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1981 Nude
1982 The Single Factor
1984 Stationary Traveller
  Pressure Points
1991 Dust And Dreams
1993 Never Let Go
1996 Harbour Of Tears
1997 On The Road 1981
1999 Rajaz
2002 A Nod And A Wink
 

- Style : Emerson, Lake & Palmer, Styx, Hällas, Purson, Jethro Tull

CAMEL - Mirage (1974)
Par DARK BEAGLE le 10 Décembre 2019          Consultée 4231 fois

CAMEL, c’est un peu le groupe de Prog idéal. Toujours mélodique, la formation propose une musique technique, mais jamais prise de tête, avec de longs passages instrumentaux qui ne tournent que très rarement, voire jamais, à la démonstration. Il y a toujours une logique dans les changements de mélodie, une branche à laquelle se raccrocher. Les musiciens ne nous plongent pas dans le grand bain sans nous assurer un minimum. CAMEL est élégant dans sa démarche et il ne dégage pas ce côté prétentieux, voire pédant, que semblent cultiver d’autres formations de Rock Prog de l’époque. Et pourtant, malgré son accessibilité, CAMEL ne jouit pas tout à fait du statut qui devrait être le sien, malgré de nombreux albums tout à fait recommandables, dont ce "Mirage" est bien souvent la figure de proue.

Avec sa pochette qui pastiche un célèbre design de paquet de cigarettes à l’époque où les marques avaient encore leur individualité, difficile de passer à côté de ce disque. D’ailleurs, aux États-Unis, la marque en question n’était pas trop d’accord avec cette illustration, ce qui fait que "Mirage" a une autre jaquette de l’autre côté de l’Atlantique. Ce qui va marquer d’entrée de jeu quand on pose l’album sur la platine, c’est l’assurance dont semble faire montre les musiciens. Si leur premier essai était bancal par moments, bien que doté de belles pièces, "Mirage" se veut plus construit, plus adroit dans l’aménagement des idées et surtout, plus captivant.

Si aujourd’hui l’album a bien vieilli, en 1974, il présentait bien. Symptomatique de ces rides apparentes, "Freefall" n’est plus forcément l’entame idéale, car bien datée. Mais pourtant, en faisant fi de toutes ces considérations qui ne sont au final plus que de l’ordre du détail qu’autre chose, la pièce est loin d’être inintéressante avec ses relents Purple-iens appuyés, surtout lors de l’ouverture. CAMEL se veut accrocheur, mais il ne se laisse pas tenter par les sirènes, il ne se contente pas d’une mélodie à suivre sur près de six minutes, non. Il va construire, explorer, se laisser aller à l’improvisation. Bref, à remplir le cahier des charges du Rock Prog, avec une facilité d’accès merveilleuse pour le néophyte ou pour le réfractaire au genre.

En revanche, le morceau est loin d’être verbeux et c’est une constante que l’on observera tout du long. Les interventions de Latimer se font assez rares en définitive, elles n’en sont pas moins précieuses puisqu’il est le narrateur des histoires dépeintes ici, à commencer par la sublime "Lady Fantasy", mais nous y reviendrons plus tard. "Mirage" contient deux instrumentaux pour cinq chansons, ce qui ne sera pas forcément au goût de tout le monde. Si "Supertwister", le premier des deux, est une jolie petite pièce aux accents folks, dus à la flûte virevoltante assurée par Latimer, "Earthrise" va s’avérer décevante. Plus alambiquée, emprunte de psychédélisme, elle ne décolle jamais vraiment et représente le véritable point faible de cet album.

Parce que si vous avez bien compté, vous constaterez qu’il reste deux morceaux qui n’ont pas été abordés, du moins pas en profondeur. "Nimrodel/The Procession/The White Ride" est une trilogie qui achève la première moitié de l’album, sur neuf minutes qui se dessinent doucement, jusqu’à ce que la machine ne s’emballe et prenne une dimension épique fabuleuse, avec cette section rythmique démente (la basse de Doug Fergusson est juste énorme et est-il raisonnable de préciser que le jeu de Andy Ward est impressionnant ?). Là encore, Latimer ne chante que très peu, laissant la musique prendre le dessus. Mais ses duels avec le regretté Peter Bardens sont magnifiques, il en ressort une belle complicité qui fonctionne parfaitement. Les joutes ne sont jamais arrogantes et conservent toujours une logique mélodique propre à la composition. Basée sur l’univers de Tolkien, elle dégage paradoxalement un côté spatial un peu surprenant, mais qui fonctionne plutôt bien dans la logique de l’album.

Puis il y a bien sûr "Lady Fantasy", longue pièce en trois actes absolument fantastique. Il s’agit d’un des titres les plus connus de CAMEL, l’un des plus beaux également. Ici, le chant prend plus de place, même si la plupart des « dialogues » se font avec les instruments, et les musiciens nous convient à des parties de toute beauté (cette reprise à la guitare, aux deux tiers du morceau, est juste parfaite et tellement Hard Rock dans l’esprit !). On peut voir du RUSH dans la démarche de ce morceau, avec ses montées en puissance infernales qui laissent toujours de la place aux mélodies et qui ne perdent pas l’auditeur, avec cette élégance typiquement britannique qui fait toute la différence. Le final idéal d’un album qui aurait pu l’être.

Et pourtant, croyez-le ou non, "Mirage" est un album qui n’a pas eu la carrière qu’il aurait mérité. Ne décollant pas franchement en termes de ventes malgré des critiques très positives, le disque est passé un petit peu à la trappe, peut-être victime de la forte concurrence qui régnait alors dans le domaine du Rock Progressif (pour rappel, CAMEL a commencé trois ans après tout le monde et difficile de se faire un nom dans un univers aussi cloisonné). En revanche, sur scène, le groupe se montrait impérial et se forgeait une très solide réputation, assez étrangement aux USA où ils assuraient la première partie de WISHBONE ASH. Le reste appartient à l’Histoire et celle-ci sera narrée ultérieurement.

"Mirage" n’en demeure pas moins un classique de CAMEL, imparfait certes, mais un disque très important dans sa carrière. S’il se fait éclipser par les deux opus suivants, il n’en demeure pas moins la meilleure porte d’entrée dans l’univers de ce groupe britannique, par son accessibilité et son côté épique et touchant. Personnellement, c’est par le biais de cet album que je suis rentré dans l’univers de CAMEL et je ne l’ai jamais regretté par la suite (bon, et aussi parce qu’à l’époque je fumais cette marque et que j’avais trouvé la pochette à la fois rigolote et rassurante pour la tumeur que j’étais. Je vous l’ai déjà dit : inutile de me préciser que je suis bizarre, je le sais !). Bref, un bien beau disque, que tout amateur de Prog se doit de posséder.

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   POSITRON

 
   (2 chroniques)



- Andrew Latimer (chant, guitare, flûte)
- Doug Ferguson (basse, chant)
- Andy Ward (batterie)
- Peter Bardens (claviers, chant)


1. Freefall
2. Supertwister
3. Nimrodel/the Procession/the White Rider
4. Earthrise
5. Lady Fantasy
- encounter
- smiles For You
- lady Fantasy



             



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