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2018 Radio Voltaire

KINO [UK] - Radio Voltaire (2018)
Par METAL le 23 Septembre 2020          Consultée 852 fois

Tiens, si nous stoppions momentanément notre course aux décibels et que l'on s'offrait une petite récréation auditive ? Oui, aujourd'hui allons flâner du côté de KINO et voyageons loin des contrées metalliques… Sit back and relax (crawl into the maze, évidemment).

Bon, si vous suivez un tant soit peu le petit monde du Prog, vous n'êtes pas sans savoir que John Mitchell est plutôt du genre à avoir la bougeotte. IT BITES fait une pause ? Il part s'adonner à des plaisirs (presque solitaires) avec LONELY ROBOT… Il est raisonnable d'attendre un peu pour sortir un nouveau disque avec ce nouveau projet ? Qu'à cela ne tienne, il relance le projet FROST en plus de sortir un album solo ("The Nostalgia Factory") pour patienter. Bref, il ne tient pas en place et allez savoir dans quelle direction il serait à nouveau parti si sa maison de disque ne lui avait pas fait un appel du pied pour ressortir KINO du placard. Car comprenez, il faut bien rentabiliser la réédition (avec re-master en sus), de "Picture" le premier volet sorti il y a déjà… treize ans !

Et ça tombe bien, Pete Trewavas (MARILLION/TRANSATLANTIC) est libre, John Beck, qui bosse déjà avec lui sur IT BITES répond toujours présent et Craig Blundell, officiant avec Steven WILSON et… FROST, est appelé en remplacement de Chris Maitland. Mais attention, si elle ne veut pas trop sentir la naphtaline après tant de temps passé dans le grenier, la bande à Mitchell se doit d'avoir des choses à dire. Malheureusement, bien qu'elle livre la marchandise sans aucun souci, on pouvait s'attendre à un peu plus d'ambition de sa part.

Comment vous décrire la musique de KINO sans être trop réducteur... Et bien c'est du soft Neo Rock Prog à tendance Pop. Oui, vous voilà bien avancé, j'en conviens. Disons qu'à part de rares occasions, le tempo est peu soutenu, la guitare de Mitchell est ultra mélodique et les claviers, comparé à "Picture", sont assez sages (ne se montrant foufou qu'à quelques moments). Le début d'album est même assez trompeur avec une première composition (la chanson titre) qui avec ses sept minutes, ses effets "radiophonique" pour coller au thème ainsi que son pont central ambiant, pourrait lui donner un côté plus Prog. La piste suivante, "The Dead Club", voit l'arrivée d'une guitare plus musclée, de claviers rétro, d'orgue Hammond et même de nappes de clavecins. Bref l'entame contient son petit lot de surprises, d'agressivité et d'un brin d'audace même si en grattant légèrement la surface, on y découvre à peu de choses près la même chose que sur le premier album. De plus, la suite sera bien plus conventionnelle.

"Radio Voltaire" à l'instar de "Picture" est donc un album qui plaira assurément à un public plus mainstream et pas nécessairement friand de Rock Prog. Une composition comme la poignante "Idlewild", douce ballade à propos des adieux dans les aéroports se montre aussi convenue que terriblement efficace, tandis que "Grey Shapes On Concrete Fields" narrant ironiquement la beauté urbaine, se montre plus Rock et possède même, sur la fin, de rares moments agressifs de six-cordes. Mais le moment de grâce restera le magnifique "The Silent Fighter Pilot" qui narre les états d'âme d'un pilote de chasse britannique lors de la deuxième guerre mondiale… une atmosphère et une émotion qui donne le frisson pour un magnifique bouquet final.

Toutefois le manque d'ambition n'est pas le seul bémol de ce deuxième opus… "Out Of Time", l'une des rares compositions signées Trewavas, attire certes l'oreille avec son refrain efficace ainsi que l'apport d'arrangements symphoniques avant d'enchaîner par un solo de basse sous-mixée et donc peu audible (ce qui est idiot...) mais pour au final un titre assez quelconque. "Temple Tudor" quant à lui, est un titre acoustique mais dont la rythmique principale de guitare sonne comme un sample pioché dans une bibliothèque de "loop"… Ça me ramène vingt ans en arrière à l'époque où je m'essayais au sampling à l'aide d'Acid Music (*). Ce qui est étonnant c'est que le digipack comprend plusieurs bonus inutiles sauf justement la version au piano de "Temple Tudor" pour un résultat, à mon sens, plus convaincant.

Et puis enregistré, composé en grande partie et (très bien) produit par John Mitchell lui-même, ne reste donc que des miettes pour le bassiste de MARILLION (les deux autres font là où on leur dit de faire, que ce soit dit). Auteur donc de seulement trois des onze titres de l'album, Pete Trewavas n'apporte pas vraiment sa patte et seul un "I Don't Know Why" (plutôt bon, dont un solo bien Rock'N'Roll) issu des sessions d'écriture du premier disque, nous rappelle à son bon souvenir. En plus, il y pousse brièvement la chansonnette de façon plus notable que ses rares chœurs distillés sur l'ensemble de l'album. Sa troisième offrande sera "Keep The Faith" qui est l'archétype même de la superbe ballade qu'on adore mais qui nous met un peu la honte quand un ami nous surprend à l'écouter (belle mais un peu mièvre, quoi). À noter encore l'ajout de très belles orchestrations lors du pont instrumental central.

Alors un peu comme je l'avais abordé sur ma Kro-x du dernier The FLIGHT NIGHT ORCHESTRA, le C.V des membres du groupe est finalement une excuse pour écouter ce disque. Trop éloigné du monde Metallique et même clairement borderline dans le paysage Rock Prog, "Radio Voltaire" est une belle parenthèse reposante. Certes, je vous vois venir, reposant est un adjectif qui semble péjoratif, ce qui n'est pas totalement faux. Mais soyons clair, si le deuxième KINO est loin du chef d'œuvre, il n'en pas moins beau, mélodieux, enivrant mais un peu trop sage aussi.

Bon allez John, fini la récré et n'oublie pas que tu dois aussi faire la promo de ton nouvel (**) album avec ARENA... Oui, vraiment la bougeotte celui-là.

3,5/5.


(*) Je ne rendrai public mes œuvres qu'à ma mort... Ce qui provoquera probablement la vôtre.
(**) Cette chronique a été écrite en mai 2018 mais pour d’obscures raisons techniques (Hello Bast !) elle ne sort que deux ans plus tard, donc oui, l’album d’ARENA n’est plus si nouveau que ça.

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- John Mitchell (chant, guitare)
- Pete Trewavas (basse, chant)
- Craig Blundell (batterie)
- John Beck (claviers)


1. Radio Voltaire
2. The Dead Club
3. Idlewild
4. I Don’t Know Why
5. I Won’t Break So Easily Any More
6. Temple Tudor
7. Out Of Time
8. Warmth Of The Sun
9. Grey Shapes On Concrete Fields
10. Keep The Faith
11. The Silent Fighter Pilot
- bonus (digipack)
12. Temple Tudor (piano Mix)
13. The Dead Club (berlin Headquarter Mix)
14. Keep The Faith (orchestral Mix)
15. The Kino Funfair



             



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