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2017 Non Omnis Moriar
 

- Style + Membre : Mütiilation, Hell Militia

MEYHNACH - Non Omnis Moriar (2017)
Par T-RAY le 9 Mars 2018          Consultée 2107 fois

Que reste-t-il des Légions Noires ? Pas. Grand. Chose. Et de leur recruteur en chef, j’ai nommé ce triste sire de Meyhna’ch ? Pas beaucoup plus, j’en suis bien désolé. Alors qu’on le croyait évanoui pour de bon dans les ténèbres de l’underground pour ne plus jamais reparaître, lui dont les derniers efforts avec MÜTIILATION sentaient déjà très fort la fin de carrière dans le Black Metal, le voilà revenu, comme par magie (noire), d’entre les morts artistiques. Enfin, le parrain de cette scène infâme qui fit frissonner (ou rigoler, au choix) les amateurs de Black crado et d’Ambient dégueulasse durant une bonne dizaine d'années - mettons, du début des 90s à l'orée des années 2000 - est rené (au sens propre) façon zombie plutôt que réincarné façon fils de Dieu.

En 2017, Meyhna’ch sent le cimetière à plein nez, et l’expression de surprise positive qui fut la mienne lorsque je tombai pour la première fois sur "Non Omnis Moriar" dans les bacs s’est évanouie relativement rapidement à l'ouï du contenu de cette galette. Enregistré sous le nom de MEYHNACH, sans apostrophe, l’ouvrage est une épreuve d’un petit peu plus d’une heure, dont on ressort déçu, et un brin désolé. Désolé pour l’artiste, d'abord, car l’on se dit que l’effort consenti pour accoucher de "Non Omnis Moriar" n’est clairement pas à la hauteur du bonhomme. Désolé aussi pour le soufre qui colle à l’homme et à la scène qu’il incarne, car il est relativement absent de ce disque.

Un disque qui entend délaisser le Black Metal, c’est en tout cas ce qu'affirme Meyhna’ch, qui estime en avoir fait le tour avec MÜTIILATION. L'individu se dit convaincu qu’il n'est pas possible de dépasser le Black tel qu’on le jouait il y a vingt-cinq ans. Grand bien lui fasse, mais de très nombreux autres artistes l’ont transcendé depuis, et ça n’est pas le cas de Meyhna'ch. Il a raison (même s’il ne l’exprime pas officiellement) : le Black Metal est un challenge. Car il exige souvent de transformer le banal et le basique en exceptionnel, d’élever le plat et le morne en sommets glaciaux où se mêlent tout un tas de sentiments que Meyhna'ch a depuis longtemps du mal à susciter.

MEYHNACH jette l'éponge du Black Metal traditionnel, donc, mais pas du Black tout entier, comme Meyhna'ch le prétend pourtant. La musique gravée sur "Non Omnis Moriar" en est saturée car, qu’il le veuille ou non, Meyhna'ch porte le Black Metal en lui. Ici, le Black est souvent lent ou mid-tempo, répétitif, s’étend en longueur et flirte régulièrement avec le Doom. L’artiste est derrière tous les instruments (oui, derrière la boîte à rythmes aussi et elle sonne tristement), mais ce sont encore les guitares qui tissent l’essentiel de la musique de cet album. Des morceaux comme "Alcohonaut Diary", le final de "Tarred Orchid" ou d’autres contiennent chacun leur riff Black Metal ou plus Doom, lancinant, étiré à l’envi, avec peu de variations, laissant apparaître une certaine notion de malaise rampant parfois assez communicative ("In My Nightmares Circus", "The Gutters Underneath"...).

Ce premier album n’est donc pas dénué de sentiments. Un "Tarred Orchid", avec son texte évoquant l’abus sexuel sur mineure, parlé par une jeune voix féminine, suscite assez aisément le dégoût et le malaise, justement. C'est l’une des rares réussites du disque, d’ailleurs, peut-être même la seule si l’on veut être méchant (je ne le serai point trop). Ici, les premiers sons électroniques apparaissent et MEYHNACH en fera usage régulièrement par la suite. Avec plus de malheur que de bonheur, cela dit. Souvent, ces boucles de sons synthétiques rappellent le pire des tentatives d’intrusion Electro dans le Black, n’apportent aucune ambiance de qualité, n'évoquant rien que des sonorités plastiques ou des bruits parasites. "Moonshine Beam" et le morceau-titre sont en cela de bons exemples… Ou plutôt de mauvais.

Et que dire du pseudo cybernétique "Cenobites", où c'est au tour de Meyhna'ch de s’exprimer en parlant, tout du long, sur ce qui aurait dû rester un interlude (il dure 4’59 !) ? Ailleurs, souvent, MEYHNACH nous emmène sur des terrains où mal-être et dépression sont fréquents. "Psy Low", ses différents riffs Black/Doom, étalés sur plus de cinq minutes, ses samples et la voix déchirée de Meyhna'ch donnent une assez claire idée de ce que peut être la détresse psychologique. Voilà même l'une des autres réussites de cet album. Hélas, trop peu souvent, MEYHNACH parvient à transcender son piètre matériel pour évoquer de vrais sentiments négatifs. La voix de Meyhna'ch donne plutôt parfois l’impression d'écouter un mec bourré que celle d’un homme en souffrance (cf. le bien nommé "Alcohonaut Diary" ou encore "On The Eternal Sea").

Ou d'écouter Attila Csihar saoul, carrément, sur un "Nocturnal Caravan" qui dément totalement la prétention de Meyhna'ch (re-coucou le Black !) et sonne presque comme du MAYHEM période "De Mysteriis Dom Sathanas". Il y a du Varg Vikernes d’avant le meurtre d’Euronymous sur ce morceau, aussi, et il devrait plaire aux amateurs de Black Metal restés fidèles au seul son de l'époque. Allez, reconnaissons à MEYHNACH la capacité de nous transporter de nouveau au début des 90s à travers ce morceau qui, sur près de 5’30, s'avère le dernier moment correct de l’album. Car, derrière, le déjà cité "Moonshine Beam" contient en lui le pire du Black Ambient BURZUMien, avec faux violons synthétoc en sus. Meyhna'ch ne conclut pas l’album de son retour d’entre les morts sur une bonne note, mais il a su mobiliser une part suffisante de son savoir-faire avant cela pour ne pas sombrer à pic. C'est déjà ça.

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   T-RAY

 
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- Meyhna'ch (vocaux, tous instruments, programmation)


1. Alcohonaut Diary
2. Tarred Orchid
3. Psy Low
4. In My Nightmares Circus
5. The Gutters Underneath
6. Cenobites
7. On The Eternal Sea
8. Nocturnal Caravan
9. Moonshine Beam
10. Non Omnis Moriar



             



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