PING PONG PING (une des meilleurs snares de ce genre d'ailleurs) ceux-ci sont intégrés dans le squelette biscornu d'un Brutal Tech qui mériterait plein d'adjectifs pour qualifier la folie ou l'absurde. La défonce, donc, mais d'un peu partout en même temps. Des samples de trois secondes entre deux slams, des breaks idiots, des bruits industriels, des changements de tempo improbables, des fills de cowbell, des pinched qui font WEEeEEE et un chant qui fait BREEeEEE mais surtout une musique qui malgré toute son abstraction – ou sa débilité aléatoire comme vous voulez – n'oublie pas de rester physique.

Un reproche qu'on fait parfois – à tort à mon avis – aux albums récents de DEF. SAN. c'est de trop se transformer en Brutal Death pour intellectuels qu'on écoute en prenant des notes et en buvant son thé. Une critique qu'on aura bien du mal à adresser à "Fast-Slow Demolition" en restant sérieux : si cette musique peut très bien se prêter à l'étude approfondie elle n'en reste pas moins une bande-son de choix à la destruction d'objets et d'individus ou à vos soirées déviantes en compagnie d'autres gens étranges. Je ne vous juge pas, du moment que vous aimez bien ce disque vous pouvez en faire ce que vous voulez.