Un champ de coquelicots et l’étiquette Post Black Metal, c’est tout ce qu’il a fallu à FLUISTERAARS pour piquer ma curiosité. Au vu de la pochette bucolique et de son étiquette, j’avais quelques a priori, m’attendant à quelque chose s’approchant des récents travaux de SKYFOREST, soit un Post Black lumineux avec quelques subtiles touches de Folk. Et bien sachez que je me suis complètement fourvoyé mais que le résultat est tout de même des plus réjouissants. Dire que la première écoute eut l’effet d’une énorme claque serait un euphémisme et j’ai directement eu envie de propulser l’album en sélection, mais comme vous pouvez le constater, le temps, le recul et plusieurs autres écoutes ont fait leur travail.

"Bloem" est un album qui va à l’essentiel, cinq titres pour trente-trois minutes d’un Post Black atmosphérique présentant des compositions se voulant simples, directes et efficaces. Cet aspect condensé est pour moi un point fort de l’album permettant à chaque morceau de briller malgré l’homogénéité de la musique brouillant les frontières entre les pistes. On retrouve d’ailleurs une certaine maîtrise dans la fluidité de la musique, les blasts purement Black Metal, les ralentissements atmosphériques et la langueur PostcBlack s’enchaînent, cohabitent et se suivent dans une chorégraphie des plus fluides. Prenez par exemple "Nasleep" qui dans une première partie va alterner entre un Black Metal violent et des accalmies avec un feeling très aérien pour partir sur un break acoustique qui enchaîne sur des leads de guitares plaintifs typiquement Post sur un final grandiose.

On retrouve aussi des morceaux certes moins variés mais servant parfaitement cette dynamique, "Tere Muur" étant un morceau Black Metal somme toute très classique tandis que "Eewige Vram" embrasse les textures sonores du PostcBlack. Mon seul problème avec ces morceaux serait au final une certaine répétitivité, chose qui peut être fatale quand ton album fait dans la demi-heure et qu’un de ces morceaux sert d’ouverture. Vraiment, "Tere Muur" est pour moi le point faible de cet album tant il peine à enchanter. Rassurez-vous néanmoins, ça reste d’une qualité suffisamment bonne pour que le morceau ne soit pas zappé à l’écoute, mais ça reste dommageable.

En plus des instruments Metal traditionnels, on retrouve différentes sonorités, une bonne dose d’acoustique pour apporter un léger aspect lumineux au tout, quelques cuivres discrets et épars appuyant la langueur de la musique ainsi que quelques notes de piano et des percussions sur tambourin qui sont discrètement insérées dans un mix de qualité au son très organique (surtout pour la basse qui sonne incroyablement bien). Notons d’ailleurs un chant qui est lui aussi très bon tout en restant somme toute assez classique mais qui part dans des envolées désespérées assez saisissantes sur "Eewige Vram".

Ainsi "Bloem" est un superbe album de Post Black Metal à tendance atmosphérique. Il réussit parfaitement à condenser son propos tout en restant prenant et en offrant des titres à l’émotion palpable ("Vlek" est une petite perle à ce sujet). Et malgré une simplicité d’accès, il sait se montrer profond de par ses petits arrangements discrets qui se révèlent au fur et à mesure des écoutes.