Vous aimez PORTAL et MITOCHONDRION, vous aimez vos mets dégoulinants de matières grasses ? Vous êtes attirés par l'occultisme et pratiquez des rituels sataniques dans vos nombreux temps libres ? Il est temps de vous faire soigner ! Et à la même enseigne qu'IMPETUOUS RITUAL à part ça !

Ce quartette (autrefois duo) de grands malades, possédé par le fantasme commun de tous les satanistes, tente de pervertir nos oreilles averties pour une troisième fois. Les inconditionnels de NIME se souviendront peut-être que le skeud initial de la formation m'avait soufflé par son intensité et sa personnalité déjantée, aux limites de la folie. J'oserais toujours prétendre que les Australiens pensent avoir trouvé la trame sonore infernale idéale avec leur Noise-Drone Death Metal. Accordées le plus bas possible, leurs guitares grondantes maugréent leurs notes pestilentielles, quand elles ne partent pas en vrille dans de courtes excitations aériennes, question de nous donner un bref « répit » …

Et il sera succinct, vous vous en doutez… IMPETUOUS RITUAL ne lâche pas la bride si facilement et, outre la tortue obèse "Void Cohesion", garde un rythme assez entraînant tout du long de ces 40 minutes de Death diabolique. Les borborygmes et échos lointains accompagnant cette saturation auditive donnent froid dans le dos, comme chacune des échardes que les Australiens piquent de force dans notre chair. Et cette production, ouf… L'asphyxie totale, le mal absolu on ressent ; Lucifer est lui-même aux manettes, impossible d'en douter ! Il sait exactement sur quel bouton peser pour nous faire souffrir, le saligaud… Ce doit être absolument démentiel en spectacle de voir les amateurs former un trou noir en tournant violemment devant la scène, car oui, cette musique possède sa victime sans avertissement.

Sauf que… Tout évolue, n'est-ce pas ? Notre perception de l'extrême et notre surprise à son contact, nos préférences… Des groupes jouant avec une telle brutalité, j'en ai croisé pas mal ces dernières années, après avoir entendu IMPETUOUS RITUAL, aussi mes exclamations sont-elles cette fois plus réservées. Je n'ai plus autant de frissons au toucher poisseux des Australiens, leurs bastons ne me causent plus d'hémorragies… Je peux certes apprécier leur direction artistique, orientée plus que jamais vers le noyau terrestre et ses secousses mortelles, mais je vibre moins. "Blight Upon Martyred Sentience" n'est pas cet asile que j'ai visité il y a sept ans. C'est à tout le moins une chambre de torture acceptable, avec des outils assez rouillés pour flirter avec le scabreux.

Ça vous branche ? Vous mangez de l'outrancier par passion ou par principe, ça vous permet d'évacuer au lieu de taper votre voisin ? Vous êtes aussi impétueux que ces Australiens ? N'attendez plus et plongez grassement dans ce "Blight Upon Martyred Sentience" sans extrême concession.


Podium : (or) "Sullen", (argent) "Synchronous Convergence", (bronze) "Apoptosis".

Indice de violence : 3,5/5.