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THRASH/DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2004 Unlimited
2018 The Lyricist
 

- Membre : Abyssic, Old Man's Child

SUSPERIA - The Lyricist (2018)
Par T-RAY le 19 Octobre 2018          Consultée 1673 fois

Putain, quel dommage ! Vous allez dire que je vous spoile ou penser que je commence ma chronique par la fin, mais non. C’est juste un cri du cœur. Un cri de dépit après de multiples écoutes du dernier SUSPERIA en vue de cette chronique. "The Lyricist" avait tout pour décrocher davantage d’étoiles que les trois qui s’affichent en haut à droite de ce texte. Car ce sixième opus studio du groupe norvégien, à la production béton, tranche clairement de la tendance musicale sur laquelle il surfait lorsque "Attitude" est sorti, voilà déjà neuf ans. Avant même sa sortie, il promettait d'intéressantes évolutions, voire quelques petites révolutions, sur fond de riffs accrocheurs et de refrains fédérateurs comme la formation née dans le Black Metal (et qui en est bien vite sortie) sait en écrire.

Le Thrash/Death Mélodique frisant le Metalcore entendu sur "Attitude" avait ses qualités, bien sûr. Mais il donnait de SUSPERIA l’image d’un suiveur de ce qui se tramait outre-Atlantique lors de la première décennie de ce siècle. Un suiveur de la scène Metalcore, justement, qui savait proposer de la qualité, dans le genre, mais sans grande originalité pour autant. En laissant partir leur vocaliste de toujours, Athera, en 2015, les quatre instrumentistes semblaient vouloir marquer leur désir de renouvellement. “Autre voix, autre style” aurait pu être leur slogan au moment d’attaquer la création de "The Lyricist". Autre voix, certes, autre style, oui, mais résultat similaire malgré tout : SUSPERIA reste cantonné au bon, mais sans jamais s’approcher du très bon.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, avec quelques morceaux qui pouvaient sans problème porter l’album vers des sommets. À commencer par ce putain de tube qu’est "I Entered" ! En voilà une belle claque pour ouvrir les hostilités et prouver, dès les premières mesures de l’album, qu'on a affaire à un SUSPERIA nouveau. Ou plutôt au SUSPERIA du renouveau. Qu’entend-on, dès les premières secondes ? Un riff quasi Black Metal ! Alors que le groupe s'était détourné du genre depuis un très long bail ! Et un bon riff, en plus, acéré et fielleux ! Mais ça n’est pas pour autant le retour de SUSPERIA au Black : c’est surtout le marquage d’une intégration plus harmonieuse de ce genre musical dans son Metal encore plus bigarré qu’avant. Dont ce morceau d’ouverture dédié aux combattants de MMA de l’UFC (sans déconner !) est un superbe exemple.

Passé ces quelques secondes, la voix du nouveau venu, Bernt Fjellestad, retentit et l’on se rend enfin compte de la différence entre le SUSPERIA de 2018 et celui de 2009. Le gaillard maîtrise une variété de vocaux remarquable et en fait un splendide étalage ici. Entre screams et growls rageurs, l’homme s’offre de nombreux élans de chant clair du plus bel effet qui révèlent un timbre au croisement de ceux de Russell Allen et de Matthew Barlow ! Que c’est bon ! Avec un tel maître de cérémonie (l’homme a chanté du Power Metal avec GUARDIANS OF TIME) la musique prend d’autant plus de relief et le côté Heavy musclé, voire carrément Groove Metal des rythmiques de guitare nous pète à la tronche, après que celles-ci se soient dépouillées de leurs premiers atours Black/Death Mélo.

Ce mélange détonnant est finalement parfait pour un tel titre et de telles paroles… Et donne envie de soutenir à pleine voix et poing serré le combattant défaillant contre l’hostilité de l’adversaire et du public. Si seulement le reste de ce sixième album était à la hauteur de cet uppercut initial ! SUSPERIA tiendrait peut-être là son magnum opus... À défaut, il doit se contenter de morceaux s’approchant parfois du niveau de "I Entered" ou restant souvent deux ou trois divisions en-dessous. Parmi ceux qui peuvent prétendre au titre de challenger, on retrouve évidemment le morceau-titre, "The Lyricist", dont le riff quasi Black Metal, encore, sert à hameçonner efficacement l’auditeur. Pour mieux l’emmener ensuite sur un Thrash/Death Mélo catchy où Fjellestad brille une nouvelle fois par son chant clair et ample.

"Heretic", qui joue la carte Melodeath de manière plus prononcée est lui aussi très solide, avec ses lignes de chant incantatoires et ses parties de guitare jouant sur le côté répétitif des mêmes lignes mélodiques. Le conclusif "Come Alive", essentiellement constitué de growls sur le plan des vocaux, tire le même fil de la bobine Melodeath ayant servi à tisser "Heretic". Le très Metalcore et plutôt réussi "Feed The Fire", lui, montre que les quatre instrumentistes de SUSPERIA, qui constituent le cœur du combo, conservent une appétence certaine pour ce genre-là. Enfin, "Whore Of Man" permet une nouvelle fois à Bernt Fjellestad de jouer les chanteurs polymorphes sur un riffing Heavy/Thrash de qualité.

Mais le niveau du reste oscille entre le banal/moyen (selon votre grille d’analyse perso) et le “bon mais sans plus”. S’il reste toujours des éléments intéressants à extraire de la plupart des titres non-cités jusqu'ici, comme les ultimes plans de gratte de "Void", l’aspect ballade de "My Darkest Moment" ou l’atmosphère pesante quoiqu’un brin cliché de "Day I Died", rien ne permet de les faire réellement exister sur un disque ou tout ce que SUSPERIA dit ou montre de neuf tient sur quatre ou cinq morceaux, pas plus. Mais quand parmi ces cinq morceaux figure une tuerie aussi foutrement accrocheuse que "I Entered", il faut s’incliner. La somme d'un peu de moyen, de pas mal de bon et d’un excellent ne peut que résulter en une note médiane. Trois étoiles, pas une de plus, ni une de moins.

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   T-RAY

 
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- Tjodalv (batterie)
- Elvorn (guitare)
- Cyrus (guitare)
- Memnock (basse)
- Bernt Fjellestad (vocaux)


1. I Entered
2. Heretic
3. The Lyricist
4. My Darkest Moment
5. Day I Died
6. Void
7. Feed The Fire
8. Whore Of Man
9. Come Alive



             



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