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METAL PROG FOLK  |  STUDIO

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2017 Sammler
2018 Spiel
 

- Style : Fair To Midland
- Membre : Lunar Aurora
 

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BALD ANDERS - Spiel (2018)
Par DARK BEAGLE le 16 Décembre 2018          Consultée 1283 fois

Un peu plus d’un an après "Sammler", son premier album, BALD ANDERS nous revient déjà avec "Spiel", son second LP. Les Allemands semblent avoir des choses à dire et décident de ne pas perdre de temps, d’où cette sortie aussi rapprochée, fait rare de nos jours, toujours sur le petit label Trollmusic. Avec sa pochette verte, son sapin et sa petite boule de feu, "Spiel" évoque quelque peu Noël, fête que les Allemands célèbrent avec un sens de la décoration qui n’a pas grand-chose à envier à l’Europe du Nord. Passez à Karlsruhe pendant le mois de décembre, c’est assez féérique. Un peu comme Strasbourg, finalement, tout en étant différent.

Quand on ouvre le digipack, en revanche, l’ambiance change quelque peu. Le livret, qui évoque bien sûr le jeu avec une espèce de piste autour du mot « Spiel », nous rappelle bien le jeu, mais il se dégage quelque chose de malsain, de dangereux. Quand on tourne les pages, cette impression se trouve confirmée et l’innocence initiale se transforme en une espèce de fantasmagorie inquiétante. Autant avec "Sammler" nous étions dans une espèce de mélancolie fantastique, autant ici nous sommes dans les domaines les plus sombres de la Faerie. Et quand on sait à quel point le Petit Peuple peut être vicelard !

Et quand on pose le disque sur la platine, une nouvelle surprise nous attend. Les guitares nous cueillent sèchement, nous mettant directement face à une constatation : la rêverie du premier album et le réveil a été difficile, brutal. Le chant de Izzy Wiggum se fait plus âpre, plus dur, mais il reste mélodique, ce qui n’est pas toujours une mince affaire quand on évolue dans sa langue maternelle. Et à mesure que les morceaux passent, parfois très agressifs comme "Taugenichts", parfois exaltant comme l’halluciné et sublime "Fantasma", on se souvient que le baldanders est un polymorphe, qui change de forme très rapidement. Ici, il se transforme en une bête couverte de piquants, mais susceptible d’être douce quand elle veut bien montrer le ventre ("Pestulon", à ne pas confondre avec Positron). Mais attention aux morsures, qui restent toujours possibles !

Et plus nous nous immergeons dans ce "Spiel", plus il devient évident que cet album est une vision différente de ce qui a été fait sur "Sammler". Comme un négatif d’appareil photo argentique en quelque sorte. Le clair est devenu sombre, le sombre est devenu clair et de ce fait, ce disque sonne de façon bien plus Heavy, sans pour autant embrasser pleinement ce que les frères König avaient pu faire sur les derniers LUNAR AURORA même si de nombreux liens peuvent être relevés. Tout reste parfaitement contenu, même si on sent qu’il y a cette capacité à aller plus loin dans la démesure d’un riff ou d’un cri. Mais tel n’est pas le propos de BALD ANDERS, qui est une entité qui se fixe de saines limites à ne pas franchir.

La virulence nouvelle va taire quelque peu les élans Folk que l’on pouvait discerner sur "Sammler". Ici, nous les retrouvons finalement surtout sur "Rosenspalier" et "Der Onkel", les deux morceaux les plus calmes du disque et pas forcément les meilleurs ("Der Onkel" fait surtout office d'outro tranquille, histoire de dire que le conte est terminé et qu’il faut passer à autre chose). Heureusement, le chant de Wiggum, déjà évoqué plus haut, est toujours là, qui n’a rien perdu de sa puissance narrative, comme nous le découvrons d’entrée de jeu sur "Das Achte Haus", où il se taille la part du lion, nous faisant presque oublier l’aridité du riff. Sur "Fantasma", il se libère complètement et livre une prestation grandiloquente, inhabituellement grandiloquente même, mais d’une saveur incomparable.

Bien sûr, il peut sembler regrettable que ce qui faisait le charme de "Sammler" soit ainsi réduit à peau de chagrin. Quelque part, la poésie est toujours là, mais plus fataliste, plus sombre, à l’image de "Drei Wünsche", dont les couplets renouent avec ce qui avait été fait précédemment, légèrement moins onirique, avant qu’un refrain destructeur ne vienne complètement changer la donne. "Spiel" est un disque en déséquilibre constant, mais c’est également ce qui fait son charme. Aucune chanson ne ressemble à une autre, aucun fil conducteur ne semble vouloir se manifester pour nous guider, nous, pauvres auditeurs hébétés, dans ce jeu dont les règles sont volontairement floues.

BALD ANDERS a toutefois le mérite de proposer un album surprenant, et de ne pas se reposer sur ses lauriers. "Spiel" est bon, agréable, mais il a un petit quelque chose de décevant. Quand on ferme les yeux, il ne nous emporte pas comme savait le faire "Sammler". Peut-être est-ce l’effet de surprise qui ne fonctionne plus, que l’attrait de la nouveauté que l’on n’avait pas vu venir qui s’estompe quelque peu. Quoiqu’il en soit, BALD ANDERS reste toujours énigmatique et demande plusieurs écoutes pour être assimilé, ce qui fait toute sa richesse. Et que les réfractaires à l’allemand se rassurent : la langue de Goethe sert parfaitement ce que cherche à faire le groupe, lui apportant une dimension mélodique des plus suaves. Une formation à suivre, assurément.

Note réelle : 3,5/5, légèrement baissée à 3.

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   DARK BEAGLE

 
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- Izzy Wiggum (chant)
- Benjamin König (guitare, programmation)
- Constantin König (basse, programmation)
- Clemens Kerner (batterie)
- Bernhard Tomm (chant, vibraphone - guest)


1. Das Achte Haus
2. Drei Wünsche
3. Taugenichts
4. Verhext
5. Fantasma
6. Rosenspalier
7. Le Fuet
8. Pestulon
9. Der Onkel



             



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