Que dire.... Que dire.... Sinon que derrière cette pochette plutôt alléchante, matez donc ce superbe viking en colère, se dissimule ni plus ni moins qu'une énième formation finlandaise pratiquant un Power Metal mélodique, plutôt sympathique et accrocheur mais qui... Euh comment dire... Aurait du sortir il y a allez... Vingt-cinq ans ! Car plus clone de STRATOVARIUS que FROZEN LAND tu meurs ! On avait bien eu SONATA ARCTICA avec son "Ecliptica" en 1999, excellent au demeurant, puis THUNDERSTONE, encore d'autres Finlandais, avec la sortie de leur premier album en 2002, qui lorgnaient pour beaucoup sur les plates-bandes de STRATOVARIUS. Mais là, franchement je reste bouche bée. Force est de constater que FROZEN LAND en cette fin d'année 2018 bat quand même des records tant il se rapproche fortement de la musique pratiquée par STRATOVARIUS dans les années 90.

Franchement, reprendre à quelques notes près l'introduction de "Chasing Shadows" sur "The Fall" il fallait vraiment le faire. C'est osé. Bien vu, pour le coup on replonge directement vingt-cinq ans en arrière à l'époque de "Dreamspace". Le seul bémol c'est que les vocalises du chanteur italien (oui ça c'est l'originalité du groupe, un chanteur italien déniché qui plus est sur YouTube !), Tony Meloni, n'arrivent malheureusement pas à la cheville de celles d'un certain Timo Kotipelto. Beaucoup moins puissant, l'ami Meloni ne tient bien évidemment pas la comparaison avec le petit Timo. Il ne peut monter dans les mêmes tonalités aiguës comme son acolyte finlandais. Et puis question justesse c'est plutôt limite comme justement ses premières notes sur "The Fall", titre sympathique au demeurant, ou bien encore sur cette ballade "I Would" à la limite du sirupeux.

FROZEN LAND n'invente donc pas le fil à couper le beurre, nous délivre son lot de titres mid-tempo mélodiques à l'image de ce "Orgy Of Enlightenment", morceau là aussi sympathique mais d'un autre temps, situé quelque part entre les albums "Episode" et "Visions" ou de ce "Underworld (Manala)" super accrocheur certes mais qui possède des traces évidentes d'un morceau comme "Holy Diver" du défunt DIO. On retiendra également ces singles qui se situent dans la plus pure tradition Tolkkienne à l'image de ce rythmé "Delusions Of Grandeur", titre assez classique au final mais savamment mélodieux et qui fait quand même son petit effet, et de cet ultra rapide "Mask Of The Youth" délicieusement agressif et carrément détonnant possédant son lot de riffs à la STRATOVARIUS et de duels guitare/clavier de toute beauté. Car ce qu'on ne pourra reprocher à FROZEN LAND c'est que l'ensemble des compositions est quand même plutôt bien exécuté. En matière de speederies on retiendra d'ailleurs et particulièrement le très enlevé "The Rising" son refrain à la STRATO et ses chœurs épiques, et "Loser's Game" (très STRATOVARIUS dans l'âme encore une fois), qui ouvre l'album avec brio avec sa rythmique HAMMERFALL-ienne, ses envolées guitaristiques et ses soli claviers là encore en complète maitrise démontrant que la paire Tuomas Hirvonen/Lauri Muttilainen peut jouer vite et en parfaite harmonie.

Ce disque serait sorti dans les années 90, je ne dis pas... Il aurait certainement été bien accueilli et on y aurait trouvé un intérêt certain. Mais là en 2019... Pfiou ! FROZEN LAND ne fait que répéter et jouer ce que STRATOVARIUS a déjà su proposer par le passé il y a plus de deux décennies. À la limite, il n'y a guère que le remuant et dansant "Unsung Heroes" avec sa mélodie d'entrée très orientée RUNNING WILD qui dépareille du reste qui lui est malheureusement et beaucoup trop influencé par.. Je vous le donne dans le mille, STRATOVARIUS. Reste un album sympathique, plaisant, orienté mélodies, qui plus est assez bien produit (masterisé par Mika Jussila et mixé par Matias Kupiainen... Tiens, tiens) qui ravira certains fans du style, mais qui n'apporte strictement rien de nouveau. Il va falloir que FROZEN LAND s'extirpe sérieusement du créneau dans lequel il est et fasse preuve d'un peu plus d'originalité à l'avenir pour qu'on lui accorde davantage de crédit.


À noter que l'album se termine par l'étonnante et détonante reprise de "Angels Crying" d’E-TYPE. Cover plutôt réussie.

Note : 2,5/5 arrondi à 2/5.

Morceaux préférés : "The Rising", "Unsung Heroes", "Loser's Game".