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- Style : Lost Horizon
- Style + Membre : Crystal Eyes, Zonata, Cromonic
 

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FRETERNIA - The Gathering (2019)
Par JEFF KANJI le 15 Avril 2020          Consultée 1365 fois

Je n'en finis plus de retrouver nos ouailles ! L'explosion du Speed Mélodique a vu tellement de combos tenter d'accéder à un moment de gloire que c'en est presque indécent. Combien avaient réellement des choses à dire ? On voit chez ceux qui avaient une forte détermination et un univers artistique le besoin de revenir aux affaires. Passé entre les mains des Grecs de ROAR! FRETERNIA renaît ainsi de ses cendres avec un line-up légèrement remanié, avec un changement de section rythmique et le retour du guitariste originel Patrik Von Porat. C'est ainsi que dix-sept ans après "A Nightmare Story", c'est autant une continuation de CROMONIC (créé dans cet intervalle qui le sépare de "The Gathering", et auteur d'un très bel album en 2017) qu'un nouveau galop d'essai pour FRETERNIA qui en 2018 revient aux affaires, en voyant les vingt ans d'existence du groupe se profiler.

Un groupe qui n'a rien fait de très significatif depuis longtemps même si un EP en 2009 (qui contenait certaines premières versions de titres qui finiront sur "The Gathering") était venu rappeler que le sextette suédois n'était pas mort. "The Gathering" vient en tout cas l'affirmer avec force. Si c'est pour revenir avec autant de patate une pause peut faire du bien. En réalité, l'album a été réalisé d'une traite sur 2018 et FRETERNIA a été généreux avec treize titres. Et si les treize étaient génériques, simples ou calés sur le même moule ce ne serait pas une performance particulière.

Mais comme la tournure de ma phrase qui laisse peu de place au doute l'annonce déjà, FRETERNIA s'est vraiment déchiré pour proposer un troisième album vindicatif, plein d'idées et mené tambour battant. C'est peut-être d'ailleurs l'un des principaux reproches que je lui ferai tant il ne laisse pas l'occasion de reprendre son souffle pendant les plus d'une heure de jeu qu'il nous propose. Mais à côté de ça quel boulot ! Avec quelques choristes et le renfort de musiciens de ZONATA et CRYSTAL EYES, le combo suédois produit un album où les potards sont poussés à fond. Il faut dire que quand on a les cordes vocales de Pasi Humppi, il vaut mieux que ça bastonne derrière ; le mec est à ranger dans la catégorie des screamers mélodiques, façon Daniel Heiman, même si les timbres sont très différents. J'ai lu ici et là des comparaisons avec Tim Owens qui me semblent un peu forcées, même si les deux partagent une facilité à utiliser la rocaille de leur voix pour la rendre plus agressive.

Au niveau des guitares, ça riffe tout du long, peu ou pas de rythmiques basiques ou de récitals d'accords plaqués, on est dans une école qui n'oublie pas que le Heavy Metal est par essence une musique corrosive, lourde, là pour bousculer les oreilles du tout-venant, et basée sur le sacro-saint riff. Et il n'y manque pas une seconde, "Reborn" venant annoncer haut et fort le retour du Power burné à la sauce suédoise. Cela ne l'empêche pas de conserver cet acquis des deux premiers albums, à savoir l'apport déterminant du clavier qui balance entre sons de synthés et orchestrations sans jamais en foutre partout tout en étant fondamentalement présent ("Dark Vision"), et à l'image des jeux de voix eux aussi parfois redoutablement intelligents ("Last Crusade").

Je dois avouer que je me suis senti prêt à claquer le 4/5 à la première écoute, mais deux phénomènes m'ont fait reculer : le premier étant, comme je le stigmatisais plus haut, l'absence de moments de répit pour digérer les salves successives délivrées par FRETERNIA (je demande pas non plus à ce que le groupe nous refasse le coup de la ballade à la "Dragonsong", juste un peu d'aération de temps en temps) si ce n'est sur des morceaux plus faibles comme "End Of The Line", et l'autre c'est que même si, pendant l'écoute, le Power Metal des Suédois est jouissif, je n'en retiens quasi rien une fois l'album terminé. Et là malheureusement la différence entre les formations de premier plan et celles, non moins méritantes, comme FRETERNIA, c'est cette capacité qu'ont les premiers à trouver les mélodies qui vont passer l'épreuve du temps, et à toucher leur auditoire et créer cette relation si particulière entre lui et leurs chansons. FRETERNIA a du talent c'est indiscutable, et je ne parle même pas de ses aptitudes musicales (les soli sont très chouettes par exemple), mais le prochain album (déjà dans les tuyaux, après un vol de matériel en novembre 2019 qui a retardé les projets du combo) saura t'il toucher du doigt ce supplément d'âme qui le verrait progresser dans la hiérarchie ? Seul l'avenir nous le dira.

3/5, en n'oubliant pas que c'est une bonne note.

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   JEFF KANJI

 
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- Thomas Wäppling (guitare, chœurs)
- Tommie Johansson (claviers)
- Pasi Humppi (chant, chœurs)
- Patrick Von Porat (guitare, chœurs)
- Nicklas Von Porat (basse)
- Oskar Lumbojev (batterie)
- -
- Johannes Nyberg (claviers additionnels sur 10,11, chant sur 11, chœurs)
- Mikael Dahl (screams additionnels sur 10, chœurs)
- Petri Söderbacka (chœurs)
- Markus Humppi (chœurs)


1. Intro
2. Reborn
3. Last Crusade
4. The Escape
5. In Solitude
6. Eye The Shadow Of Your Sins
7. End Of The Line
8. Fading World
9. Change Of Life
10. Last Fragments Of Sanity
11. Dark Vision
12. Final Dawn
13. Age Of War



             



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