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2012 Weichen + Zunder
2014 Propaganda
 

- Style : Eisheilig, Oomph!, Rammstein, Stahlmann, Megaherz, Lindemann, Die Klute, Die Kreatur
 

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HELDMASCHINE - Weichen + Zunder (2012)
Par DARK BEAGLE le 2 Mai 2019          Consultée 1135 fois

Nous sommes en 2011, en Allemagne. Projetez-vous un peu, mettez-y du vôtre, sinon nous ne nous en sortirons jamais. Bref. Nous sommes en Allemagne en 2011. RAMMSTEIN a sorti "Liebe Ist Für Alle Da" deux ans plus tôt tandis que OOMPH! préparait un retour raté avec "Das Wahnssins Fette Beute". MEGAHERZ se faisait également discret tandis que EISHEILIG s’était mis en pause, une pause qui était appelée à durer (mais est-ce vraiment grave ?). La Neue Deutsche Härte, un courant du Metal Indus typique et associable à l’Allemagne, comme son nom l’indique, vivait des heures sombres. Il faut dire que le genre tournait pas mal en rond, avec bon nombre de sonorités qui se répercutaient d’un groupe à l’autre, avec pour conséquence l’ébrèchement de toutes individualités. Chaque groupe devenait le genre, prévisible et parfois pitoyable. C’est alors qu’arrive HELDMASCHINE.

Amené comme ça, HELDMASCHINE a tout du sauveur, le Messie qui sauva le style de l’oubli. Ou plutôt de l’indifférence polie pour certains groupes, contrasté par des critiques et allusions assassines pour RAMMSTEIN, en raison de son statut de groupe ayant réussi à faire exploser les charts du monde entier. En réalité – et c’est gênant de l’avouer après l’avoir introduit de telle manière – HELDMASCHINE est un groupe de plus évoluant dans la Neue Deutsche Härte. Voilà voilà… Ceux qui sont allergiques à RAMMSTEIN peuvent aller se dégourdir les yeux sur une autre chronique, parce qu’il sera pas mal question de la bande à Till Lindemann dans les paragraphes qui suivront. Les curieux et ceux qui ont les refrains de "Amerika" ou de "Du Hast" dans la tête peuvent continuer leur lecture tout en fredonnant si cela leur dit.

Donc, HELDMASCHINE débarque un beau jour de 2011 du côté de Coblence, une ville qui se situe à un peu moins d’une centaine de kilomètres du Luxembourg. Le groupe est alors composé de six gars solidement charpentés, à l’allemande, quoi. Disons que ça ne vous viendrait pas à l’idée d’aller les emmerder. Quoique bourré, tout est possible, mais ce serait un accident regrettable tout de même. Bref, nous avons des musiciens aux physiques herculéens qui en plus ont des looks proches d’une formation que l’on peut abréger par R+, parce qu’on est entre personnes de bonne compagnie. L’imagination serait-elle aux abonnés absents chez HELDMASCHINE ? En fait, c’est un peu plus difficile que cela.

À la base, HELDMASCHINE est né d’un projet qui s’appelait VÖLKERBALL. Là, les plus malins d’entre vous ont compris de quoi il s’agit et ceux-là peuvent passer directement au paragraphe suivant. Ou continuer à lire poliment. VÖLKERBALL était un tribute band à RAMMSTEIN, mené par René Anlauff, chanteur qui aime bien rouler les « r », qui est grand, musclé et qui a une voix qui fait immédiatement penser à celle de Till Lindemann. Et forcément, cela laisse des traces. Inutile d’être détective privé ou musicologue averti pour se rendre compte que R+ a un peu trop déteint sur la musique de HELDMASCHINE.

La formation semble avoir un cahier des charges assez conséquent à respecter. Mais à mesure de l’écoute, on se rend compte que les musiciens peuvent cocher plusieurs cases, voire toutes. Nous avons pêle-mêle le chant guttural, l’aspect martial de la musique, des passages Electro qui se marient avec les guitares rêches, des refrains qui restent assez facilement en tête. En revanche, la case concernant l’originalité voit un stylo rester en suspens au-dessus de sa tête parce que forcément, dans le style, le terme « originalité » pourrait presque être perçu comme une insulte (vu comme toute cette scène se phagocyte) et pourtant… Bon, il ne faut pas exagérer non plus, mais quand même, un petit peu, par-ci par-là.

Bon, nous n’allons pas nous mentir. Soit nous ne sommes pas assez intimes pour cela, soit nous avons déjà dépassé ce stade. Mais HELDMASCHINE, ça pue un peu la copie de RAMMSTEIN. Le cahier des charges évoqué plus haut, son titre pourrait être « comment sonner comme du R+ de 1995/2001 quand nous sommes en 2012 et que le groupe semble s’être compromis depuis ». Prenons "Radioaktiv" par exemple. Voilà le morceau typique qui possède un ADN rapidement déchiffrable. Lent, martial, menaçant, un refrain (enfin, un refrain…) qui reste très bien en tête et que l’on peut reprendre sans connaître les paroles (bon, ça fait un peu yaourt sans le texte, mais ce n’est pas grave, personne ne vous comprendra, ou presque). D’ailleurs sur scène, il y a un show à la RAMMSTEIN sur ce titre, mais à la place des flammes vous vous prenez des lasers verts dans les yeux.

"Doktor" est un autre titre que nous pourrions très bien imaginer joué par RAMMSTEIN et très vite nous nous apercevons que ce qui pourrait être un plagiat éhonté sans âme ni substance s’avère plus complexe que cela. Bien sûr, l’ombre de R+ plane au-dessus de HELDMASCHINE, voire même un peu beaucoup, jusque dans l’approche Electro des morceaux et le côté blague assumé que l’on peut retrouver ("La Paloma", reprise de Luis MARIANO (entre autres), par exemple, a un côté très, très décalé par rapport au reste du disque). Mais il y a également des morceaux qui sortent quelque peu du lot, à l’image du title-track plus sombre, plus angoissant également, avec un chant plus arraché, des mélodies plus complexes et dérangeantes.

Et c’est là que l’on se souvient que HELDMASCHINE est né des cendres d’un tribute band de RAMMSTEIN et que René Anlauff en tête a eu le temps d’assimiler la musique créée par Richard Kruspe et sa bande, qu’il a su en tirer toute la substance pour parfois savoir la sublimer et se fabriquer un univers qui lui est propre, même si les traceurs sont toujours présents, en filigrane, comme s’il ne fallait pas renier ses origines. Le groupe prend, rend hommage et invente par-dessus. HELDMASCHINE se lance donc crânement dans la fête et la redite, avec une bonne humeur communicative. En revanche, je ne sais pas pourquoi, mais il faut toujours que les albums de la Neue Deutsche Härte soient trop longs (bon, pas tous, mais beaucoup) et finissent par lasser sur la fin.

Si le vieux RAMMSTEIN vous manque, HELDMASCHINE pourrait vous contenter. Après, dites-vous bien que ce n’est pas le Pérou non plus, hein. Enfin, l’Afrique Orientale, l’Allemagne n’avait pas de succursale en Amérique du Sud avant la fuite des nazis (1). La formation livre un travail honnête, mais sans imagination et sans trop se fouler non plus. HELDMASCHINE a su forcer les origines de son influence principale pour construire son univers, qui apparaît en intermittence ; il alterne l’hommage et la construction d’un univers en une espèce de schizophrénie qui lui va bien finalement. Mais bon sang, ne vous faites pas avoir par le ton décontracté de cette chronique, le résultat reste acceptable, mais de là à imaginer se retrouver face à un nouveau "Sehnsucht", il y a un pas que je ne suis vraiment pas prêt de franchir.

(1) Bon, ok, celle-là je ne la referai pas.

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- René Anlauff (chant)
- Tobias Kaiser (guitare)
- Marco Vetter (guitare)
- Tilmann Carbow (basse)
- Dirk Oechsle (batterie)
- Andreas Schanowski (claviers, samples)


1. Alles Was Du Brauchst
2. Völkerball
3. Gnadenlos
4. Doktor
5. Radioaktiv
6. Weichen + Zunder
7. Foltergeist
8. Gammelfleisch
9. Heldmaschine
10. Königin
11. Erfroren Und Verbrannt
12. La Paloma



             



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