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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

Lexique metal gothique
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2001 Eisheilig
2009 Imperium
 

- Style : Secret Discovery, Heldmaschine, Stahlmann, Megaherz, Die Kreatur, Sündenrausch
 

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EISHEILIG - Eisheilig (2001)
Par DARK BEAGLE le 23 Mars 2019          Consultée 1116 fois

Quand ce premier album d’EISHEILIG était sorti, Napalm Records, le label qui avait signé les Allemands, avait cru bon de signaler sur l’emballage qu’il s’agissait des nouveaux TYPE O NEGATIVE. Le problème avec ce genre d’annonce à l’emporte-pièce, c’est que cela met l’eau à la bouche, comme un menu particulièrement bien tourné dans un restaurant, mais au final, on se retrouve souvent déçu par le plat servi. Parce que soyons francs deux secondes, EISHEILIG ne ressemble pas à TYPE O NEGATIVE, si ce n’est pour le côté un peu caverneux du chant – ici entièrement dans la langue de Goethe – qui pourrait vaguement évoquer celui du grand et regretté Peter Steele. Et surtout, le groupe est loin d’avoir le talent de la bande du Géant Vert.

EISHEILIG fait partie de ce que l’on appelle le Neue Deutsche Härte, dont quelques-uns des groupes les plus renommés sont OOMPH! et RAMMSTEIN. Sur ce premier album, nous ne trouvons pas franchement trace d’Electro, nous sommes plutôt face à un Metal Gothique joué de façon très lente, assez pesante, sans être Doom. Les Allemands font bien attention à proposer des mélodies simples à retenir, sur lesquelles Dennis Mikus pose sa voix grave en roulant des "r", qu’il rend parfois un peu plus agressive. Il est l’attraction principale du groupe et ça, Napalm l’avait bien compris en imposant sa fausse pub bien trompeuse.

Mais malgré quelques bonnes idées ("Am Letzten Tag", "Vater Unser"), les défauts du groupe et par extension, de l’album, sautent rapidement aux oreilles. Tout est terriblement homogène, ce qui fait que les premiers morceaux passent assez bien, mais qu’ensuite, cela devient très laborieux de vraiment savoir où on en est. Si vous voulez, "Vater Unser" est la pépite de ce disque, avec ses chœurs féminins et son côté chant quasi religieux pour le refrain. En revanche, bien que pétrie de qualité, cette chanson soulève un nouveau problème : sa grande ressemblance avec du RAMMSTEIN auquel on aurait viré le côté Electro. Et cela s’entend plutôt bien, que ce soit au niveau de la voix qu’au niveau du riffing. Ces réminiscences, nous les retrouvons encore, comme sur "Mein Blut", par exemple.

Alors il faut bien comprendre que RAMMSTEIN, plus que OOMPH!, aura permis à de nombreux groupes de se faire entendre et remarquer hors des frontières allemandes grâce à son grand succès. Ce n’est pas dit que quelqu’un ait un jour entendu SECRET DISCOVERY et donc EISHEILIG pour ne citer qu’eux si la France n’avait pas succombé à l’effet "Sehnsucht"/"Herzeleid". Et le problème est que certaines de ces formations pour le coup ne sont absolument pas originales, ni même intéressantes pour nous, que nous comprenions l’allemand ou non. Il n’y a pas forcément de refrains fédérateurs, pas de concepts forts et rien d’aussi accrocheur que ce que proposait RAMMSTEIN à la grande époque, ou OOMPH! d’ailleurs, qui avait su incorporer des mélodies parfois Pop dans son Metal Indus.

Et là, cet album est juste long. Soixante-deux minutes au compteur. Mais ne fiez pas trop à cette durée, le groupe propose une hidden track qui se déclenche à environ six minutes de la fin et qui correspond à une cover des DOORS, "Lovestreet", que l’on ne reconnaît pas forcément tout de suite. Une bonne reprise ? Pas vraiment, elle est à l’image de ce disque : longuette. Et aussi, je n’ai rien contre le Metal Gothique, bien au contraire. Mais il faut bien que les musiciens comprennent que l’on peut évoquer des choses tristes, parler de la mort, des désastres amoureux, du spleen, de ce que l’on veut d’aussi joyeux qu’une bar mitzva à Auschwitz en 1943, mais il n’est pas interdit de rendre l’ensemble vivant. Parce qu’ici, l’encéphalogramme est souvent plat de chez plat. Mort cérébrale. Mais pourtant, il y a un pouls qui bat, là, quelque part.

Et là, dans le domaine, EISHEILIG souffre de toutes les comparaisons possibles et imaginables. Napalm Records, qui comparait son poulain à TYPE O NEGATIVE aurait mieux fait de ne pas écrire cette absurdité, il n’y a rien ici qui évoque le charme sexué délivré par les Américains. Il n’y a pas le côté gros refrains que peut avoir son compatriote de SECRET DISCOVERY. Il n’y a pas la subtilité d’un LACRIMOSA. Il n’y a pas cette faculté de rebondir titre après titre comme MOONSPELL. Le style d’EISHEILIG est pauvre. Trop facile, tellement qu’il en devient paresseux et qu’il ne prend même pas la peine de se renouveler et qu’il nous écrase avec sa monotonie absurde. En tout cas, ce n’est pas ce que j’attends personnellement d’un album de Metal Gothique.

Le couperet de la sentence tombent et ce n’est pas beau à voir. EISHEILIG a réussi on ne sait trop comment à produire l’album le plus insipide qui soit. Il est possible d’y croire le temps de quatre chansons à peu près, avant de perdre le compte et de se réveiller avec le silence. Et le gros problème avec ce groupe, c’est qu’il a une habitude à la récidive assez alarmante. Les Allemands sortiront encore quatre disques avant de se mettre en stand-by en 2010. La question d’une pertinence quant à un quelconque retour est posée, en espérant qu’ils arrivent par eux-mêmes aux conclusions qui s’imposent.

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- Dennis Mikus (chant)
- Till Maiwald (guitare)
- Hardy Zenero (guitare)
- Niklas Peternek (basse)
- Dominik Sapia (batterie)


1. Die Brücken
2. Am Letzten Tag
3. Wolfzeit
4. Vater Unser
5. Sünder
6. Bei Dir
7. Mein Blut
8. Das Tier
9. Tanz Mit Mir
10. Das Licht
11. Feuerstaub



             



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