Recherche avancée       Liste groupes



      
EXTREME MATH\'N\'ROLL  |  STUDIO

Lexique hardcore
L' auteur
Acheter Cet Album
 


COMITY - A Long, Eternal Fall (2016)
Par ISAACRUDER le 28 Septembre 2017          Consultée 1433 fois

Après l’océan déchaîné de "The Journey Is Over Now" COMITY s’attaque aux montagnes escarpées dans "A Long, Eternal Fall". Avec toujours cette idée que l’Homme ne peut vaincre, mais qu’il tente, avec une folle passion, et que ces tentatives sont le sel de son existence. Une philosophie toute Camusienne, comme si ce fleuve bleu d’êtres humains qui se déverse dans le vide, sur l’artwork, représentait une réécriture du mythe de Sisyphe. Et pour chanter l’absurde, la course à la perfection, l’ascension de monts tueurs, qui de mieux que COMITY ?

Car voilà désormais Vingt ans que COMITY escalade les sommets de la musique extrême pour atteindre son edelweiss. Vingt ans de réussites musicales, d’échecs promos, de concerts mémorables, mais aussi de déceptions. COMITY, c’est ce groupe trop méconnu qui mériterait la lumière, et qui continue d’avancer malgré une reconnaissance qui ne vient pas, sinon des spécialistes. C’est que sa musique est une des plus complexes qui existe. Toujours passionnés par les ruptures, le dynamitage de l’efficacité au profit du surprenant, les tarés de COMITY sont aussi mathématiciens que littéraires, lecteurs de Cioran et fans d’un art de la précision à la Vinci. Un mélange qui transcende depuis des années une musique originale, difficile d’accès, résolument moderne.

Pourtant "I" s’ouvre comme un Blues tragique, et l’on s’attendrait presque à voir débouler CONVERGE et ses grosses godasses. C’est bien mal connaître COMITY, qui profite de l’occasion pour Black Metaliser la chose, parce que pourquoi pas, surtout si cela rend terriblement bien. La suite est dans la continuité de ce qui faisait le charme de "As Everything Is A Tragedy" : mélodies en pagaille, centaine de riffs par morceau et délires rythmiques aliénants. À ce titre, "IV" représente certainement la quintessence de ce qui fait COMITY : un déluge conduit pourtant par un seul fil mélodique, comme une existence chaotique tenue par un but unique.

"A Long, Eternal Fall" est également l’héritier légitime de "The Journey Is Over Now", que je considère comme un de leurs meilleurs disques. Il conserve cette dimension épique, grâce à la présence de toutes ces voix, qui donnent à cette musique une impression de récit chanté par plusieurs protagonistes, en l’occurrence des alpinistes-Sisyphe, dans ce cas précis. Pourtant ce nouvel album surprend par son découpage. Au lieu de longues pièces tordues, COMITY a divisé la progression en titres plus courts, mais déjà suffisamment fous pour vous occuper le temps de la maîtrise (qui ne vient jamais vraiment). Néanmoins, le principe reste le même : "A Long, Eternal Fall" n’est finalement qu’un seul et même morceau, comme un roman divisé en chapitres. Séparer les écoutes c’est tenter de déchiffrer l’impossible ; écouter tout d’une traite c’est s’enfoncer dans un maelstrom de riffs (Math)Hardcore, Black, Doom, Rock’N’Roll dont seul COMITY a le secret.

Pourtant malgré ses qualités évidentes "A Long, Eternal Fall" déçoit après l’incroyable "The Journey Is Over Now". La faute à moins d’expérimentations, moins de folie – sic – mais aussi à une production trop lisse, qui fait pâle figure face à celle de son prédécesseur. L’album souffre également d’un manque de renouvellement, si ce n’est à partir de "VII", qui annonce un "VIII" absolument magistral du point de vue du riffing, purement Screamo (le final est superbe). Comme à son habitude, COMITY sort un album d’une grande qualité, mais finalement moins percutant et audacieux que le précédent. Sa quête de l’edelweiss n’est donc pas terminée, en espérant qu’il soit bien victime d’une malédiction et qu’il continue à pousser son rocher afin d’accoucher encore et toujours de disques aussi malades, uniques dans le paysage extrême actuel.

A lire aussi en HARDCORE par ISAACRUDER :


HARM'S WAY
Common Suffering (2023)
Le ciel bas et lourd comme une haltère




LOATHE
I Let It In And It Took Everything (2020)
Faire entrer la lumière


Marquez et partagez




 
   ISAACRUDER

 
  N/A



- Nicolas Brillant (batterie, chant)
- Thomas Zanghellini: (basse, chant lead)
- Francois Prigent: (guitare, lap steel, chant)
- Yann Daniel: (guitare)


1. I
2. Ii
3. Iii
4. Iv
5. V
6. Vi
7. Vii
8. Viii



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod